S'il y a eu dans cette campagne électorale un suspense haletant à se faire tordre d'angoisse les Libanais, c'était bien le pacs endiablé tissé entre le fiston Hariri et la Jamaa islamiya. Ainsi, sous prétexte de mobiliser sa tribu, le Futuroscope de Koraytem n'a pas trouvé mieux qu'un barbu de son clan pour espérer semer la panique chez les barbus de la tribu d'en face. Entre la fourrure des uns et la toison des autres, les glabres et autres imberbes politiques n'ont qu'à bien se tenir.
Au terme de trois mois de phosphorescence soutenue, le grand débat d'idées barbicho-barbu a ainsi accouché d'un marché éminemment stratégique : le chef du bureau politique de la Jamaa, Ali Cheikh Ammar, se laisse gentiment zapper à Saïda au bénéfice du Signoret et de Tante Bahia. En échange de quoi Imad el-Hout, un intello intégriste, est hébergé sur la liste de la majorité à Beyrouth avec un bol de soupe à la clé. C'est ce qu'on appelle le donnant-donnant. À ne pas confondre avec le bêlant-bêlant des partisans des uns et des autres. Une chose est sûre en tout cas : les petits sacrifices maintiennent l'amitié électorale...
Côté programme politique, faut pas trop chercher. Il n'y en a pas... ou si peu. Sur ce sujet d'ailleurs, Super Saad a été d'une discrétion de violette. À l'image des Frères musulmans dont elle est l'appendice en territoire Koullouna, la Jamaa islamiya fait partie de ces groupuscules guillerets et boute-en-train qui respirent la joie de vivre : la musique ? C'est péché ! La danse ? C'est péché ! Le cinéma ? C'est péché ! Il n'y a pas à dire, le 7 juin, les foules vont se précipiter...
En revanche côté finances, ce n'est pas franchement le Pérou. Les caisses ne sont pas très fournies et le mouvement n'a que très peu de marge pour détruire Israël. Alors pour faire diversion, la Jamaa se défoule sur les panneaux d'affichage et les chaînes satellitaires, dont visiblement la pub affole la libido des responsables. Une femme aux seins nus ? L'horreur ! Arrière, publicités infâmes !
Signalons seulement que la Vérité sort nue du puits, que la Vénus de Milo est à poil et que la Vénus de Botticelli sort nue des eaux. Bref, il y a du sein sur la planche ■
gabynasr@lorientlejour.com
Au terme de trois mois de phosphorescence soutenue, le grand débat d'idées barbicho-barbu a ainsi accouché d'un marché éminemment stratégique : le chef du bureau politique de la Jamaa, Ali Cheikh Ammar, se laisse gentiment zapper à Saïda au bénéfice du Signoret et de Tante Bahia. En échange de quoi Imad el-Hout, un intello intégriste, est hébergé sur la liste de la majorité à Beyrouth avec un bol de soupe à la clé. C'est ce qu'on appelle le donnant-donnant. À ne pas confondre avec le bêlant-bêlant des partisans des uns et des autres. Une chose est sûre en tout cas : les petits sacrifices maintiennent l'amitié électorale...
Côté programme politique, faut pas trop chercher. Il n'y en a pas... ou si peu. Sur ce sujet d'ailleurs, Super Saad a été d'une discrétion de violette. À l'image des Frères musulmans dont elle est l'appendice en territoire Koullouna, la Jamaa islamiya fait partie de ces groupuscules guillerets et boute-en-train qui respirent la joie de vivre : la musique ? C'est péché ! La danse ? C'est péché ! Le cinéma ? C'est péché ! Il n'y a pas à dire, le 7 juin, les foules vont se précipiter...
En revanche côté finances, ce n'est pas franchement le Pérou. Les caisses ne sont pas très fournies et le mouvement n'a que très peu de marge pour détruire Israël. Alors pour faire diversion, la Jamaa se défoule sur les panneaux d'affichage et les chaînes satellitaires, dont visiblement la pub affole la libido des responsables. Une femme aux seins nus ? L'horreur ! Arrière, publicités infâmes !
Signalons seulement que la Vérité sort nue du puits, que la Vénus de Milo est à poil et que la Vénus de Botticelli sort nue des eaux. Bref, il y a du sein sur la planche ■
gabynasr@lorientlejour.com
S'il y a eu dans cette campagne électorale un suspense haletant à se faire tordre d'angoisse les Libanais, c'était bien le pacs endiablé tissé entre le fiston Hariri et la Jamaa islamiya. Ainsi, sous prétexte de mobiliser sa tribu, le Futuroscope de Koraytem n'a pas trouvé mieux qu'un barbu de son clan pour espérer semer la panique chez les...