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Culture - Festival de Baalbeck

Gershwin Piano Quartet : moments bleus en noir et blanc

La magnificence du site des temples met artistes et public en état de grâce. C’est un peu ce qui s’est passé vendredi dernier, en compagnie de l’ensemble suisse Gershwin Piano Quartet, d’autant que l’iconique présidente de la manifestation, May Arida, a été saluée puis décorée en grande pompe par la municipalité de Baalbeck pour son travail en faveur de la ville et de l’art...

Les quatre interprètes du Gershwin Piano Quartet au Festival de Baalbeck. (Press Photo)

Puis quatre fringants musiciens sont venus s’installer devant les imposants pianos à queue d’un noir de geai. Instruments grands ouverts, pour faire vibrer leurs cordes des doigts, d’un archet ou de baguettes enrobées de coton, le Gershwin Piano Quartet s’est lancé dans un voyage musical dans le temps. Sous une pleine lune blafarde et romantique à souhait, les pianos, dont le son était amplifié et non acoustique, ont rendu hommage aux compositeurs de la première moitié du XXe siècle.
L’amorce était audacieuse: six extraits de Petrouchka, ballet en quatre tableaux dont la musique a été écrite entre 1909 et 1910. Cette composition pour piano et orchestre, le maître en parle à Diaghilev en ces termes: «En composant cette musique, j’avais nettement la vision d’un pantin subitement déchaîné qui, par ses cascades d’arpèges diaboliques, exaspère la patience de l’orchestre, lequel, à son tour, lui réplique par des fanfares menaçantes.» Et voilà qu’ici, les trois pianos servent d’orchestre au piano principal... Expérience intéressante, d’autant que les interprètes ne manquaient ni d’allant ni de talent.
Quatre ans plus tard, c’est le compositeur espagnol Enrique Granados qui crée Goyescas, suite pour piano à la salle Pleyel, inspirée des tableaux de Goya. Stefan Wirth a donné une interprétation tout en délicatesse d’un extrait du dernier tableau, La Maja et le rossignol (La Maja y el Ruiseñor). Après un «tango-fugue» d’après un thème d’Astor Piazzolla et une étude d’Earl Wild inspirée de The Man I Love de Gershwin, Stefan Wirth s’est installé au piano pour un magnifique et fluide arrangement de La Valse de Ravel... Moment onirique avant l’entracte.
La seconde partie de la soirée a rendu un hommage exclusif à la musique populaire américaine, proche du modernisme classique alors en vogue dans les années 30, Gershwin évidemment et ses trois «standards»: Rhapsody in Blue, I Got Rhythm et Lady Be Good, sans oublier Cole Porter et son swingy Night’n’Day et Earl Wild pour sa seconde étude consacrée à Gershwin et sa somptueuse Rhapsody in Blue. C’est dans une interprétation échevelée de Lady Be Good et du final en I Got Rythm que le Gershwin Piano Quartet s’est véritablement révélé : un vrai swing où chaque piano s’exprimait comme une entité à part entière, ce qui a peut-être manqué dans les autres morceaux, où ils étaient trop léchés, pas assez rêches, indépendants.
Mais il n’en reste pas moins que cette traversée s’est effectuée glissando, grâce à des pianistes qui ont su, la plupart du temps, convaincre et emporter. L’expérience, quant à elle, de plusieurs instruments à cordes identiques, outre qu’elle était intéressante, pose une question: quatre pianos touchent-ils mieux qu’un?
Puis quatre fringants musiciens sont venus s’installer devant les imposants pianos à queue d’un noir de geai. Instruments grands ouverts, pour faire vibrer leurs cordes des doigts, d’un archet ou de baguettes enrobées de coton, le Gershwin Piano Quartet s’est lancé dans un voyage musical dans le temps. Sous une pleine lune blafarde et romantique à souhait, les pianos, dont le son...

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only if you have time :P Thank you :P

Saada akl

16 h 41, le 18 juillet 2011

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Commentaires (1)

  • only if you have time :P Thank you :P

    Saada akl

    16 h 41, le 18 juillet 2011

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