Rechercher
Rechercher

Actualités

Syrie : Assad ordonne une nouvelle amnistie, la Sécurité tue cinq civils

Les forces de sécurité ont tiré mardi pour disperser des manifestations antirégime en Syrie faisant cinq morts dont un adolescent, après l'annonce d'une amnistie par le président Bachar el-Assad décrétée au lendemain d'une offre de dialogue rejetée par l'opposition.

Manifestation en faveur du président Bachar el-Assad mardi à Damas./

Dans le même temps, des tirs et explosions ont été entendus en Turquie voisine, en provenance de la Syrie, semblant indiquer que l'armée syrienne chargée de réprimer le mouvement de contestation s'approche de la frontière où sont massés des milliers de déplacés syriens, selon des témoins.
Parallèlement aux rassemblements de protestation contre le régime, des manifestations en faveur du président Assad ont eu lieu dans de nombreuses villes, à Homs (centre), Alep (nord), Lattaquié (nord-ouest), Deir Ezzor (est), Idleb (nord-ouest), Deraa (sud) ainsi qu'à Damas, selon les médias officiels.
À Damas même une foule monstre s'est rassemblée sur la place des Omeyyades pour apporter son soutien à M. Assad, selon une journaliste de l'AFP. Les manifestants portaient des drapeaux syriens et criaient "Nous nous sacrifierons pour Bachar" ou "Dieu, Syrie, Bachar et c'est tout".
Selon des militants des droits de l'Homme, les forces de sécurité ont ouvert le feu pour disperser des manifestations anti-régime tuant deux civils à Homs et deux autres dans la région de Deir Ezzor.
"Elles ont tiré pour disperser des manifestants pro et anti régime qui s'en étaient venus aux mains" à Deir Ezzor, a indiqué le chef de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme, Rami Abdel Rahmane.
À Hama, ville du Nord, un garçon de 14 ans a été tué "par des tirs des troupes ou des manifestants pro-Assad", a indiqué un militant sur place.
Après l'enterrement du garçon, des soldats ont tiré sur la foule à la sortie du cimetière, à l’aide de mitrailleuses montées sur deux chars et plusieurs personnes ont été blessées, a-t-il ajouté sans être en mesure de préciser leur nombre.
En raison des restrictions imposées aux journalistes étrangers, il est difficile de pouvoir confirmer ces informations de source indépendante.
Dans son discours jugé décevant par les militants qui animent le mouvement de contestation, M. Assad a promis une série de réformes mais il a aussi montré la détermination du régime à se battre jusqu'au bout face "au chaos", en allusion à la révolte qu'il a attribuée à des "saboteurs".
Sans annoncer des mesures concrètes immédiates, il a appelé à un "dialogue national" en évoquant le possible amendement d'une clause faisant du Baas le "parti dirigeant de l'État et de la société" depuis 1963.
Mais ces promesses ont été jugées insuffisantes par la communauté internationale et les opposants qui ont appelé à poursuivre la révolte jusqu'à la chute du régime, même si l'annulation de la clause 8 est l'une des principales revendications de ces derniers.
Et alors que les manifestations anti-régime ont repris après le discours, M. Assad a ordonné une nouvelle amnistie portant sur tous les crimes commis avant le 20 juin, après en avoir décrété une première le 31 mai pour les détenus politiques.
Le régime avait alors libéré des centaines de détenus selon des militants syriens, mais il a dans le même temps continué à réprimer les manifestations.
Pour les opposants, les déclarations de M. Assad ont démontré une fois de plus qu'il a opté pour la solution militaire. "Un véritable solution politique serait basée sur (...) le retrait de l'armée des villes et le respect du droit à manifester pacifiquement", a expliqué l'avocat Anouar Bounni.
Le pouvoir a envoyé ses troupes et chars dans de nombreuses villes pour tenter d'étouffer la contestation, arguant que leur intervention avait été dictée par la présence de "terroristes armés qui sèment le chaos", sans vouloir reconnaître explicitement l'ampleur de la contestation.
La répression a fait depuis le 15 mars plus de 1 300 morts parmi les civils et entraîné l'arrestation de plus de 10 000 personnes, selon des ONG syriennes. Elle a aussi poussé à l'exode des milliers de Syriens en Turquie et au Liban.
Sourd aux appels à cesser les violences, le régime de M. Assad semble profiter des divergences au sein de la communauté internationale qui, malgré des paroles musclées notamment de la France et des États-Unis, ne parle pas d'une même voix concernant le dossier syrien.
Ainsi la France et la Russie ont affiché leurs différends, la première estimant que le Conseil de sécurité de l'ONU ne pouvait "rester muet plus longtemps" et la seconde affirmant qu'"une intervention dans les affaires d'un État souverain" était "sans perspectives".
Pour la Turquie, qui a accueilli plus de 10 500 réfugiés, M. Assad aurait dû s'engager d'une manière "beaucoup plus claire et nette" sur les réformes. Les États-Unis ont quant à eux appelé à des "actes" et "non des paroles".
Enfin, la Croix-Rouge internationale a obtenu la promesse d'un accès aux "zones de troubles" en Syrie, a annoncé son président Jakob Kellenberger à son retour de Damas.

Dans le même temps, des tirs et explosions ont été entendus en Turquie voisine, en provenance de la Syrie, semblant indiquer que l'armée syrienne chargée de réprimer le mouvement de contestation s'approche de la frontière où sont massés des milliers de déplacés syriens, selon des témoins.Parallèlement aux rassemblements de protestation contre le régime, des manifestations...