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À La Une - Violences

L'armée égyptienne dément tout usage excessif de la force contre les Coptes

"L'armée ne tire jamais sur les civils et si elle l'avait fait, les résultats auraient été catastrophiques."

Les généraux Adel Omara et Mahmoud Hegazi lors de leur conférence de presse. Mohammed HOSSAM/

L'armée égyptienne, confrontée à une vive émotion nationale et internationale, a démenti mercredi avoir fait un usage excessif de la force face à la manifestation de chrétiens coptes Caire au cours de laquelle 25 personnes ont été tuées et plus de 300 blessées. De hauts responsables militaires ont assuré lors d'une conférence de presse que l'armée n'avait jamais ouvert le feu sur la foule, ni intentionnellement écrasé des manifestants avec des véhicules blindés.
"Qui les a tués? Nous cherchons toujours une réponse. L'armée les a-t-elle tués? Certainement pas", a déclaré le général Mahmoud Hegazi. L'armée "ne tire jamais sur les civils" et si elle l'avait fait, les résultats auraient été "catastrophiques", a-t-il ajouté, après ces violences dont la majorité des victimes sont des chrétiens.
Un autre général, Adel Omara, a affirmé que "les soldats n'avaient pas de balles réelles".


L'armée a montré des vidéos de personnes manifestant violemment devant le siège de la télévision publique, où la plupart des personnes ont péri, et assuré que "certains manifestants avaient des sabres et des cocktails molotov".
Des manifestants coptes, qui protestaient contre l'incendie d'une église en Haute-Egypte, ont affirmé avoir été visés par les tirs de soldats et que plusieurs personnes étaient mortes écrasées par des véhicules blindés.
Le général Omara a démenti. "Peut-être quelqu'un a-t-il été percuté" par un véhicule militaire par erreur, a-t-il juste concédé.


Peu après les affrontements, un correspondant de l'AFP a vu deux dépouilles écrasées, dont des témoins ont affirmé qu'elles l'avaient été par un véhicule de transport de troupes. L'un des médecins légistes ayant procédé à l'autopsie de manifestants, Magued Louis al-Nimr, a affirmé à la chaîne privée ON TV que sur 17 corps examinés, dix avaient été écrasés par des véhicules, et que d'autres portaient des traces de balles. Un correspondant de l'AFP présent à la morgue a également vu des traces de blessures par balles sur certains corps.
Amnesty International a évoqué dans un communiqué des témoins rapportant des tirs depuis des blindés qui ont aussi roulé sur des manifestants.
L'agence officielle Mena a par ailleurs indiqué que l'armée ne voulait pas rendre public le nombre de soldats morts dans ces affrontements, inhumés dans la discrétion, afin de "préserver le moral des forces armées". La télévision d'Etat avait fait état dimanche de trois militaires tués.


L'armée, qui assure la direction du pays depuis la chute le 11 février du régime du président Hosni Moubarak chassé par un soulèvement populaire, est depuis ces événements la cible d'une vive colère de la part de la communauté copte et doit faire face à une crise politique.
Le vice-Premier ministre Hazem Beblawi, également ministre des Finances, a présenté sa démission mardi en invoquant ces affrontements, une décision refusée par l'armée.

Les violences de dimanche, les plus meurtrières depuis le départ de Hosni Moubarak, sont survenues à quelques semaines du début, le 28 novembre, des premières législatives post-Moubarak.


Les déclarations d'inquiétude pour la sécurité des Coptes et l'avenir de la transition politique en Egypte se sont aussi multipliées ces derniers jours à l'étranger, du président américain Barack Obama au secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon. Le pape Benoît XVI a appelé mercredi à "sauvegarder la coexistence pacifique" entre les communautés d'Egypte et a soutenu "les efforts des autorités civiles et religieuses" pour y parvenir.
Les Coptes, qui représentent de 6 à 10% des Egyptiens, s'estiment discriminés dans une société en grande majorité musulmane.

L'armée égyptienne, confrontée à une vive émotion nationale et internationale, a démenti mercredi avoir fait un usage excessif de la force face à la manifestation de chrétiens coptes Caire au cours de laquelle 25 personnes ont été tuées et plus de 300 blessées. De hauts responsables militaires ont assuré lors d'une conférence de presse que l'armée n'avait jamais ouvert...

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