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Liban - Tourisme

Balade dans les vieux souks de Zouk Mikaël : habitat libanais, broderies et cafés

Alors que les guides proposent toujours les mêmes parcours touristiques, certains lieux restent moins connus du grand public. Zouk Mikaël fait partie de ces endroits... à découvrir absolument !

Pause quotidienne et conviviale autour du café matinal pour les commerçants.

Il est encore tôt dans le vieux souk. Les premiers volets s’ouvrent et la rue s’éveille. « Nous arrivons entre 9h et 10h. Ici, c’est chacun son rythme », commente l’un des commerçants en riant. Sur les petites tables en plastique disposées sur les pavés, les tasses fument. Les boutiquiers ont l’habitude de se réunir tous les jours pour prendre le café ensemble. « Nous formons une grande famille », constate Antoinette Khalil, spécialisée dans les objets en cuir.
Ce matin, quelques étudiants en architecture ont investi la rue encore déserte, planches et cartons à la main. « C’est la deuxième fois que l’on sort à Zouk Mikaël », explique une jeune fille. « Observer et reproduire les bâtiments est une excellente forme d’apprentissage de l’habitat traditionnel libanais », explique son professeur. Vieux de plusieurs siècles, le souk, avec sa large rue pavée, son « khan » historique et ses voûtes en pierre, a conservé son cachet d’antan.
La réhabilitation a débuté en 1995 à l’initiative de la municipalité.
Les travaux de rénovation ont pris soin de préserver l’identité d’origine tout en alliant l’héritage des siècles à la modernité. Le vieux souk, qui constitue le point fort de Zouk Mikaël, offre un cadre idéal pour les amateurs de photographie qui, installés à la terrasse d’un café-restaurant, jouissent d’une vue imprenable sur la Méditerranée. C’est aujourd’hui un lieu privilégié du patrimoine du pays.
Les nouvelles boutiques ont investi les vieilles bâtisses rénovées, et derrière les façades au teint de sable, elles proposent un large éventail de produits. À côté des habituels articles pour touristes, l’artisanat libanais est mis à l’honneur. Les créations en bois, en cuir, le crochet, la broderie et le « nawl » se partagent les étals. Un peu moins d’une dizaine d’artisans sont spécialisés dans cet art qui a rendu l’endroit célèbre. À l’abri derrière leurs métiers à tisser, ils continuent de le perpétuer consciencieusement. Au temps des Ottomans, le tissu constituait une pièce précieuse du trousseau de la mariée. Aujourd’hui, les acheteurs sont plus rares et, petit à petit, le métier se perd.
Au milieu du vieux souk, les frères Saadé occupent deux ateliers qui se font face. Ils sont au travail depuis le petit matin. Le premier est occupé à enrouler des bobines de fil, le deuxième s’échine à reproduire le portrait de son fils, un travail de longue haleine. Pour certaines pièces, il faut consacrer des heures et des heures de travail. Cela demande une minutie et une dextérité que seule une pratique de plusieurs années rend possible. Il faut consacrer plusieurs jours pour faire un châle. Et le portrait d’un religieux demande plus de 4 mois de travail.« Le choix des couleurs est déjà un travail en soi. Reproduire les effets d’ombre demande beaucoup de temps », explique l’un des frères. « De moins en moins de personnes achètent les abayas (robes longues brodées), constate M. Salamouni pour qui le métier représente toute sa vie. C’est pourtant magnifique », dit-il en touchant le tissu de soie. À 85 ans, il a plus de 70 ans de métier derrière lui.
En fin de journée, alors que le soleil décline et que la température devient propice à la promenade, les premiers narguilés commencent à brûler. À proximité, l’amphithéâtre romain, construit pour accueillir des événements culturels et des concerts chaque été, s’éclaire. En dehors de ces manifestations populaires, c’est également le terrain de jeu privilégié des enfants qui l’investissent pour des matchs de football improvisés.
Dans le vieux souk, les cafés et les restaurants ouvrent leurs portes, les passants s’installent. D’autres préfèrent se reposer à l’ombre dans le jardin public qui se trouve à deux pas. Ils préparent déjà leurs prochaines visites dans la région. Églises et monastères du XVIIe siècle, musée Abou Chabké ou encore maison de la culture, les sites ne manquent pas.
Pourtant, cette année, aux dires des commerçants, les passants se font plus rares. « Il y a encore peu de touristes alors que la saison aurait dû commencer dès mai », déplore Antoinette Khalil. « On attend le festival de cet été, mais les dates ne sont pas encore fixées. » Le festival de Zouk Mikaël est en effet un rendez-vous estival incontournable et attire chaque année de nombreux visiteurs. « Nous restons optimistes, les touristes seront présents ! » conclut-elle.
Il est encore tôt dans le vieux souk. Les premiers volets s’ouvrent et la rue s’éveille. « Nous arrivons entre 9h et 10h. Ici, c’est chacun son rythme », commente l’un des commerçants en riant. Sur les petites tables en plastique disposées sur les pavés, les tasses fument. Les boutiquiers ont l’habitude de se réunir tous les jours pour prendre le café ensemble....

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