Aucun événement particulier n’a marqué l’anniversaire. Les mesures de sécurité avaient toutefois été renforcées dans la capitale Kaboul, récemment ensanglantée par plusieurs attaques rebelles qui ont souligné la fragilité du gouvernement, porté à bout de bras par 140 000 soldats de l’OTAN. La veille, quelque 200 manifestants ont réclamé à Kaboul le départ de l’OTAN dont ils ont dénoncé des opérations meurtrières pour les civils, qui alimentent la rancœur de la population et nourrissent l’insurrection. « Mort à l’Amérique et à ses marionnettes » du gouvernement, ont-ils notamment crié. Dans un communiqué publié hier à l’occasion de l’anniversaire, les insurgés islamistes ont d’ailleurs affirmé que ce sont les dix ans de « résistance » des talibans en Afghanistan qui ont contraint l’OTAN et les Américains à envisager un retrait de leurs forces. Le président Barack Obama a, pour sa part, salué hier le « sacrifice » des soldats ayant combattu en Afghanistan, et affirmé que les États-Unis étaient en train de mettre fin aux opérations dans ce pays et en Irak « de façon responsable ».
Le 7 octobre 2001, moins d’un mois après les attentats du 11-Septembre aux États-Unis, l’aviation américaine commençait à bombarder l’Afghanistan après le refus du régime taliban de livrer le chef d’el-Qaëda, Oussama Ben Laden. Quelques semaines suffiront à la coalition occidentale pour renverser les talibans. Mais les États-Unis, moteurs de la force de l’OTAN, détournent vite leur attention du pays pour se concentrer sur l’Irak, laissant avec le temps les talibans, réfugiés notamment au Pakistan voisin, reconstituer leurs forces.
Dix ans plus tard, cette guerre, déjà l’une des plus longues de l’histoire américaine, et qui dépasse en durée l’occupation soviétique des années 1980, a pris des allures de bourbier chaque année plus sanglantes. Et l’OTAN, qui prévoit de retirer ses troupes de combat du pays d’ici à fin 2014, cherche toujours une porte de sortie honorable d’un conflit qui a, selon l’Université américaine de Brown, fait près de 34 000 morts et dans lequel les seuls États-Unis ont englouti plus de 444 milliards de dollars.
Jeudi, le général américain Stanley McChrystal, ancien commandant des forces internationales en Afghanistan, a estimé que l’OTAN y avait atteint « un peu plus que la moitié » de ses objectifs militaires. Cité par la BBC, il a admis que Washington et ses alliés avaient eu « une approche simpliste » du pays et de son histoire.
Le retrait occidental de 2014 ouvre la possibilité d’un retour des talibans au pouvoir, une perspective inquiétante pour ceux des Afghans qui ont profité de cette décennie d’ouverture, principalement les habitants des villes. Mais la population, lassée des violences, réclame également et avant tout la paix, que peu imaginent possible sans un accord avec des talibans, vus comme en position de force, ou sans retrait occidental. Les rebelles ont toujours refusé jusqu’ici de négocier avec le gouvernement tant que tous les soldats étrangers n’auront pas quitté le pays. Regrettant cette absence de dialogue avec ses ennemis, M. Karzaï a une fois de plus dénoncé les complicités dont ils bénéficient au Pakistan voisin, où se trouve selon lui le « quartier général » de la rébellion.
(Source : AFP)
commentaires (10)
Et moi je te parle de logique en général, Tasso.
Jaber Kamel
18 h 08, le 09 octobre 2011