L’intervention publique de Nafissatou Diallo s’est déroulée dans un centre communautaire chrétien situé à Canarsie, un quartier pauvre du sud de Brooklyn, dans le sud-est de New York. La jeune femme, musulmane, était accompagnée, outre de son avocat Kenneth Thompson, du pasteur A.R. Bernard, directeur de ce centre, de Mohammad Nurhussien, président du United African Congress, et de plusieurs dirigeants d’organisations de défense des femmes. Une quarantaine de personnes d’origine africaine se trouvaient debout derrière le podium aux côtés de Mme Diallo. « Toute la communauté guinéenne est derrière elle et la soutient », a affirmé un responsable de la communauté guinéenne de New York en français. « Notre culture » est très « dure » avec les victimes des agressions sexuelles, a-t-il dit, soulignant que Nafissatou Diallo « a voulu transgresser cette barrière » et montrer son courage. Khadijah Shakur, 56 ans, une infirmière de Brooklyn américaine d’origine camerounaise, en boubou jaune, est venue soutenir Nafissatou Diallo. « Je trouve qu’on ne la traite pas comme la victime qu’elle est. Si elle était blanche et française et qu’il était noir, les gens ne la traiteraient pas comme ça. Elle a le droit de donner son témoignage. Il faut qu’il y ait un procès », a-t-elle dit à l’AFP en marge de la conférence de presse.
Cette intervention a eu lieu au lendemain de l’audition, pendant huit heures, de la victime présumée dans les bureaux du procureur de Manhattan. Cette audition a notamment porté sur une conversation téléphonique qu’elle a eue au lendemain des faits présumés avec à un ami emprisonné en Arizona pour une affaire de drogue. Début juillet, le New York Times avait révélé l’existence de cette conversation au cours de laquelle Nafissatou aurait affirmé en parlant de DSK : « Ce type a beaucoup d’argent, je sais ce que je fais. » Cette conversation est l’un des éléments-clés qui a fait vaciller l’accusation, entraîné la libération sur parole de DSK, et jeté une ombre sur les motivations réelles de cette femme qui affirme avoir été agressée sexuellement le 14 mai dans une suite de l’hôtel Sofitel de New York. À la sortie du bureau du procureur, Me Thompson a nié les propos rapportés. « Certaines choses ont été mélangées dans cette citation qui a été donnée au New York Times, a-t-il déclaré. Nous avons écouté cet enregistrement et il montre que la victime n’a jamais prononcé ces mots. »
Même si des doutes sont apparus sur la crédibilité de l’accusatrice et que Dominique Strauss-Kahn a été libéré sur parole, l’ancien ministre a toujours interdiction de quitter le territoire américain et il est toujours inculpé de sept chefs d’accusation, notamment tentative de viol, agression sexuelle et séquestration, qui peuvent lui valoir de nombreuses années de prison.
(Source : AFP)
commentaires (2)
- - Elle a quand même avoué et admis devant les caméras du monde entier , avoir eu un compte en banque bien garni par son mari , fiancé ou ami délinquant incarcéré pour trafic de drogues , en disant qu'elle " ignorait " le contenu de son compte qui était régulièrement alimenté par celui-ci !!! elle a aussi admis avoir " menti " aux services d'émigration US en se déclarant réfugiés politique ! Et enfin , la voir mimer le " viol " comme elle l'a fait à la perfection , cela reste incompréhensible pour une victime traumatisée et sous le choc , comme elle a voulu se faire passer et selon son avocat . Une chose est certaine , c'est qu'elle obtiendra un bon pactole au civil selon la loi Américaine , Anne Saint Clair peut se le permettre , elle a les moyens , et pourquoi pas si cela peut arranger tout le monde .
JABBOUR André
13 h 05, le 29 juillet 2011