Rechercher
Rechercher

Actualités

Syrie : 12 morts selon un dernier bilan, pour le vendredi de la "perte de la légitimité"

Les forces de l'ordre ont ouvert le feu vendredi pour disperser plusieurs manifestations à travers la Syrie, faisant au moins 12 morts et plusieurs dizaines de blessés, l'Union européenne dénonçant une répression "révoltante" et décidant d'accentuer la pression.

Un jeune Syrien lors d'une manifestation contre le régime syrien, vendredi à Istanbul./

Cinq personnes ont été tuées et six blessées à Kessoua, près de Damas, a indiqué Mohammad Enad Souleimane, membre de l’Organisation syrienne des droits de l’Homme, présent sur place.
Les manifestants sont partis de la mosquée après la prière du vendredi et ont défilé quelques minutes, avant que les forces de sécurité ouvrent le feu, a-t-il expliqué.
À Damas, selon un autre militant sur place, trois personnes ont été tuées et 25 blessées dans le quartier de Barzeh. Les forces de sécurité ont dispersé une manifestation appelant à la chute du régime, faisant d’abord usage de gaz lacrymogène, avant de tirer, a-t-il raconté.
De son côté, la télévision syrienne a affirmé que des "hommes armés" avaient tiré sur des agents de sécurité et des civils à Barzeh, causant la mort de trois civils et blessant un officier et plusieurs agents.
D'autre part, la télévision a fait état de la mort d'un officier de police à Kadam, dans le banlieue de Damas, par des "gangs armés".
Depuis le début du mouvement de protestation, le régime évoque la présence de "terroristes armés qui sèment le chaos", sans vouloir reconnaître explicitement l'ampleur de la contestation.
La police a également ouvert le feu sur des rassemblements dans différents quartiers de Homs (centre), faisant trois morts et une vingtaine de blessés, d'après un militant sur place. Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme, une autre personne a été tuée dans une localité près de Homs.
Des dizaines de milliers de personnes ont défilé dans tout le pays à l'issue de la prière, pour un nouveau vendredi de la colère.
Selon le président de l'Observatoire, Rami Abdel Rahmane, plus de 30 000 personnes ont manifesté à Deir Ezzor (est), 10 000 dans la région d'Idleb (nord-ouest) et "des milliers d'autres ailleurs dans le pays".
La répression a fait depuis le 15 mars plus de 1 300 morts parmi les civils et entraîné l'arrestation de plus de 10.000 personnes, selon des ONG syriennes.
Dans son appel à manifester lancé sur sa page Facebook, le groupe "The Syrian revolution 2011", moteur de la contestation, avait placé la mobilisation de ce vendredi sous le thème : "Bachar n'est plus mon président et son gouvernement ne me représente plus".
Par ailleurs, des commerçants ayant répondu à un appel à une grève générale jeudi ont été arrêtés, notamment dans le Sud, a indiqué le chef de l'Association nationale des droits de l'Homme Amar Qorbi.
Face à l'intransigeance de Damas, l'Union européenne a décidé d'accentuer la pression, mettant en cause la légitimité du régime syrien du fait de la répression "révoltante" en cours et imposant des sanctions contre des responsables des Gardiens de la révolution iraniens, l'armée d'élite de la république islamique, accusés d'aider Damas.
"En faisant le choix de la répression plutôt que de tenir les promesses de réformes de grande ampleur qu'il a lui-même faites, le régime sape sa légitimité", indiquent les dirigeants européens dans un projet de déclaration commune qui doit être approuvé lors d'un sommet à Bruxelles.
En parallèle, un nouveau train de sanctions européennes, le troisième, est entré en vigueur vendredi. Il vise sept personnes, dont trois responsables des Gardiens de la révolution, et quatre sociétés.
Ils sont accusés par les Européens d'être "impliqués dans la fourniture de matériel et d'assistance pour aider le régime syrien à réprimer les manifestations" et visés par un gel de leurs avoirs en Europe et une interdiction de visa.
Par ailleurs, l'agence officielle syrienne Sana a affirmé que "l'armée avait achevé son déploiement dans les villages autour de Jisr al-Choughour", où elle était entrée pour éliminer les "groupes armés".
Fuyant l'arrivée massive de l'armée, notamment de Jisr al-Choughour, près de 11 800 Syriens se sont réfugiés ces dernières semaines en Turquie, a annoncé le centre gouvernemental turc de gestion des crises.
S'ajoutent à eux les quelque 5 000 ayant fuit au Liban. Vendredi encore, au moins 15 Syriens -dont huit blessés par balles- sont arrivés dans la région d'Akkar, au nord du Liban, selon une source libanaise.
Alors que des centaines de soldats appuyés par des chars avaient pénétré jeudi dans le village de Khirbet al-Joz (nord-ouest), à moins d'un kilomètre de la frontière turque, selon un militant, la secrétaire d'État américaine Hillary Clinton a qualifié ce raid de "très inquiétant" et mis en garde contre "une escalade de la violence dans la région".
Cinq personnes ont été tuées et six blessées à Kessoua, près de Damas, a indiqué Mohammad Enad Souleimane, membre de l’Organisation syrienne des droits de l’Homme, présent sur place.Les manifestants sont partis de la mosquée après la prière du vendredi et ont défilé quelques minutes, avant que les forces de sécurité ouvrent le feu, a-t-il expliqué.À Damas, selon un...