Deux banques grecques vont fusionner avec l’appui des Qataris

Le rapprochement entre Eurobank et Alpha Bank va donner naissance à la plus grande banque privée du pays, affirme l’hebdomadaire To Vima sur son site.
Le nouvel établissement disposera d’une forte présence dans les Balkans.
Selon le site financier euro2day, le fonds d’investissement qatari, déjà présent à hauteur de 5 % dans le capital d’Alpha Bank, pourrait prendre une participation dans le nouvel ensemble pouvant aller jusqu’à 16 %.
Eurobank et Alpha Bank sont respectivement la deuxième et la troisième banque grecque en termes d’actifs et de capitalisation boursière.
En fusionnant, elles vont donner naissance à un établissement doté de 150 milliards d’euros d’actifs, disposant de 80 milliards d’euros de dépôts et gérant un réseau de 2 000 succursales en Europe du Sud-Est.
« L’opération est conçue pour protéger les deux banques dans la période difficile qui les attend », a souligné l’analyste Takis Zamanis, interrogé sur la chaîne de télévision Antenna.
Le secteur financier grec doit faire l’objet d’un audit par BlackRock, le plus grand gestionnaire de fonds mondiaux, sur demande de la Banque centrale, à compter de la semaine prochaine.
Aucune des deux banques n’a voulu commenter les rumeurs, mais, à en croire les médias, elles ont prévu une conférence de presse aujourd’hui, au cours de laquelle l’opération pourrait être annoncée.
L’État grec, confronté à une grave crise de liquidité, encourage les banques du pays à se regrouper.
Grâce à la vente d’une filiale en Pologne, Eurobank a pu dégager un bénéfice net de 74 millions d’euros au premier trimestre, contre 16 millions un an plus tôt. La banque a dû s’engager en juillet à renforcer ses fonds propres après avoir échoué aux tests de résistance européens.
Alpha Bank, dont les profits ont chuté de 80 %, 10,5 millions d’euros au premier trimestre, avait rejeté en février une proposition de fusion que lui avait soumise la National Bank, la première banque du pays.
La détérioration continue des finances publiques grecques est une bombe à retardement pour les banques du pays qui ont massivement investi dans les obligations du Trésor national, dont la valeur comptable diminue chaque jour.
Les banques grecques sont désormais dans l’impossibilité de se refinancer normalement sur les marchés et dépendent du bon vouloir de la Banque centrale européenne pour obtenir les liquidités indispensables à la marche de leurs affaires.
(Source : AFP)