Parallèlement, à Damas, l’opposant et ancien député syrien Riad Seif a été hospitalisé après avoir été battu par des agents de sécurité devant la mosquée el-Hassan, dans le quartier Midane, ont dénoncé les comités de coordination locaux (LCC).
Suite à ces agressions, la porte-parole de l’opposition unifiée du CNS, Bassma Kodmani, a déclaré hier que le régime du président syrien Bachar el-Assad est « passé aux représailles » contre les leaders de l’opposition. À noter que la moitié de ces derniers vit en Syrie, les autres étant éparpillés aux États-Unis, en Europe et en Turquie. En outre, Washington a qualifié ces deux attaques d’« escalade ».
Des opposants ont d’ailleurs défilé par milliers hier à travers le pays, sous le slogan « le CNS est notre représentant, le mien, le tien et celui de tous les Syriens ». Mais, comme chaque vendredi, les forces de sécurité massivement déployées ont ouvert le feu pour disperser les manifestants, tuant seize civils : trois à Douma et un à Zabadani, deux villes proches de Damas, un dans la région de Jisr el-Choughour, et onze à Homs, selon l’OSDH. Des tirs nourris et des explosions y ont de plus été entendus, où des manifestants ont appelé à la chute du régime, selon les militants. À Maaret el-Noumane, dans la région d’Idleb, les forces de sécurité ont tiré pour disperser une importante manifestation près de la frontière turque, blessant cinq personnes, selon l’OSDH. À Deraa, des milliers de personnes ont piétiné des drapeaux géants de la Russie et de la Chine, qui ont opposé mardi leur veto à un projet occidental de résolution au Conseil de sécurité de l’ONU condamnant la répression.
Bachar el-Assad doit être renversé par la force, estime de son côté le colonel Riad el-As’aad, officier syrien le plus gradé à avoir déserté, qui dit commander un soulèvement militaire depuis la Turquie. Installé dans la province de Hatay, frontalière de la Syrie, il espère repasser prochainement la frontière pour diriger la résistance armée de l’intérieur. Quinze mille hommes ont selon lui déserté pour former des unités qui tentent désormais d’empêcher les loyalistes de pénétrer dans les villes et les villages gagnés par la contestation en leur tendant des embuscades.
En revanche, quelque 500 druzes ont manifesté hier sur le plateau du Golan, conquis et annexé par Israël, leur soutien au régime Assad, en brandissant des drapeaux syriens ainsi que des portraits du président et en scandant : « Nous t’aimons Bach », « Nous sommes avec l’armée syrienne ».
Sur le plan diplomatique, le président russe Dmitri Medvedev a envisagé hier pour la première fois le départ de Bachar el-Assad, même si Moscou maintient son opposition à toute ingérence dictée par les Occidentaux. « Nous travaillons activement avec les dirigeants syriens pour qu’ils procèdent aux réformes indispensables. S’ils ne sont pas capables de mener ces réformes, ils doivent partir », a-t-il dit. « Mais c’est au peuple et au régime syrien de décider cela, et non pas à l’OTAN ou à certains pays européens. » Il a également annoncé que son pays bloquera à l’avenir toute tentative de sanction à l’ONU visant à renverser des régimes. Il a par ailleurs dénoncé hier la « terreur » pratiquée selon elle par l’opposition syrienne après une attaque le 5 octobre contre la filiale en Syrie de la société russe Stroytransgaz, spécialisée dans la construction de gazoducs, à Homs.
Alors que la répression a fait plus de 2 900 morts dont au moins 187 enfants selon l’ONU, la Syrie a été la cible à Genève de nombreuses critiques de la communauté internationale devant le Conseil des droits de l’homme de l’ONU. Plusieurs pays occidentaux ont demandé à Damas d’autoriser l’entrée sans entrave de la commission d’enquête internationale indépendante chargée par l’ONU d’enquêter sur les violations des droits de l’homme, ainsi que la libération immédiate et sans condition de tous les prisonniers politiques.
Dans ce même contexte, le vice-ministre syrien des Affaires étrangères Faysal Mekdad a annoncé hier à Genève que Damas s’apprête à remettre à l’ONU une liste de 1 100 personnes tuées « par des terroristes », tout en accusant des puissances étrangères d’armer les manifestants antigouvernementaux et les médias de mener une guerre de propagande contre le régime.
(Sources : agences et rédaction)
commentaires (3)
Moi aussi m'sieur je lève mon doit...le gros...à ceux qui veulent la destruction ou la division de la Syrie!
Ali Farhat
12 h 02, le 09 octobre 2011