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À La Une - L'Orient Littéraire

Le double exil de l’écrivain arabe

Photo de Naïla Hanna.

Désolante est la condition de l’écrivain arabe que nous présente le romancier et sociologue Halim Barakat dans son dernier ouvrage. La condition d’un apatride, d’un double exilé qui ne se retrouve dans son élément ni à l’intérieur de son pays ni sur les chemins sinueux de l’émigration.

Selon la vision de Halim Barakat, l’écrivain arabe se mue en étranger au sein de son pays d’origine du fait de son incapacité intrinsèque à s’identifier avec les valeurs d’une société archaïque. D’une société « marécage où grouillent les cieux, les dieux, les despotes, les foules de sable et les visages masqués », selon les mots employés par l’auteur dans son chapitre consacré à Adonis et aux chants de son Mehyar le Damascène. Cela ne transforme toutefois pas l’écrivain arabe en paria passif mais le pousse, dans l’optique de Halim Barakat encore apparemment attaché à son engagement nationaliste, à la confrontation, à « l’écriture révolutionnaire », au refus « qui ne se résume pas à une simple négation » mais consiste avant tout à promouvoir « un monde nouveau reposant sur des valeurs, des sentiments et des idées fermentés dans les profondeurs » de l’être.

« Étranger dans (ce) monde des autres » qu’est son propre pays, l’écrivain arabe peut-il donc retrouver le repos à travers le voyage et l’éloignement ? Pas nécessairement, semble souligner Halim Barakat qui distingue deux types d’émigration. La première, « volontaire, mène à l’intégration au sein de la nouvelle société et à l’adoption de son identité ». La seconde s’apparente davantage à un exil du fait de « l’ininterruption de l’appartenance à la société d’origine qui continue d’attiser la nostalgie ». À un exil qui « contribue à créer un climat propice à la créativité » en offrant à l’écrivain une prise de distance qui « lui permet de méditer sur sa société (d’origine) à l’abri de la censure » intérieure ou extérieure. Halim Barakat présente cette vision de la condition de l’écrivain arabe en évoquant les expériences et des fragments des œuvres de plusieurs artistes de renom. Il se penche ainsi, à travers le double prisme de la psycho-sociologie et de la critique littéraire, sur la poésie d’Adonis, sur la pensée de Hicham Charabi et Édouard Saïd, sur les romans de Jabra Ibrahim Jabra, Abdel-Rahmane Mounif et el-Tayyeb Saleh, sur l’œuvre multiple de Gibran Khalil Gibran, sur le théâtre de Saadallah Wannous et sur la peinture de Marwan Kassab Bachi. Un aréopage d’artistes qu'il a pu en partie côtoyer.

 

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Désolante est la condition de l’écrivain arabe que nous présente le romancier et sociologue Halim Barakat dans son dernier ouvrage. La condition d’un apatride, d’un double exilé qui ne se retrouve dans son élément ni à l’intérieur de son pays ni sur les chemins sinueux de l’émigration.
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