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Économie - Crise de la dette

La Grèce dans une course contre la montre

La rechute des marchés financiers renforce la pression sur la zone euro.
La Grèce, qui a de plus en plus de mal à réaliser les efforts demandés pour résorber ses déficits publics abyssaux, cherche à gagner du temps, alors que le risque de faillite du pays continue de menacer l’ensemble de la zone euro.
Hier, Athènes a rallumé les craintes de défaut de paiement sur les places boursières mondiales après avoir annoncé dimanche soir que son déficit public en 2011 resterait supérieur à l’objectif qui avait été fixé en juin, soit 8,5 % du PIB contre 7,4 % initialement prévu.
Le pays, qui ne pèse que 3 % du PIB européen et a fait le choix de rester dans la zone euro, se trouve désormais pris dans un étau d’airain, tout en se préparant à affronter en 2012 sa quatrième année de récession d’affilée.
D’une part, il doit répondre à la pression des marchés et de la troïka de ses créanciers qui imposent, comme des actionnaires d’entreprise, une réduction drastique des dépenses publiques, visible et quantifiable chaque trimestre, à chaque versement d’aide financière de la zone euro, alors que la dette continue de grossir.
D’autre part, il est engagé sur des chantiers gigantesques de réformes structurelles (réforme du marché du travail, des impôts, du système judiciaire...) difficilement compatibles avec une « gestion à courte vue » imposée de l’extérieur, souligne auprès de l’AFP l’économiste et députée du Parti socialiste au pouvoir (Pasok), Elena Panariti. « En Grande-Bretagne, il a fallu 17 ans à Thatcher pour réformer le pays et en Allemagne, la réforme du marché du travail a pris dix ans », souligne-t-elle.
Pour Benjamin Carton, économiste au Centre français d’études prospectives et d’informations internationales, la politique budgétaire grecque montre surtout un « échec » car elle « amplifie la récession et réduit les recettes fiscales ». Il estime que la stratégie mise sur une réduction « trop rapide et trop immédiate du déficit ».
« Face à une situation apparemment inextricable, la Grèce n’a qu’une issue possible : se déclarer en défaut de paiement. Et en suivant cette voie, elle devrait déprécier d’au moins 50 % le principal de cette dette », professe en réponse Martin Feldstein, ancien conseiller économiste de Ronald Reagan et professeur d’économie à Harvard, dans une tribune de presse lundi.
Une hypothèse jugée « catastrophique » tant par le gouvernement socialiste de Georges Papandréou que par l’ancien Premier ministre socialiste grec Costas Simitis, architecte de l’entrée de la Grèce dans l’euro il y a dix ans.
Côté gouvernement, on reste très discret sur l’objectif loupé de réduction du déficit budgétaire en 2011, préférant mettre l’accent sur la perspective d’un retour à un excédent primaire en 2012.
En clair, cela signifie que pour la première fois en 2012, la Grèce pourrait espérer équilibrer ses dépenses et ses recettes, hors service de la dette.
Martin Wolf, éditorialiste au Financial Times et au Monde, estimait le 26 juin que tant qu’un pays enregistre un déficit budgétaire primaire, un défaut « n’a aucun sens », car le transfert net de ressources se ferait au bénéfice du secteur public.
Selon lui, l’issue (d’un défaut de la Grèce sur sa dette) paraît néanmoins inévitable. « Mais je ne vois pas l’avantage qu’il y aurait à ce que la Grèce fasse défaut vis-à-vis de son secteur public au terme de longues années d’efforts plutôt qu’elle le fasse vis-à-vis de son secteur privé dans les mois qui viennent », écrivait-il.
Parallèlement, la zone euro se trouvait hier de nouveau sous forte pression pour parachever le second plan d’aide à la Grèce et décupler la force de frappe de son Fonds de secours financier (FESF), face à la rechute des marchés boursiers.
Les Bourses européennes étaient en net repli, avec un secteur bancaire en très forte baisse.
Les efforts de la Grèce devaient être scrutés hier soir par les ministres des Finances de la zone euro, qui se réunissent à Luxembourg, puis par ceux de l’Union européenne aujourd’hui. Mais aucune décision quant à un déblocage de l’aide internationale n’est à attendre à ce stade.
            (Source : AFP)
La Grèce, qui a de plus en plus de mal à réaliser les efforts demandés pour résorber ses déficits publics abyssaux, cherche à gagner du temps, alors que le risque de faillite du pays continue de menacer l’ensemble de la zone euro.Hier, Athènes a rallumé les craintes de défaut de paiement sur les places boursières mondiales après avoir annoncé dimanche soir que son déficit public...

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