Plus tôt, Mme Migiro avait déposé des gerbes de fleurs au pied du QG éventré de l'ONU et observé une minute de silence. « C'est une attaque contre la paix mondiale et contre l'humanité parce que ceux qui travaillent ici proviennent de différents pays », a-t-elle dit. Cela ne fera que « renouveler notre détermination à combattre le terrorisme dans toutes ses ramifications », avait-elle affirmé à son arrivée à Abuja samedi. Mme Migiro a aussi rendu visite à des survivants à l'hôpital national d'Abuja. Elle devait rencontrer dans l'après-midi des employés de l'ONU dans un grand hôtel de la ville.
Gregory Starr, responsable de la sécurité de l'ONU est également arrivé à Abuja où il doit enquêter sur les conditions de l'attaque. Le kamikaze, en voiture, est parvenu à franchir deux portails gardés avant d'activer ses explosifs en percutant la façade de l'immeuble où travaillaient environ 400 personnes pour de nombreuses agences onusiennes. Des enquêteurs du FBI ont aussi été envoyés au Nigeria, où beaucoup se demandent comment un tel attentat a été possible contre une enceinte très sécurisée. L'immeuble de plusieurs étages a été soufflé et il s'agit de l'une des pires attaques subies par l'ONU.
Un homme affirmant parler au nom de la secte islamiste nigériane Boko Haram a revendiqué vendredi soir l'attentat, mais ses propos n'ont pu être vérifiés de source indépendante et la police ne privilégiait aucune piste. Des analystes ont jugé possible qu'une faction du groupe soit impliquée mais ont souligné qu'il était trop tôt pour l'affirmer.
Boko Haram, dont une insurrection en 2009 avait été violemment réprimée par les forces de l'ordre, avec plus de 800 morts en quelques jours, a multiplié depuis un an les attaques contre des postes de police, des patrouilles de l'armée ou des responsables politiques ou religieux. Ses actions sont devenues plus sophistiquées, avec des bombes activées à distance, et une multiplication d'indices a fait craindre ces derniers mois des liens avec des groupes terroristes extérieurs comme la branche maghrébine d'Al-Qaïda (Aqmi), active au Niger voisin. Boko Haram, qui a revendiqué un attentat à la voiture piégée contre le QG de la police à Abuja en juin (au moins deux morts) n'a jusqu'à présent jamais pris pour cible une organisation internationale. Le groupe, basé dans le nord-est, veut instaurer un Etat islamique au Nigeria.
La police est en état d'alerte sur l'ensemble du territoire depuis l'attaque et la capitale fédérale est quadrillée par des patrouilles, de jour comme de nuit. Le Nigeria est la nation la plus peuplée d'Afrique dont les 150 millions d'habitants sont à peu près aussi nombreux dans le nord majoritairement musulman que dans le sud à dominante chrétienne.
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