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Syrie : l'opposition annonce un "Conseil national", témoignages de terreur

Des opposants syriens ont formé dimanche un "Conseil national" pour tenter de faire chuter le régime de Bachar al-Assad contesté depuis plus de trois mois. Le président contesté doit prononcer lundi un discours sur les développements en Syrie, a annoncé l'agence officielle syrienne Sana.

Des Syriens pro-démocratie se sont réunis dimanche à Paris devant le Mur de la Paix au Champ de Mars./

Le président Bachar al-Assad va prononcer lundi un discours sur les développements en Syrie, en proie depuis plus de trois mois à une révolte sans précédent contre son régime réprimée dans le sang.
Il s'agira de la troisième intervention publique de M. Assad depuis le début le 15 mars du mouvement de contestation que le régime tente d'étouffer au prix de centaines de morts malgré la réprobation internationale.
Le président syrien "va prononcer un discours demain (lundi) vers midi (09H00 GMT) sur les développements en Syrie", a annoncé dimanche l'agence officielle Sana sans autre précision.

En outre, le président du Comité international de la Croix-Rouge, Jakob Kellenberger, était attendu en soirée à Damas pour une visite de deux jours afin de réclamer l'accès aux personnes affectées par les violences, alors que le régime continue de réprimer le mouvement de contestation dans le pays.
"Nous annonçons la création d'un Conseil national pour mener la révolution syrienne, composé de toutes les communautés, et des représentants des forces politiques nationales à l'intérieur et à l'extérieur de la Syrie", ont indiqué les opposants dans une conférence de presse près de la frontière turco-syrienne.
Ils ont appelé à "coopérer dans toutes les villes et provinces de Syrie pour réaliser le but légitime de faire chuter le régime et le traduire en justice". Le porte-parole du groupe d'opposants, Jamil Saïb, a précisé que ce Conseil regroupe plusieurs opposants connus.
Le Conseil a été créé "au nom de la jeunesse révolutionnaire libre et au vu des crimes commis par le régime contre la population civile opprimée (...) et face au silence du monde arabe et de la communauté internationale", ont-ils précisé.
De nombreux représentants de l'opposition, muselée depuis des décennies dans leur pays, sont réfugiés à l'étranger.
Les Européens et les Américains tentent de faire condamner la répression sanglante en Syrie par le Conseil de sécurité de l'ONU. La Chine et la Russie ne veulent toutefois pas entendre parler de sanctions.
La Syrie est en proie à une vague de contestation depuis le 15 mars qui a touché de nombreuses villes du pays et les manifestations réclamant le départ de M. Assad ont été réprimées dans le sang, malgré la réprobation internationale.
Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme, 1.309 civils et 341 membres des forces de sécurité ont été tués depuis cette date.
Des représentants de l'opposition syrienne en Europe s'étaient réunis le 5 juin à Bruxelles et avaient appelé la communauté internationale à augmenter la pression sur M. Assad, appelant en même temps à des enquêtes indépendantes sur la répression.
La conférence avait été organisée dans la foulée de celle du 1er juin à Antalya en Turquie où les délégués avaient exigé la "démission immédiate" de Bachar al-Assad.
A Guvecci, une localité turque près de la frontière turco-syrienne, des réfugiés venant de Badma, dans le nord-ouest de la Syrie, ont témoigné dimanche de la terreur semée par l'armée syrienne dans leur village.
"Ils ont fermé la seule boulangerie du village. On ne peut plus trouver de pain... J'ai vu les soldats tirer sur le propriétaire de la boulangerie. Il a été touché à la poitrine et à une jambe" a déclaré à l'AFP Raka El-Abdou, un Syrien âgé de 23 ans.
"L'armée contrôle toutes les entrées du village et vérifie les identités, pour arrêter les opposants", a-t-il ajouté.
Un militant syrien avait indiqué samedi que l'armée, venue à bord d'au moins six chars et 15 transports de troupes, était entrée dans Bdama samedi, élargissant ses opérations de ratissage dans la province de Idleb, dans le nord-ouest de la Syrie.
Plus de 10.000 Syriens ont trouvé refuge en Turquie, et des milliers d'autres sont massés à la frontière, fuyant les forces de sécurité.
La Turquie a commencé à fournir une aide aux Syriens qui se sont déplacés à la frontière mais sans franchir la frontière turque, a annoncé dimanche l'agence gouvernementale chargée des situations d'urgence.
"La distribution d'aide humanitaire a commencé pour répondre aux besoins alimentaires urgents des citoyens syriens qui attendent côté syrien de la frontière", a déclaré l'agence sur son site internet.
C'est la première fois que les autorités turques mènent une opération d'aide à travers la frontière, aux populations qui hésitent à passer en territoire turc. Leurs conditions de vie sont difficiles et ils sont pour la plupart installés dans des abris sommaires faits de branchages et de bâches en plastique.

Le président Bachar al-Assad va prononcer lundi un discours sur les développements en Syrie, en proie depuis plus de trois mois à une révolte sans précédent contre son régime réprimée dans le sang.Il s'agira de la troisième intervention publique de M. Assad depuis le début le 15 mars du mouvement de contestation que le régime tente d'étouffer au prix de centaines de morts...