L’audit interne, pilier d’une bonne gouvernance de l’entreprise

L’Union des banques arabes (UBA) a organisé hier une conférence à Beyrouth sur l’importance de l’audit interne au sein des banques, à laquelle ont notamment participé le secrétaire général de l’UBA, Hassan Fattouh, et le vice-gouverneur de la Banque du Liban (BDL), Saad Andari, ainsi que de nombreux dirigeants du secteur bancaire dans le monde arabe.
À cette occasion, M. Fattouh a mis en avant le fait que la dernière crise financière internationale avait pointé du doigt l’importance de l’audit interne au sein des banques. À ce sujet, le secrétaire général de la Commission de contrôle des banques (CCB), Hassan Khalifé, a souligné que l’audit interne était un pilier de la gouvernance d’entreprise. « Les individus exerçant l’audit interne doivent être dotés de compétences et d’expérience pour définir les problèmes au sein de la banque, et les contrôler par la suite », a-t-il expliqué.

Règles de l’audit et du contrôle internes
De son côté, Saad Andari a expliqué les différentes règles à appliquer pour un meilleur contrôle interne au sein des banques. « La première règle consiste en une meilleure coopération entre les organismes de contrôle et les banques », a-t-il expliqué.
La deuxième règle réside, selon lui, dans l’application par les différents départements de la banque d’un contrôle sur ses propres activités.
« Les banques doivent également œuvrer à améliorer la qualité de leur conseil d’administration, pour une meilleure gouvernance d’entreprise », a-t-il souligné.
Une autre règle majeure, selon M. Andari, est la réalisation d’une meilleure formation du capital humain pour réduire les risques opérationnels.
« Enfin, l’auditeur interne doit être mieux formé pour réaliser ses tâches routinières de contrôle, mais aussi pour réaliser des missions de management », a-t-il conclu.

Les actifs du secteur bancaire arabe à 2,6 trillions de dollars
Par ailleurs, le secrétaire général de l’UBA a souligné que l’UBA a organisé plusieurs conférences cette année dans la région pour étudier les moyens de limiter l’influence négative des troubles politiques sur l’économie et le secteur bancaire.
M. Fattouh a en outre souligné qu’en dépit des troubles, le secteur bancaire dans les différents pays arabes a enregistré de solides performances. « Ainsi, fin juin, les actifs du secteur bancaire arabe ont atteint 2,6 trillions de dollars, tandis que les dépôts se sont élevés à 1,5 trillion de dollars et les prêts à 1,2 trillion de dollars. (...) La progression des actifs s’est élevée à 4,6 % en Arabie saoudite, de 5,6 % aux Émirats arabes unis, de 10,2 % au Qatar, de 7,1 % au Koweït, de 5 % au Maroc, de 5,7 % en Syrie et de 5,5 % en Tunisie, tandis qu’à l’échelle arabe la progression des actifs a été de 2,5 % », a-t-il indiqué.
Quant au ratio de fonds propres, il a atteint en moyenne 12 % dans les pays arabes, a ajouté M. Fattouh.
Concernant le secteur bancaire libanais, le secrétaire général de l’UBA a rappelé que les actifs des banques commerciales se sont élevés à 134 milliards de dollars fin mai 2011, en progression de 4 % comparé à fin 2010, témoignant d’une résilience du secteur face aux troubles locaux et régionaux. « Quant aux prêts accordés au secteur privé, ils ont atteint 32 milliards de dollars fin mai, tandis que les prêts octroyés au secteur public ont atteint 28 milliards de dollars », a-t-il indiqué. M. Fattouh a en outre rappelé que les dépôts ont atteint 110 milliards de dollars fin mai.