Nasrallah : Comploter contre l'armée et la Résistance, c'est servir Israël

À l'occasion de la journée de Jésulamen, décrétée par l'imam Khomeyni le dernier vendredi du mois de ramadan pour "maintenir cette cause vivante et rappeler aux musulmans leurs responsabilités vis-à-vis de cette terre", le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a tenu à marquer la circonstance par une nouvelle intervention retransmise sur écran géant devant des milliers de partisans à Maroun el-Ras, au Liban-Sud.

Sur la question palestinienne, Hassan Nasrallah a souligné l'importance de soutenir le peuple palestinien et les responsabilités "jihadistes et médiatiques" des Arabes vis-à-vis de cette cause. Nasrallah a de ce fait salué une position égyptienne plus souple qui s'oriente vers un soutien aux Palestiniens, notamment à Gaza. Définissant la position du Hezbollah à l'égard du problème palestinien dans son ensemble, Cheikh Nasrallah a déclaré : "Un Etat indépendant sur base des frontières de 1967 est une affaire palestinienne interne, mais les principes de la Résistance, a rappelé Nasrallah, c'est la libération de la Palestine. La Palestine historique est aux Palestiniens et à la "oumma" ; nul n'a le droit de céder un grain de sable ou une goutte d'eau de ce territoire", a-t-il martelé.

Le secrétaire général du Hezbollah a ensuite évoqué les développements  dans le monde arabe, affirmant que le plan du nouveau Moyen-Orient, qui a été combattu en 2006 au Liban et en 2008 à Gaza, réapparaît aujourd'hui sous une nouvelle forme qui vise à partager les pays de la région. S'attardant sur la crise syrienne, Nasrallah a estimé que les développements, positifs ou négatifs, dans ce pays auront des répercussions sur toute la région. "Si le régime syrien offre des concessions comme il lui est demandé, car ce n'est guère des réformes que la communauté internationale exige, la cause palestinienne serait alors perdue", a affirmé le chef du Hezbollah.

"La Syrie a toujours combattu le projet israélo-américain dans la région à travers son soutien à la résistance, au Liban et en Palestine, a déclaré Nasrallah. Par son nationalisme, ce pays a toujours su préserver son unité. Agiter le spectre du confessionnalisme, comme cela a toujours été le cas au Liban, c'est détruire la Syrie et affaiblir sa position", a mis en garde Nasrallah, dénonçant "certaines parties au Liban qui œuvrent à l'affaiblissement de la Syrie en y envoyant des armes". Tout en affichant sa conviction que le commandement et le peuple syriens réussiront à surmonter le piège qui leur est tendu, Nasrallah a précisé que si le plan devait se réaliser, la Syrie serait partagée. "Tous ceux qui se disent amis avec la Syrie (...) doivent unir leurs efforts pour calmer la situation et favoriser le dialogue, car tout autre comportement est un danger pour la Syrie, la Palestine et toute la région", a-t-il ajouté.

Nasrallah a enfin évoqué le dossier libanais, assurant que le Liban aujourd'hui, après la guerre de juillet 2006, n'est plus le maillon faible de la région, ni le pays qui faisait les frais du règlement des crises impliquant l'Etat hébreu. "Le Liban est devenu un piège qu'Israël tente d'éviter, un pétrin dans lequel l'Etat hébreu ne se remettra jamais plus", a affirmé Nasrallah. Et de poursuivre : "Le Liban demeure fort en protégeant son indépendance et ses intérêts. Notre plus grand devoir est de préserver l'unité des institutions libanaises, notamment l'armée, car c'est ainsi qu'on préserve l'unité du Liban". Il a ensuite appelé les Libanais à préserver "leurs éléments de force, en particulier l'équation armée, peuple, résistance", accusant certaines parties au Liban de vouloir "semer les dissensions entre les composantes de cette équation". "Ceux qui, au Liban, aidés par l'extérieur, complotent contre l'armée et la Résistance servent les intérêts d'Israël", a assuré Nasrallah. "Attaquer l'armée, l'institution qui protège la paix civile, semer la discorde et briser l'unité nationale ne sert que les intérêts israéliens", a-t-il conclu.