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Couverture spéciale de la révolte en Libye - Reportage

Tripoli se prépare à une rentrée scolaire sans Kadhafi

Kamila Ali M’Chawat, directrice d’un établissement scolaire qui avait été fréquenté par certains des enfants de Kadhafi, se dit prête à bouleverser les programmes. Mahmud Turkia/

Les écoles de Tripoli se préparent à une rentrée scolaire débarrassée des serments d’allégeance à l’ancien maître absolu de la Libye, Mouammar Kadhafi. « Nous nous sentons si heureux parce que nous sommes libres », clame Rafa al-Charif, 15 ans. Enveloppée dans le « drapeau de la révolution », l’adolescente dit vouloir tout apprendre sur l’ère de l’ancien roi Idriss el-Senoussi, qui a été chassé du trône par Kadhafi en 1969. « Il paraissait si gentil. Il n’était pas comme Kadhafi. Kadhafi est un criminel », soutient-elle.
Avec une rentrée annoncée pour le 17 septembre, le « ministère intérimaire » de l’Éducation et les enseignants s’activent à adapter les programmes à la nouvelle réalité de « la Libye libre ». Histoire et sciences sociales vont remplacer les modules exaltant l’ancien régime, avec des enseignements axés sur la citoyenneté et la démocratie. « Il est nécessaire de changer les programmes, car les précédents maintenaient les Libyens dans l’ignorance et les poussaient à soutenir le régime », relève Jamal Ben Issa, un parent d’élève qui est aussi un combattant anti-Kadhafi. Kamila Ali M’Chawat, directrice d’un établissement scolaire qui avait été fréquenté par certains des enfants de Kadhafi, se dit prête à bouleverser les programmes. Son établissement accueillera 200 nouveaux élèves en plus des 400 déjà inscrits. « Kadhafi interdisait tout débat. Nous avions à le présenter comme un dieu et tout était axé sur son livre vert », dans lequel l’ex-leader avait développé l’idéologie de son régime, se plaint-elle. Alors que dans d’autres pays, les élèves chantaient les couleurs de l’arc-en-ciel, les enfants libyens apprenaient qu’aucune couleur n’était plus belle que le vert, la couleur emblématique du régime. « Il y aura un nouveau ton », a déclaré Mme M’Chawat, ajoutant qu’il suffira de deux semaines pour transmettre les idées de la révolution, puisque chaque famille en Libye sait désormais que Kadhafi est parti.
Certains parents craignent de renvoyer leurs enfants à l’école. « Ils ne sont pas prêts pour une nouvelle année scolaire, tout simplement parce qu’ils viennent de traverser la guerre », déclare Mohammad Marioud, père de six enfants. Beaucoup sont susceptibles de souffrir de stress post-traumatique. Pour l’un des professeurs, Ali al-Marim, il faudra permettre aux enfants de s’exprimer, y compris à travers des jeux, « comme les échecs qui apaisent ». Le « ministre » de l’Éducation des nouvelles autorités libyennes indique que les enseignants ont été formés aux rudiments de la psychologie. « Tripoli est un cas particulier parce que la propagande du régime y a été particulièrement forte et que la ville a souffert énormément », dit Souleimane al-Sahli.
(Source : AFP)
Les écoles de Tripoli se préparent à une rentrée scolaire débarrassée des serments d’allégeance à l’ancien maître absolu de la Libye, Mouammar Kadhafi. « Nous nous sentons si heureux parce que nous sommes libres », clame Rafa al-Charif, 15 ans. Enveloppée dans le « drapeau de la révolution », l’adolescente dit vouloir tout apprendre sur l’ère de l’ancien...