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Économie - Marchés

Les Bourses rechutent sur fond d’inquiétudes pour la zone euro

Les Bourses européennes ont accusé hier de lourdes pertes à la clôture, entraînées par la chute des valeurs bancaires suite à de nouvelles inquiétudes concernant la Grèce, et par des rumeurs de dégradation de la note de la France.
La Bourse de Paris a lâché 5,45 % à 3 002,99 points, particulièrement plombée par des rumeurs de dégradation de la note de la France, malgré les démentis rapides du gouvernement et de l’agence Fitch.
À Milan, le FTSE Mib a cédé 6,65 % et l’indice vedette de Francfort, le DAX, a fini en recul de 5,13 %. La Bourse de Madrid a lâché 5,49 % au plus bas depuis le 1er avril 2009, et la Bourse suisse 4,12 %.
La Bourse de Londres a terminé sur une chute de 3,05 % à 5 007,16 points.
Le secteur bancaire subissait des pertes particulièrement lourdes alors que la Grèce envisage d’étendre son programme d’échanges d’obligations afin d’y inclure des titres à plus longue échéance, ce qui pénaliserait en premier lieu ses créanciers privés.
De Londres à Paris, le plongeon a été entre 3 et 5 %. L’affolement des marchés financiers s’expliquait par la dégringolade des titres du secteur bancaire. À Paris par exemple, l’action de la banque Société Générale s’effondrait de plus de 20 %.
« Les montagnes russes continuent », a résumé à l’AFP Éric Edelfedt, gestionnaire d’actions chez Meeschaert Gestion Privée à Paris.
Alors que l’on s’acheminait hier en Europe vers un rebond, les places financières ont subitement paniqué à deux heures de la clôture, les investisseurs liquidant leurs actions dans la précipitation.
La nervosité était portée à son comble par la multiplication de rumeurs de dégradation de la note de crédit de pays européens comme la France ou de faillite de certaines banques comme la française Société Générale.
La fièvre touchait aussi l’autre rive de l’Atlantique. La Bourse de New York débutait la séance en baisse. L’indice vedette, le Dow Jones, cédait 4,07 %. Le rebond spectaculaire de la veille (environ 4 %) était bien loin.
Les banques, qui sont les principaux créanciers privés de la Grèce, pays au bord de la faillite, risquent d’essuyer des pertes plus importantes que prévu, selon les analystes.
Athènes envisage en effet d’étendre l’échange d’obligations aux titres à plus longue échéance, à savoir venant à échéance « un peu après 2020 », mettant ainsi davantage à contribution les créanciers privés. L’objectif est d’arriver à une participation de 90 % des créanciers, à hauteur de 135 milliards d’euros, a déclaré hier son ministre des Finances, Evangélos Vénizélos.
À ces craintes s’ajoutent les « rumeurs les plus folles sur une éventuelle dégradation de la note française par une agence de notation », indiquaient des analystes sous couvert d’anonymat.
Le gouvernement français a « formellement » démenti ces rumeurs.
« Ces rumeurs sont totalement infondées et les trois agences Standard’s and Poor, Fitch et Moody’s ont confirmé qu’il n’y avait pas de risque de dégradation », a-t-on déclaré dans l’entourage du ministre français des Finances François Baroin.
Interrogée par l’AFP, l’agence de notation franco-américaine Fitch Ratings a confirmé la note « AAA », décernée aux emprunteurs les plus fiables, qu’elle attribue à la dette publique française.
« Il est clair que des investisseurs jouent la carte de la peur car cette rumeur est largement infondée, à mes yeux », a tempéré un autre analyste.
Depuis la dégradation historique de la note de crédit des États-Unis, Paris pourrait être le prochain pays à subir un abaissement de sa note, synonyme de taux d’intérêt plus élevés sur les emprunts d’État, selon des analystes.
Le président français Nicolas Sarkozy a écourté hier ses vacances pour présider une réunion de crise sur l’économie. Paris promet ainsi d’annoncer, le 24 août, de nouvelles mesures pour atteindre ses objectifs de réduction du déficit, indispensables pour conserver sa note « AAA ».
Le gouvernement de Silvio Berlusconi réfléchissait aussi hier à de nouvelles mesures d’économie en Italie, après que la Banque centrale européenne (BCE) eut accordé un répit à Rome en rachetant une partie de sa dette en échange d’une cure d’austérité plus sévère.
Beaucoup d’incertitudes vont persister pendant encore plusieurs semaines, avertissent certains analystes. L’économie américaine croît à un rythme lent et il n’est pas exclu que la récente tempête boursière affecte l’activité économique.
La Banque centrale américaine (Fed) a dressé mardi un bilan de santé peu brillant de la première économie mondiale, dont les perspectives sont « molles ». La croissance y a crû à un rythme annuel de moins de 1 % au premier semestre alors que l’institution tablait sur plus de 3 % en début d’année.
« La Fed dit clairement que certains problèmes vont durer longtemps », avance Éric Edelfelt. « Peut-être que le médicament qu’elle a administré ne sera pas suffisant », ajoute-t-il.
La Fed, dont la marge de manœuvre était réduite, a promis mardi soir qu’elle allait garder son taux d’intérêt directeur près de zéro « au moins jusque mi-2013 » tout en envisageant de nouvelles mesures de relance pour aider l’économie américaine sans indiquer lesquelles.
Cette annonce a permis d’interrompre la série noire sur les Bourses asiatiques, qui avaient frôlé mardi la catastrophe.
Tokyo a rebondi de 1,05 %, Séoul de 0,27 %. Hong Kong a gagné 2,34 % et Shanghai 0,91 %.
À Sydney, unique place de la région Asie-Pacifique à avoir clôturé en hausse mardi, le rebond s’est poursuivi (+2,6 %).
L’euro a nettement baissé face au billet vert, à 1,4183 dollar.
Les placements financiers considérés comme sûrs restaient très prisés hier. L’once d’or a ainsi atteint un nouveau record à 1.753,80 dollars l’once, tandis que le franc suisse, autre valeur refuge, s’est rapproché de la parité à 1,0329 franc suisse pour un euro.
Plus de 900 milliards d’euros sont partis en fumée en Bourse en deux jours – les 5 et 8 août – aux États-Unis et en Europe, selon les estimations des analystes de Dexia Securities, la filiale de courtage de la banque franco-belge Dexia.
D’après eux, sur sept mois, ce sont environ 3 400 milliards d’euros de capitalisation boursière qui se sont évaporés, ce qui représente près d’un tiers du produit intérieur brut des États-Unis (14 500 milliards de dollars).

Les Bourses du Golfe se redressent
Les Bourses des monarchies arabes du Golfe ont confirmé hier leur redressement, portées comme beaucoup d’indices étrangers par les déclarations de la Réserve fédérale américaine pour soutenir l’économie.
À la Bourse saoudienne, l’indice Tadawul All-Shares Index (TASI) a fini en hausse d’un demi-point à 6 039,32 points, après avoir gagné 0,81 % mardi.
La plus grande Bourse arabe, premier marché dans le monde à réagir à la décision de l’agence de notation financière Standard et Poor’s d’abaisser la note souveraine des États-Unis, avait cédé 5,46 % samedi.
Dans les Émirats arabes unis, l’indice de Dubai Financial Market a gagné 1,15 % après une hausse de plus de 2 % dans les premiers échanges, les valeurs vedettes se reprenant après un passage dans le rouge au début de la semaine.
L’indice de référence a clôturé à 1.460,93 points, avec l’action du géant immobilier Emaar en hausse de 1,45 %. Mardi, Emaar, qui a construit Burj Khalifa, la plus haute tour du monde, avait reculé de 2,83 %.
Dans la capitale des Émirats, Abou Dhabi, la Bourse a fini en hausse de 0,96 %. L’indice a fini à 2 602,50 points, après avoir clôturé en recul de 1,34 % mardi.
« Les marchés ont réagi au mouvement positif des places européennes et américaines », a estimé Wadah Taha, un analyste financier.
(Source : AFP)
La Bourse de Paris a lâché 5,45 % à 3 002,99 points, particulièrement plombée par des rumeurs de dégradation de la note de la France, malgré les démentis rapides du gouvernement et de l’agence Fitch.À Milan, le FTSE Mib a cédé 6,65 % et l’indice vedette de Francfort, le DAX, a fini en recul de 5,13 %. La Bourse de Madrid a lâché 5,49 % au plus bas depuis le 1er avril 2009,...

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