Israël cherche la parade et craint les conséquences

Tout en affirmant espérer que "le bon sens l'emportera", le ministre israélien des Affaires étrangères Avigdor Lieberman a encore mis en garde mercredi les Palestiniens contre les "conséquences dures et graves" de leur requête aux Nations unies, mais sans préciser lesquelles.

Selon un responsable du ministère israélien des Affaires étrangères, la campagne d'Israël pour faire échec à l'initiative palestinienne a commencé il y a dix mois, "quand les Palestiniens ont fait le choix stratégique de ne pas continuer les négociations mais d'opter plutôt pour une déclaration unilatérale".

Stratégie diplomatique

La stratégie diplomatique israélienne est de recueillir le soutien d’États avec un fort poids politique et diplomatique. "Ce que nous essayons de voir est comment parvenir à recueillir au moins une majorité morale qui impliquerait un bon nombre de pays occidentaux démocratiques sans lesquels (la requête palestinienne) perdrait beaucoup de sa légitimité", a expliqué à l’AFP un responsable des Affaires étrangères, qui s'exprimait sous couvert de l'anonymat.

"Ce n'est pas que nous avons ignoré les autres pays, mais nous nous sommes davantage consacrés aux pays qui ne font pas automatiquement partie d'une majorité pro-palestinienne", a-t-il précisé.

Dans ce contexte, le rôle des 27 États membres de l'Union européenne, qui tentent de parler d'une seule voix mais sont divisés, apparaît déterminant. "Vous avez des pays qui n'ont pas encore pris de décision. Ce n'est pas une coïncidence si les deux camps (israélien et palestinien) se sont beaucoup consacrés à l'Europe", a-t-il noté.

Cependant, Israël n'a pas encore publiquement annoncé sa réponse à la démarche palestinienne. "Nous ne disons pas encore ce que nous allons faire. Beaucoup dépendra de ce que la résolution finale (palestinienne) dira", a confirmé le responsable des Affaires étrangères.

Déploiement sécuritaire sur le terrain

Sur le terrain, l'armée et la police israélienne se préparent à faire face à des manifestations de masse, voire des affrontements, en Cisjordanie et aux frontières avec la bande de Gaza, en Liban et en Syrie. La direction palestinienne a appelé à "une large mobilisation en Palestine, dans les camps (de réfugiés, NDLR) dans le monde arabe et dans tous les pays du monde pour soutenir la démarche aux Nations unies", insistant sur le caractère "pacifique" de ces manifestations.

Des soldats israéliens déployés à Hébron. Ammar Awad/Reuters

"Le pire des scénarios serait la guerre et le terrorisme, et nous sommes prêts à cela. Mais d'autres cas de figure peuvent se présenter, et nous chercherons à réduire les risques de confrontation rapprochée", a récemment indiqué à la presse le général Micky Edelstein, du commandement de l'infanterie et des parachutistes.

Outre les manifestants palestiniens, l'armée israélienne devra en outre maîtriser les quelque 300.000 colons israéliens en Cisjordanie. Les exactions qui leur sont imputées se sont multipliées, avec notamment trois mosquées visées par des déprédations en une semaine dans le territoire palestinien.

En Israël, le chef de la police Yohanan Danino s'est pour sa part engagé mardi 15 septembre à autoriser des manifestations de solidarité avec les Palestiniens. "Non seulement nous les autoriserons, mais nous ferons en sorte que toutes les personnes y participant puissent ensuite revenir saines et sauves chez elles", a-t-il dit aux journalistes.