Ankara et Erevan ont signé en octobre 2009 des accords prévoyant l’établissement de relations diplomatiques et la réouverture de la frontière commune, après des décennies d’hostilité, en raison des massacres et déportations d’Arméniens aux dernières années de l’Empire ottoman, de 1915 à 1917. L’Arménie les qualifie de génocide, un terme récusé par la Turquie. Après avoir rendu hommage aux centaines de milliers de victimes arméniennes des massacres ottomans perpétrés en Turquie, le chef de l’État français a une nouvelle fois appelé Ankara à « regarder son histoire en face » en les qualifiant de « génocide ». Le président arménien, Serge Sarkissian, a, lui, remercié la France pour avoir « qualifié le génocide de son vrai nom » et l’avoir « condamné par la force de la loi ».
Devant la presse, M. Sarkozy a précisé hier qu’il souhaitait que la Turquie reconnaisse le génocide dans un délai « assez bref », avant la fin de son mandat en mai 2012. Dans le cas contraire, il a promis de relancer l’examen d’une loi spécifique pénalisant la négation du génocide. La Turquie a réagi hier en conseillant au président français de cesser de jouer les historiens. « Il serait mieux, pour la sérénité en France, en Europe et dans le monde que M. Sarkozy abandonne le rôle de l’historien et se creuse un peu la tête pour sortir son pays du gouffre économique », a déclaré le ministre turc aux Affaires européennes, Egemen Bagis. Le ministre turc des Affaires étrangères Ahmed Davutoglu n’a pas non plus tardé à réagir lors d’une conférence de presse : « Ceux qui ne sont pas capables d’affronter leur propre histoire parce qu’ils ont mené une politique colonialiste pendant des siècles, parce qu’ils traitent leurs étrangers comme des citoyens de seconde zone, n’ont pas à donner une leçon d’histoire à la Turquie. »
Devant les Arméniens d’Erevan, le président français a également prôné la paix entre Arméniens et Azerbaïdjanais, qui se disputent le territoire azerbaïdjanais du Nagorny-Karabakh, une enclave séparatiste peuplée en majorité d’Arméniens.
Et c’est avec la même casquette de « faiseur de paix » que Nicolas Sarkozy a conclu sa tournée hier après-midi à Tbilissi. Dans un discours prononcé devant plusieurs milliers de personnes, M. Sarkozy a appelé la Russie à respecter ses engagements négociés avec lui lors du cessez-le-feu signé en aout 2008 entre Moscou et Tbilissi, et de cesser « les menaces, les intimidations » contre la Géorgie. Cet accord suscite aujourd’hui le mécontentement des Géorgiens, qui jugent que les Russes ne l’ont pas appliqué. M. Sarkozy a aussi rappelé à Tbilissi son attachement et celui de l’Europe à « la souveraineté, l’indépendance et l’intégrité territoriale » de la Géorgie – dont une partie est toujours occupée par les troupes russes – estimant qu’elle devait « être libre d’exprimer son aspiration à l’Union européenne et un jour à la rejoindre ».
(Sources : agences)
commentaires (4)
Sachant, qu'avec la Georgie et les fusées destinées à être installées en Ukraine, et la Tchétchénie, sont les préoccupations de la Russie, qui la font hésiter à donner son aval à toute résolution de l'ONU, SARKO s'adonne à vouloir accorder les choses au Caucase, pour faciliter aux Russes, à l'avenir, la prise de position requise. C'est mon humble avis. Anastase Tsiris
Anastase Tsiris
07 h 41, le 09 octobre 2011