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Syrie : Ban Ki-moon juge Assad non crédible

Le régime syrien a repris l'offensive mercredi en rejetant avec force toute ingérence étrangère liée à sa répression sanglante du mouvement de contestation, s'attaquant à l'Europe et plus particulièrement à la France qui presse le Conseil de sécurité de l'ONU à agir.

Ban Ki-Moon a exhorté le Conseil de sécurité à surmonter ses divisions sur la crise qui secoue la Syrie./

D'ailleurs, le patron de l'ONU Ban Ki-moon, à qui le président syrien Bachar el-Assad avait refusé de parler au téléphone, a exhorté le Conseil de sécurité à surmonter ses divisions sur la crise qui secoue la Syrie depuis le 15 mars après avoir estimé que les propos de M. Assad n'avaient aucune "crédibilité".
Parallèlement aux attaques et protestations verbales, les forces syriennes, chargées de mater la contestation, ont pris d'assaut mardi soir la Cité universitaire à Damas, frappant des étudiants et en arrêtant plus de 100 lors d'une manifestation. Mais la majorité ont été relâchés, selon des militants.
Et malgré la répression qui a fait plus de 1 300 morts parmi les civils en plus de trois mois, des manifestations ont eu lieu dans plusieurs villes dont Hama (nord) et Homs (centre) lors de l'enterrement de personnes tuées la veille par les forces pour disperser des rassemblements antirégime, ont-ils ajouté.
"Personne à l'extérieur ne doit nous imposer son point de vue", a martelé le ministre syrien des Affaires étrangères Walid Mouallem lors d'une conférence de presse à Damas, deux jours après un discours de M. Assad jugé décevant par les opposants syriens et la communauté internationale.
Assimilant à une "guerre" les sanctions européennes contre son régime, il a dit qu'"aucun responsable européen ne s'est rendu en Syrie pour discuter de ce qui se passe", alors que les journalistes étrangers ne peuvent y couvrir librement les développements en raison des restrictions du pouvoir.
M. Mouallem a appelé "ceux qui nous critiquent en Europe à cesser de s'ingérer dans les affaires syriennes et semer les troubles". "Nous allons oublier que l'UE est sur la carte", a-t-il lancé.
Il s'en est particulièrement pris à son homologue français Alain Juppé pour qui M. Assad a atteint "un point de non retour" après la répression "d'une violence inouïe" imposée à son peuple.
"M. Juppé vit toujours dans les illusions de l'époque coloniale française. Il n'aura aucune influence dans les affaires syriennes", a-t-il lancé.
Paris a répliqué en dénonçant "la logique de violence aveugle" du régime syrien, alors que ce dernier envoie l'armée dans les villes pour mater la contestation, dont il minimise l'ampleur, et évoque "un complot" ourdi avec l'aide de l'étranger contre la Syrie pour justifier la répression.
M. Mouallem a affirmé, comme l'avait dit M. Assad lundi, que des réformes seraient mises en place mais pas dans l'immédiat.
"Nous allons présenter un exemple inédit de démocratie, que les Syriens auront eux-mêmes façonné via le dialogue national. Il y aura une justice sociale et une égalité devant la loi et ceux qui manquent à leurs devoirs seront sanctionnés", a-t-il dit en évoquant un délai de "trois mois".
"Ceux qui veulent tester notre sérieux n'ont qu'à participer au dialogue" proposé par M. Assad mais rejeté par les opposants, selon lui. "Ne pas dialoguer et continuer d'inciter à des manifestations et à des troubles, est un acte inutile qui ne sert que les ennemis de la Syrie".
Sur un ton plus conciliant à l'égard de la Turquie voisine, qui a critiqué le régime et accueilli près de 11 000 réfugiés fuyant la répression dans le nord-ouest syrien, M. Mouallem a affirmé que son pays souhaitait "les meilleures relations" avec Ankara l'appelant à "coopérer" pour un retour des réfugiés.
Il a assuré que le gouvernement leur assurera une "vie digne" après le rétablissement, notamment à Jisr al-Choughour, des infrastructures "démolies" selon lui par des "saboteurs".
Les habitants des villages de cette région ayant pris la fuite ont en revanche affirmé que c'est l'armée qui avait semé la terreur dans la ville en tirant sur les civils sans armes et en procédant à des arrestations.
M. Mouallem a aussi démenti une aide de l'Iran ou du Hezbollah libanais, ses principaux alliés régionaux, pour mater la contestation, parlant de la possible implication d'El-Qaeda dans les troubles.
Ses propos ne risquent pas d'encourager l'opposition à cesser la révolte après qu'elle eut jugé insuffisantes les annonces de M. Assad qui s'est engagé à des réformes mais aussi à mettre fin au "chaos", c'est-à-dire la contestation.
Alors que le blocage continue à l'ONU, l'Union européenne compte renforcer ses sanctions, en visant quatre responsables Syriens et trois Iraniens accusés d'aider Damas dans la répression des manifestations, selon des diplomates.
Pour leur part, la Russie et la Chine menacent de poser leur veto à une résolution qui condamnerait la répression mais les Occidentaux se sont dits déterminés à continuer de faire campagne pour qu'une telle résolution passe.
D'ailleurs, le patron de l'ONU Ban Ki-moon, à qui le président syrien Bachar el-Assad avait refusé de parler au téléphone, a exhorté le Conseil de sécurité à surmonter ses divisions sur la crise qui secoue la Syrie depuis le 15 mars après avoir estimé que les propos de M. Assad n'avaient aucune "crédibilité".Parallèlement aux attaques et protestations verbales, les forces...