Rechercher
Rechercher

Moyen Orient et Monde - Transition

Six mois après la révolte, Moubarak continue d’embarrasser l’Égypte

L’ouverture du procès du président déchu est au centre de tensions et sa santé fait l’objet d’informations contradictoires.
Six mois après le début de la révolte qui a renversé Hosni Moubarak, le sort de l’ancien président, reclus dans un hôpital de Charm el-Cheikh, plonge toujours l’Égypte dans l’embarras. La décision d’ouvrir son procès et celui de ses fils Ala’ et Gamal le 3 août s’est faite sous la pression de la rue. Il est inculpé pour deux motifs : corruption et responsabilité dans la mort de manifestants durant le soulèvement de janvier-février. Des accusations graves passibles de la peine de mort mais qui laissent à l’écart de nombreux aspects de son règne autoritaire. Nombre de ses amis sont par ailleurs en prison alors que d’autres font partie du nouveau pouvoir, provoquant la colère des manifestants qui occupent la place Tahrir au Caire.
Au cœur du dilemme égyptien, les militaires qui dirigent désormais le pays. Hosni Moubarak, comme tous les présidents depuis la chute de la monarchie en 1952, est un des leurs. Le patron du Conseil suprême des forces armées (CSFA), le maréchal Hussein Tantaoui, désormais chef d’État de fait, fut son ministre de la Défense pendant vingt ans. « Son cas embarrasse la corporation militaire dans son ensemble et le maréchal Tantaoui en particulier », estime Moustafa Kamel el-Sayyed, professeur de sciences politiques à l’Université du Caire.
Juger l’homme qui a dirigé l’Égypte pendant trente ans, supposé au courant de tous les secrets du pays, peut aussi mettre beaucoup de monde en difficulté, au-delà des militaires. « Beaucoup pensent qu’il pourrait faire des révélations embarrassantes », estime M. Sayyed.
Certains redoutent ainsi une ouverture de procès en trompe-l’œil. Après une brève séance inaugurale, la suite pourrait être reportée de plusieurs semaines en invoquant un complément d’enquête, une dégradation de sa santé, les vacances judiciaires ou les rigueurs du jeûne du ramadan qui commence début août. « Il est possible que le procès soit remis à plus tard et que la date d’ouverture ait été soigneusement choisie pour cela », estime M. Sayyed. « Les militaires ne veulent pas voir un militaire condamné », assure pour sa part Emad Gad, du centre al-Ahram d’études politiques. « Ils essaient de gagner du temps dans l’espoir qu’il décède d’ici là », pronostique-t-il froidement.
Le pouvoir envisage que le procès se tienne à Charm el-Cheikh au lieu du Caire, peut-être même dans la chambre d’hôpital de l’ancien raïs pour des raisons de santé et de sécurité. « Je veux voir M. Moubarak devant un tribunal, je veux un procès ouvert qui se tienne dans la capitale », proteste Bola Abdou, 23 ans, un militant prodémocratie qui campe sur la place Tahrir.
La santé de M. Moubarak fait par ailleurs l’objet d’informations rares, souvent contradictoires. Son avocat, Farid el-Dib, a déclaré en juin que son client souffrait d’un cancer de l’estomac et en juillet qu’il était dans un « coma complet », des informations toutefois démenties par l’hôpital et par le ministère de la Santé. Diverses sources médicales ont assuré qu’il était dépressif, qu’il lui arrivait de perdre connaissance, mais d’autres assurent que son état est « stable », sans précisions. Le journal indépendant al-Chorouq a évoqué pour sa part la possibilité que les honneurs militaires lui soient rendus s’il mourait avant d’être condamné.
(Source : AFP)
Six mois après le début de la révolte qui a renversé Hosni Moubarak, le sort de l’ancien président, reclus dans un hôpital de Charm el-Cheikh, plonge toujours l’Égypte dans l’embarras. La décision d’ouvrir son procès et celui de ses fils Ala’ et Gamal le 3 août s’est faite sous la pression de la rue. Il est inculpé pour deux motifs : corruption et...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut