Pékin a placé plus de mille milliards de dollars en bons du Trésor américain, soit plus d’un tiers de ses colossales réserves de change.
Les réunions quotidiennes organisées depuis dimanche à la Maison-Blanche n’ont jusqu’ici abouti à aucun résultat concret.
Les négociations portent sur le plafond de la dette fédérale autorisé par la loi. Le maximum est déjà atteint, mais les républicains majoritaires à la Chambre des représentants refusent de voter un relèvement et demandent qu’on s’attaque au déficit.
Ils ne se satisfont pas des coupes dans les dépenses sociales proposées par M. Obama car le président démocrate souhaite également augmenter la fiscalité des plus riches, un chiffon rouge pour ses adversaires, partisans de faire des économies mais tenants d’une ligne anti-impôts. Les négociations entre Barack Obama et l’opposition républicaine sur le relèvement du plafond de la dette pourraient se poursuivre au cours du week-end à Camp David.
« Aujourd’hui (vendredi) n’est pas une date butoir absolue », mais « l’heure tourne et il faut conclure », a indiqué à la presse un collaborateur du Parti démocrate.
Selon des conseillers républicains et démocrates s’exprimant sous le couvert de l’anonymat, le président s’est vivement impatienté mercredi, alors que le chef de la majorité républicaine à la Chambre, Éric Cantor, proposait de relever le plafond de la dette en plusieurs fois.
Depuis la mi-mai, le Trésor contourne le problème par des mesures techniques qui contiennent la dette américaine sous la barre légale, mais l’exercice a ses limites et il estime ne pas tenir au-delà du 2 août.
La dette fédérale américaine atteint 14 294 milliards de dollars.
Mercredi, le président de la Banque centrale américaine (Fed), Ben Bernanke, a averti qu’un défaut de paiement créerait des « problèmes énormes » pour le pays et une « crise majeure » à l’échelle mondiale.
« Il faut à la fois un relèvement du plafond de la dette qui nous permettrait d’éviter un défaut » de paiement, mais « aussi que nous prenions des mesures sérieuses pour changer la trajectoire intenable de notre situation budgétaire » à long terme, a-t-il déclaré devant la Commission des services financiers de la Chambre des représentants.
Quelques heures plus tard, Moody’s, l’une des grandes agences d’évaluation financière, précisait sa menace d’abaisser la note de dette des États-Unis.
La note attribuée aux obligations de l’État fédéral américain est actuellement la meilleure possible avec « Aaa ».
Mercredi, Moody’s l’a placée « sous surveillance en vue d’un éventuel abaissement » arguant d’une « probabilité croissante » que le plafond de la dette ne soit pas relevé à temps.
Ce nouveau coup de semonce a été abondamment évoqué mercredi.
« La façon dont Moody’s évalue les choses est un rappel opportun de la nécessité pour le Congrès d’agir rapidement pour éviter de faire défaut sur les obligations du pays », a réagi un secrétaire adjoint au Trésor américain, Jeffrey Goldstein.
De son côté, le bureau du président républicain de la Chambre, John Boehner, a estimé que l’évaluation de Moody’s illustrait la nécessité pour « la Maison-Blanche d’agir rapidement pour régler la crise de la dette de notre pays, (sinon) les marchés pourraient le faire pour nous ».
(Source : AFP)
commentaires (0)
Commenter