Certains membres du 14 Mars se sont néanmoins déjà opposés à une table de dialogue qui exclurait à l’avance certains dossiers, notamment le leader du parti Kataëb, Amine Gemayel. M. Gemayel a demandé aujourd’hui dans un communiqué de presse « à quoi sert-il de relancer les séances de dialogue lorsque les armes illégales » veulent être gardées indéfiniment ? Le député Boutros Harb a lui aussi affirmé lors d’une intervention à la radio La Voix du Liban (100.5) qu’il ne participera pas à la table de dialogue si les armes illégales ne feront pas partie des thèmes abordés. M. Harb a affirmé que les participants au dialogue devront débattre de la question des armes du Hezbollah et de l’application des accords auxquels sont parvenus les participants aux tables de dialogue précédentes, tel que le désarmement des Palestiniens hors des camps, l’engagement envers le Tribunal spécial pour le Liban et la délimitation des frontières avec la Syrie. Le président Sleiman devrait revoir l’agenda de la table de dialogue car « nous n’accepterons pas que le dialogue soit remis chaque mois », a-t-il ajouté. En ce qui concerne les différends existants aujourd’hui, Amine Gemayel a affirmé que le président devrait mettre en place « un groupe d’experts qui étudierait les questions en litige et trouverait un moyen de les résoudre ».
Cependant, le vice secrétaire-général du Hezbollah, cheikh Naïm Kassem a répondu aux membres de l’opposition en affirmant : « Nous sommes prêts à discuter d'une stratégie de défense nationale (…) mais nous n’accepterons pas des discussions portant sur les armes du Hezbollah qui sont un honneur pour tout le monde ». Notre parti ne décide pas de la guerre et de la paix, a-t-il ajouté, « c’est Israël qui s’apprête toujours à la guerre ». Mais « il n’y aura pas de guerre israélienne car l’ennemi a peur des capacités du Hezbollah », a-t-il assuré dans un communiqué de presse. Le ministre du Hezbollah Mohammad Fneich a critiqué, pour sa part, les déclarations de certains membres de l’opposition qui s’attaquent au dialogue national. « Ceci veut dire que certains ne font pas la différence entre une opposition qui sert le pays et des positions négatives qui menacent ses intérêts », a affirmé M. Fneich. « Rejeter le dialogue veut dire ne pas faire face aux menaces qui entourent le pays », a-t-il ajouté.
En ce qui concerne le Tribunal international pour le Liban (TSL), M. Kassem a répété qu’il est « politisé de la tête aux pieds ». Sur cette question, M. Harb a affirmé que le Hezbollah devrait éviter une « atmosphère tendue » et remettre les quatre militants du Hezb visés par des actes d’accusation du TSL à la justice. Le gouvernement de Najib Mikati ne peut que suivre les ordres du Hezbollah, a encore déclaré M. Harb à cet égard.