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Coup d’envoi des ateliers culturels au Collège de Jamhour

« Je veux donner aux gens l’envie de beaux projets », explique Jean-Gabriel Mitterrand.

Fidèle au rendez-vous, l’ouverture de l’année culturelle au Centre sportif, culturel et social à Notre-Dame de Jamhour a été lancée sous le flambeau de la prestigieuse collection privée de « Sculpture en mouvement » de l’émir Samir Abillama, sous le thème du cheminement à travers les arts.
Une remarquable intervention de Jean-Gabriel Mitterrand, grand conseiller artistique, frère du ministre français de la Culture, Frédéric Mitterrand, a eu lieu à cette occasion.
Pour la 9e année consécutive, un programme où se mêlent beauté, art et culture a été concocté à l’intention des participants où chacun pouvait trouver une matière à la mesure de son ambition. Ce sont des ateliers culturels interactifs, « des besoins de vie, un sésame pour puiser à la source l’art de la lecture, de la peinture, de la photographie, de la cuisine, de la psychologie, de la religion... et préparés du bout des doigts pour effleurer le réel sans le déformer, pour ne plus se perdre dans les dédales de l’ennui et de l’inconnu », annonce Joumana Hobeika, vice-présidente du comité directeur du Centre sportif, culturel et social, avant de céder la parole au recteur du collège, le père Bruno Sion.
Pour ce dernier, « l’ouverture de l’année au Centre sportif, culturel et social a un parfum de rentrée, fait d’automne et de printemps. Automne, parce que nous sommes en octobre, la saison des feuilles mortes, des sanglots longs... Mais printemps aussi, car il s’agit d’une ouverture, d’un rebond et d’un nouveau programme ». Le père Sion a remercié Samir Abillama, président du comité directeur du centre, qui a accepté de faire partager sa passion pour la culture en présentant sa collection de sculptures splendides et si pleines de vie.
« Si j’ai voulu pour la cérémonie d’ouverture de notre année culturelle montrer ma collection de sculptures, c’est dans un esprit de partage de la culture et du beau, car Jamhour enseigne le partage », déclare-t-il.
Et d’ajouter : « La sculpture est une forme importante de l’art. Elle est en trois dimensions ; de plus, elle vit avec la lumière. Elle est née pour vivre à l’extérieur, car, à chaque instant du jour, le jeu d’ombre, de contre-ombre, de contraste, de mariage avec la nature la rend différente. Ces objets font partie de ma demeure », dit-il.
« Les exposer, c’est en quelque sorte violer mon intimité ; mais si j’ai accepté de le faire, c’est pour sensibiliser le public à une autre expression de l’art ; et pour prouver que le Centre culturel de Jamhour a une vocation de partage que nous devons maintenir pour le devenir des générations futures... »
Par ailleurs, « l’Art dans la cité » était au rendez-vous avec l’intervention de Jean-Gabriel Mitterrand, qui a fait spécialement le déplacement de Paris. « Je veux donner aux gens l’envie de beaux projets », souligne-t-il. Se consacrant à la sculpture, M. Mitterrand s’est fait un nom dans le monde artistique. Jusque-là spécialisé dans les artistes des années 60, il se tourne vers d’autres plus contemporains et nous entraîne dans un monde où l’art prend place dans la cité. Lorsqu’il se déploie dans les lieux publics, sous la forme d’œuvres plastiques, on le voit mais on ne le regarde pas toujours, explique-t-il. Et, curieusement, si les passants en parlent, c’est parce qu’ils deviennent spectateurs. L’art public contemporain met mal à l’aise et fait souvent l’objet de contestation. Mais n’est-il pas temps de souligner que l’art dans les cités réalise une forme d’inscription de la collectivité dans l’espace de la ville ? En ce sens, il y a une manière spécifique aux arts publics de faire de la politique : une politique de relation entre les goûts, où l’artiste réunissant le réel et le virtuel peut par son rêve rendre la population plus épanouie, rassembler les jeunes et les vieux, les minorités et la majorité.

 « Un projet esthétique commun »
« L’art est là pour aider les citoyens à une meilleure intégration aux problèmes sociaux, ethniques et religieux. Ces derniers devraient prendre part à l’édification des œuvres dans la ville. Des moments de grande émotion artistique et de fusion sociale, où on finit par aimer l’art et l’apprécier quand il est bien réalisé. La pyramide du Louvre, par exemple, a posé un grand problème et a été terriblement contestée lors de sa construction. Depuis qu’elle existe, elle attire 4 millions de touristes annuellement. Elle s’intègre de façon magistrale dans la cour magnifique du musée. C’est généralement après une bataille qu’on comprend la validité d’un projet artistique. Dans la cité, l’artiste mène un véritable combat entre opposition et admiration. De cette dualité et de la participation des citoyens dans la construction, l’art authentique finit par s’imposer », souligne M. Mitterrand.
À la question de savoir si une œuvre architecturale libanaise a particulièrement suscité son admiration, M. Mitterrand répond à L’Orient-Le Jour que « les Français, quand ils évoquent le Liban, ne peuvent s’empêcher de penser à Baalbeck, à la beauté du lieu où l’art, la musique, la sculpture... se sont enlacés depuis des années ; une mémoire architecturale culturelle exemplaire, puisque ses festivals, mélange antique et moderne, ont rayonné et rayonnent toujours dans le monde ».
« J’ai été émerveillé aussi par l’énergie et la vitalité dégagées à travers certaines constructions et rénovations à Solidere, ainsi que par le projet de parc de sculpture, un lieu magique qui pourra prendre place dans le Garden of Forgiveness. Le souk d’un luxe inouï, animé par les grandes marques internationales, donne la dimension de la ville et s’allie au charme de la tradition architecturale du pays. »
« L’art et les artistes doivent parvenir à réunir les diverses communautés dans toute la ville, les aider à vivre un projet esthétique commun qui contribuera à l’amélioration de la vie quotidienne et à l’épanouissement de chacun », conclut Jean-Gabriel Mitterrand.
Fidèle au rendez-vous, l’ouverture de l’année culturelle au Centre sportif, culturel et social à Notre-Dame de Jamhour a été lancée sous le flambeau de la prestigieuse collection privée de « Sculpture en mouvement » de l’émir Samir Abillama, sous le thème du cheminement à travers les arts.Une remarquable intervention de Jean-Gabriel Mitterrand, grand conseiller artistique,...