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Économie - Entreprises

Fiat rompt avec le patronat italien, à la recherche de plus de flexibilité

Le constructeur automobile ne sera plus lié à la convention collective de la métallurgie, seul moyen selon le groupe de rendre ses usines compétitives.

Fiat et Fiat Industrial emploient 82 000 personnes en Italie et environ 190 000 dans le monde.

Dénonçant l’« incertitude » des règles sociales en Italie, le constructeur automobile Fiat va quitter le patronat italien afin de pouvoir gérer ses usines avec plus de flexibilité, un tournant social sans précédent dans le pays dont Fiat est la plus grande entreprise.
Le patron de Fiat, Sergio Marchionne, a informé la « patronne des patrons italiens » Emma Marcegaglia dans un courrier publié hier : Fiat et Fiat Industrial, qui emploient 82 000 personnes en Italie et environ 190 000 dans le monde, quitteront l’organisation « le 1er janvier 2012 ».
« Fiat, qui s’est engagé dans la construction d’un grand groupe international (dans le cadre de son alliance avec l’américain Chrysler) avec 181 usines dans 30 pays, ne peut se permettre d’opérer en Italie dans un cadre d’incertitude qui l’éloigne des conditions existantes dans l’ensemble du monde industrialisé », a expliqué M. Marchionne.
« C’est une décision sans précédent, la fin d’une époque », car Fiat, véritable symbole dans le pays, « est l’épine dorsale » du patronat, commente Maurizio Del Conte, professeur de droit du travail à l’université Bocconi de Milan.
Fiat, qui menaçait de quitter le patronat depuis des mois si la réforme du mode de négociation des contrats de travail n’allait pas assez loin, avait pourtant « obtenu beaucoup » récemment, souligne M. Del Conte.
Un accord signé entre les partenaires sociaux fin juin ainsi qu’une mesure du dernier plan de rigueur du gouvernement permettant aux contrats d’entreprises de déroger à la convention collective, y compris en matière de licenciements, avaient légitimé les accords déjà adoptés dans certaines des usines du groupe.
Mais, selon M. Marchionne, les débats actuels sur cette mesure ont « fortement redimensionné les attentes sur (son) efficacité » et le groupe craint qu’elle ne soit en fait pas appliquée par les partenaires sociaux.
En quittant l’organisation patronale, Fiat ne sera donc plus lié à la convention collective de la métallurgie, seul moyen selon le groupe de rendre ses usines italiennes compétitives.
« Nos rapports avec nos salariés et les organisations syndicales seront gérés sans toucher à aucun droit des travailleurs », promet toutefois M. Marchionne.
Fiat devra en effet respecter les règles de base du droit du travail sur le salaire minimum ou la durée légale mais, véritable enjeu, il pourra en revanche négocier une augmentation des rotations de nuit et des heures supplémentaires, comme il l’a déjà fait à Pomigliano (Sud), Mirafiori et Grugliasco (Nord).
Dans ces usines, les salariés ont approuvé depuis plus d’un an des accords controversés durcissant les conditions de travail, dont M. Marchionne a fait une condition sine qua non pour investir en Italie.
Selon les spécialistes, la décision de Fiat est la conséquence logique de son alliance avec l’américain Chrysler, qui a rendu le groupe beaucoup plus international et moins centré sur la péninsule.
« Le centre des intérêts de Fiat est de plus en plus aux États-Unis et de moins en moins en Italie », juge M. Del Conte tandis que Guiseppe Berta, historien spécialiste de Fiat, souligne que « le groupe veut des relations sociales plus mondialisées, avoir les mêmes en Italie qu’au Mexique ou au Brésil ».
M. Marchionne a en outre confirmé que Fiat investirait un milliard d’euros à Mirafiori, son usine historique de Turin, pour assembler un 4x4 Jeep, marque de Chrysler, et poursuivre la production de l’Alfa Romeo Mito.
Preuve, selon lui, que les nouveaux accords sociaux « créent les conditions, au moins pour ces usines, de rester compétitives au niveau mondial ». « C’est la seule base sur laquelle Fiat peut aller de l’avant », a-t-il jugé.
            (Source : AFP)
Dénonçant l’« incertitude » des règles sociales en Italie, le constructeur automobile Fiat va quitter le patronat italien afin de pouvoir gérer ses usines avec plus de flexibilité, un tournant social sans précédent dans le pays dont Fiat est la plus grande entreprise.Le patron de Fiat, Sergio Marchionne, a informé la « patronne des patrons italiens » Emma Marcegaglia dans un...

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