Si une quarantaine de bêtes au total ont péri, ne laissant plus que 112 pensionnaires de 25 espèces (singes, caïmans, serpents, etc.), la disparition du trio de lions, enterrés à l’ombre d’arbres centenaires, crée un grand vide.
Stanislas Kanon, collégien de 11 ans, est dépité. « Je suis venu voir le roi des animaux et admirer de près sa crinière racontée dans les livres », explique-t-il, sanglé dans son ensemble kaki d’écolier. « Dommage ! On m’a signifié que les lions sont morts », dit-il en repartant. Ils étaient la principale attraction du parc.
Après ces pertes, le zoo broie du noir. La fréquentation, qui jusque-là se situait autour de 100 000 visiteurs par an, dont une moitié d’enfants, devrait chuter de 80 % en 2011, selon ses responsables. « L’État ivoirien ne s’occupe pas du seul zoo d’Abidjan », se lamente Bruno Séka, son responsable administratif et financier, en lançant un « cri du cœur ». « Il ne reste plus au zoo qu’un seul éléphant », emblème du pays, alerte-t-il, soulignant que sur un budget annuel de 77 millions FCFA (environ 118 000 euros), seul 1,2 million (1 800 euros) sert au renouvellement des pensionnaires.
Mais, après une crise qui a fait au moins 3 000 morts et des dizaines de milliers de déplacés, difficile pour les responsables du zoo de réclamer aux autorités de tutelle une rallonge budgétaire : on s’entend répondre qu’on « se bat pour des animaux alors que les hommes meurent de faim ». Cependant, pour Simone Ban, chercheuse et spécialiste des chimpanzés, le parc peut jouer un rôle « de détente et de réconciliation » dans un pays éprouvé.
(Source : AFP)
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