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Économie - Israël

Netanyahu promet des mesures face à une contestation sociale inédite

Fragilisé par une contestation sociale d’une ampleur sans précédent en Israël, le gouvernement de droite de Benjamin Netanyahu promet des réformes, dans l’espoir de juguler le mouvement.
À l’ouverture du Conseil des ministres, M. Netanyahu a annoncé qu’il allait nommer une « équipe interministérielle chargée de présenter un plan pour alléger le poids économique (qui pèse) sur les citoyens », selon un communiqué officiel.
« Nous devons agir avec sérieux et responsabilité pour changer l’ordre des priorités dans le domaine économique », a ajouté M. Netanyahu, qui a chargé cette équipe d’organiser une « table ronde à laquelle seront conviés des représentants des différents secteurs de la population ».
Cette décision, qui suit des mesures prises en catastrophe la semaine dernière, intervient au lendemain de manifestations massives à travers le pays, qui ont réuni 150 000 Israéliens selon les médias, plus de 100 000 d’après la police.
« Le Premier ministre est conscient d’un mécontentement authentique dans des couches de la population qui ne parviennent pas à boucler leur fin de mois », a déclaré à la radio publique le porte-parole du Premier ministre Gedeon Shmerling.
Il a indiqué que M. Netanyahu examinait une diminution des impôts indirects et voulait favoriser la concurrence en réduisant la concentration des capitaux entre les mains d’un petit nombre.
Une commission interministérielle, chargée de ce dossier, a été spécialement convoquée pour dimanche, a-t-il précisé.
De son côté, le directeur général du ministère des Finances, Haïm Shani, a annoncé sa démission, étant opposé à une augmentation des dépenses publiques.
Les manifestants, juifs en grande majorité mais également arabes, ont défilé samedi dans dix villes sous le slogan « Le peuple veut la justice sociale, pas la charité ».
La protestation, qui visait au départ la flambée des prix des logements, porte plus généralement sur l’aggravation des inégalités sociales et la dégradation des services publics, notamment dans le domaine de la santé et de l’éducation.
La contestation est partie en premier lieu de la classe moyenne écrasée par l’augmentation constante du coût de la vie, résultat d’une économie de marché contrôlée par quelques familles.
Pour l’heure, elle ne menace pas de faire chuter le gouvernement qui dispose d’une forte majorité au Parlement, basée sur l’alliance entre droite, extrême droite et partis religieux.
Et M. Netanyahu, dont la popularité est en forte baisse, n’a aucune raison de provoquer des élections anticipées avant l’échéance prévue de 2013.
« À court terme, le gouvernement n’est pas en péril, mais ce n’est plus vrai à moyen terme. M. Netanyahu a de bonnes raisons de s’inquiéter », estime le politologue Yaron Ezrachi.
« Son problème, c’est que pour satisfaire tout le monde il devra payer un prix économique trop élevé », affirme ce professeur de l’Université hébraïque de Jérusalem, qui s’attend à ce que l’extrême droite et les religieux « soient les premiers à quitter un navire qui coule ».
Selon M. Ezrachi, le « maillon faible de sa coalition est le parti ultraorthodoxe Shass, tenu de donner des assurances à sa base » constituée de couches pauvres de la population juive originaire des pays arabes et dont le chef, le ministre de l’Intérieur Eli Yishaï, a soutenu dimanche publiquement les revendications du mouvement social.
« Jamais encore de telles foules n’étaient descendues dans la rue sur des thèmes sociaux », relève le quotidien à grand tirage Yediot Aharonot.
Le journal note « l’hostilité, voire la peur panique que le mouvement de contestation provoque au sein de la direction des colons » juifs en Cisjordanie, qui accusent la gauche de le manipuler.

(Source : AFP)
À l’ouverture du Conseil des ministres, M. Netanyahu a annoncé qu’il allait nommer une « équipe interministérielle chargée de présenter un plan pour alléger le poids économique (qui pèse) sur les citoyens », selon un communiqué officiel.« Nous devons agir avec sérieux et responsabilité pour changer l’ordre des priorités dans le domaine économique », a...

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