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À La Une - Peinture

Asma Fayoumi dans la turbulence des couleurs

À travers des filaments de couleurs, des lignes effilochées et une explosion de teintes, se profile l’univers intérieur de Asma Fayoumi qui expose ses toiles grand format à la galerie Ayyam* jusqu’au 15 octobre.

Des portraits de femmes rééditées.

Asma Fayoumi a les pinceaux bien trempés dans les couleurs de son époque. Imprégnée par tout ce qui se passe autour d’elle et par les événements qui secouent la région, cette artiste, née à Amman mais établie depuis son enfance à Damas, se fait non le témoin historique d’une époque, mais l’observateur visuel et émotionnel. Après des études de beaux-arts à Damas, elle travaille aux côtés d’autres peintres de la même génération, tels que Assad Arabi, Faëk Dahdouh et Sakhed Farzat, pendant l’une des périodes les plus marquantes de l’histoire de la scène artistique régionale, c’est-à-dire au moment où les écoles modernistes effectuaient pour la première fois une transition graduelle vers des modes de représentation contemporains, tout en défrichant les règles académiques de la peinture.
Elle se dirigera par la suite vers la peinture abstraite sous la direction de l’artiste et professeur Guido La Regina qui lui parfait sa formation.

En perpétuel mouvement
Mais Asma Fayoumi ne se contente pas de principes statiques. Après avoir travaillé pour la télévision syrienne en assurant de grandes fresques décoratives, sa peinture devient moins décorative et plus personnelle. En marche avec son époque et ses émotions en mouvance. «Lorsque je me suis mariée et que j’ai eu des enfants, avouera-t-elle, je les faisais participer à mon travail.» En permanente évolution, sa peinture s’accorde telle une musique avec les étapes de sa vie. Expositions collectives, voyages et apprentissage personnel achèvent de réaliser ce compost culturel qu’elle fait exploser un jour sur les toiles.
Infatigable, cette artiste n’a jamais cessé de peindre, avec plus ou moins d’intensité selon les aléas de la vie, mais toujours avec la même passion. «La peinture est comme mon jumeau. Je ne peux pas me passer d’elle», dit-elle. Et de poursuivre: «Je ne copie jamais car l’art n’est que la vision personnelle de l’artiste.»
Dans cet univers chaotique de lumière et de teintes se déclinant à l’infini de mélange d’acrylique, d’huile et d’incursions de collages au besoin, la couleur règne et envahit le trait jusqu’à le phagocyter. Des figures de mères, d’enfants se profilent sous ce magma de coloris, semblables à des notes harmonieuses que Asma Fayoumi mélange à son goût. On dirait qu’elle recrée la couleur, la dilue à sa manière, la hache, la découpe jusqu’à obtenir le concentré qui témoigne de son monde intérieur. «Si, au fil du temps, j’ai élagué tout figuratif de ma peinture, je garde néanmoins des symboles sur les espaces picturaux qui me permettent de dialoguer avec le regard de l’autre.»
Créer des liens avec l’autre est donc l’objectif de cette artiste dont les toiles ne sont que le témoignage visuel de ses émotions. Les profils de mamans démultipliées, les maisons qui évoquent le confort et la maternité, autant de thèmes de la vie, la mort, la survie et l’amour qui envahissent la toile et font transcender toute expression artistique.
Asma Fayoumi a les pinceaux bien trempés dans les couleurs de son époque. Imprégnée par tout ce qui se passe autour d’elle et par les événements qui secouent la région, cette artiste, née à Amman mais établie depuis son enfance à Damas, se fait non le témoin historique d’une époque, mais l’observateur visuel et émotionnel. Après des études de beaux-arts à Damas,...

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