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À La Une - Répression

Syrie : guerre à Rastan entre militaires loyalistes et dissidents

Damas accuse Washington d'encourager les actes terroristes ; l’ambassadeur US houspillé par des manifestants pro-régime.

 

L'ambassadeur des Etats-Unis à Damas, Robert Ford. Photo archives/

Des affrontements violents opposent depuis trois jours les militaires syriens loyalistes à des dissidents dans la ville de Rastan, au nord de la ville de Homs (centre). Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), les tirs de mitrailleuses lourdes retentissaient jeudi à Rastan, alors que l'armée mène une vaste opération dans cette ville pour traquer les dissidents. "Les combats ont fait 40 blessés de part et d'autre", a affirmé cette organisation basée en Grande-Bretagne.

 

Par ailleurs, à Homs, une fillette a été tuée par une balle perdue et le corps d'un homme de 32 ans tué par balle a été retrouvé.

 

La répression a fait plus de 2700 morts depuis le début, à la mi-mars, du mouvement de contestation contre le régime de Bachar el-Assad, qui attribue les violences à des "bandes armées voulant semer le chaos dans le pays".

 

Les États-Unis avaient salué lundi "la retenue" de l'opposition face à la répression sanglante des manifestations, et jugé que l'émergence d'actions armées contre le régime serait normale.

 

Réagissant à ces propos, le ministère syrien des Affaires étrangères a accusé jeudi Washington "d'encourager les groupes armés à exercer la violence contre l'armée arabe syrienne"."Les propos du porte-parole du département d’État qui a qualifié de naturels ces actes terroristes sont irresponsables et de nature à encourager les actes de terrorisme et le chaos afin de servir des objectifs étrangers contraires aux intérêts du peuple syrien", a souligné le ministère syrien dans un communiqué."La Syrie dénonce avec vigueur les déclarations américaines et affirme sa détermination à préserver sa sécurité et sa stabilité, à défendre ses citoyens et à s'opposer à toutes les tentatives de s'ingérer dans ses affaires intérieures", selon le texte.

 

Dans le même temps, à Damas, l'ambassadeur des États-Unis Robert Ford a été houspillé jeudi par des manifestants pro-régime qui ont tenté de le prendre à partie à son arrivée au bureau de l'opposant Hassan Abdelazim. Selon l'opposant, "près de cent manifestants" ont tenté de prendre d'assaut les locaux. "Ils ont manifesté dans la rue et à l'entrée de l'immeuble. Ils ont tenté de casser la porte de mon bureau mais ils n'ont pas réussi", a-t-il dit à l'AFP. M. Ford a pu quitter le bureau au bout de deux heures et regagner l'ambassade, selon la même source.

 

Les ambassadeurs de France et des États-Unis avaient irrité Damas en effectuant deux visites séparées le 8 juillet à Hama (centre), qui avait été début juillet le théâtre de deux manifestations monstres contre le président Assad.

 

En outre, Bassma Kodmani, la porte-parole du Conseil national syrien, principal conseil d'opposition, a déclaré jeudi à l'AFP que "les Frères musulmans, les auteurs de la Déclaration de Damas, des personnalités comme Burhan Ghalioun, les formations kurdes, les indépendants et la Coordination des comités de l'intérieur mènent des discussions préparatoires à huis clos à Istanbul". "Ces discussions ont pour but de définir la composition complète et les instances de direction du Conseil national syrien", a-t-elle ajouté. Les discussions précèdent la tenue samedi et dimanche d'une réunion officielle du CNS.

 

Parallèlement, à Strasbourg, le Parlement européen a demandé jeudi la libération immédiate de Rafah Nached, une psychanalyste syrienne de renom arrêtée le 10 septembre à Damas, ainsi que de "tous les prisonniers arrêtés de façon arbitraire".

 

De son côté, la représentante des États-Unis au Conseil des droits de l'homme de l'ONU s'est déclarée jeudi confiante que les membres d'une commission d'enquête internationale sur les violations commises en Syrie pourront entrer dans le pays. L'ambassadrice américaine Eileen Chamberlain Donahoe, qui s'est entretenue avec les trois membres de la commission, a indiqué à la presse que celle-ci est "prête à entrer en Syrie pour enquêter sur de graves allégations de crimes contre l'humanité et se rendra également en Turquie, au Liban et en Jordanie pour collecter des faits et des preuves".

 

Les membres de cette commission d'enquête internationale -Paulo Pinheiro (Brésil), Yakin Ertürk (Turquie) et Karen Abou Zayd (États-Unis)- sont réunis depuis mardi à Genève où ils ont commencé à rencontrer des diplomates et des ONG. "La situation des droits de l'homme en Syrie est actuellement l'une des plus graves et des plus urgentes dans le monde", a relevé Mme Donahoe. "De récentes informations fiables indiquent que le gouvernement syrien ne réprime pas seulement les militants avec brutalité, mais vise également les membres de leurs familles, emprisonne, torture et tue les proches de dissidents", a-t-elle affirmé.

Des affrontements violents opposent depuis trois jours les militaires syriens loyalistes à des dissidents dans la ville de Rastan, au nord de la ville de Homs (centre). Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), les tirs de mitrailleuses lourdes retentissaient jeudi à Rastan, alors que l'armée mène une vaste opération dans cette ville pour traquer les dissidents. "Les combats...

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