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Moyen Orient et Monde - Washington-Islamabad

Les États-Unis accusent l’allié pakistanais de soutenir l’insurrection afghane

Le silence des talibans sur l’assassinat de Rabbani est le symbole d’une rébellion éclatée.
Le plus haut responsable militaire américain, l’amiral Mike Mullen, a brutalement accusé hier le Pakistan d’exporter la violence en Afghanistan, désignant devant le Sénat les insurgés afghans du réseau Haqqani comme le bras armé des services secrets pakistanais. Devant les sénateurs de la commission de la Défense, le chef d’état-major interarmées ne s’est pas embarrassé de langage diplomatique, signe de l’exaspération de Washington vis-à-vis du double jeu joué selon les Américains par le Pakistan, pourtant considéré comme un allié dans la lutte contre le terrorisme.
« En choisissant d’utiliser l’extrémisme violent comme instrument politique, le gouvernement du Pakistan – et plus spécifiquement l’armée pakistanaise et l’ISI (les puissants services secrets pakistanais) – compromet non seulement la perspective d’un partenariat stratégique avec nous, mais aussi l’opportunité pour le Pakistan d’être une nation respectée jouissant d’une influence régionale légitime », a-t-il asséné. « S’ils continuent de tuer nos troupes, nous ne resterons pas les bras croisés à regarder », a-t-il en outre prévenu à propos du réseau Haqqani.
Rappelons que les responsables de l’administration Obama ont multiplié ces derniers jours les mises en cause publiques d’Islamabad, laissant planer la menace de « mesures appropriées ». Ce groupe est très actif dans l’est de l’Afghanistan, l’une des zones où l’insurrection est la plus virulente. Il utilise comme base arrière les zones tribales du Waziristan dans le nord-ouest du Pakistan où il est l’une des cibles des attaques de drones.
Le réseau Haqqani est accusé par Washington d’être à l’origine de l’attaque la semaine dernière contre le quartier général de l’OTAN et l’ambassade américaine à Kaboul, et de l’attentat au camion piégé contre une base de l’OTAN qui avait fait plus de 100 blessés, dont 77 soldats américains. L’amiral Mullen a réitéré cette accusation hier, ajoutant qu’ils avaient bénéficié du « soutien de l’ISI ». Pour l’amiral, le Pakistan commet une erreur s’il croit préserver un équilibre régional face à l’Inde en soutenant Haqqani.
Le gouvernement pakistanais a nié, quant à lui, la présence sur son sol du réseau Haqqani tout en promettant aux Américains de prendre les mesures nécessaires s’ils lui fournissent la preuve du contraire.
Dans ce contexte, les réticences des talibans à se prononcer pour l’heure sur l’assassinat il y a deux jours de l’ex-président Burhanuddin Rabbani, chargé d’ouvrir des négociations de paix avec les talibans, illustrent pour les experts la diversité et les divergences au sein de l’insurrection afghane. Les rebelles islamistes sont loin d’être un mouvement unifié sous la seule bannière du commandement suprême.
Plusieurs observateurs avancent que le meurtrier, un kamikaze au turban piégé qui s’était présenté à Rabbani comme un émissaire taliban, a peut-être commis son crime sans l’approbation du chef suprême des talibans, le mollah Omar, en fuite depuis la chute de son régime à la fin de 2001. L’absence de revendication, et le fait que la mort de Rabbani pouvait bénéficier à plusieurs factions, groupes talibans ou non, nourrit l’incertitude.
Enfin, signalons que la France va retirer d’Afghanistan un détachement de 200 soldats d’ici à la fin octobre, conformément aux objectifs fixés par le président Nicolas Sarkozy, a annoncé l’état-major des armées.
(Source : agences)
Le plus haut responsable militaire américain, l’amiral Mike Mullen, a brutalement accusé hier le Pakistan d’exporter la violence en Afghanistan, désignant devant le Sénat les insurgés afghans du réseau Haqqani comme le bras armé des services secrets pakistanais. Devant les sénateurs de la commission de la Défense, le chef d’état-major interarmées ne s’est pas embarrassé de...

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