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Culture - Art lyrique

« Le Crépuscule des dieux » de Wagner revisité par l’Opéra de Paris

Long chant tragique qui sonne la fin de l’ère des dieux dans un univers perverti par la malédiction de l’anneau d’or, « Le Crépuscule des dieux » de Wagner clôt à l’Opéra national de Paris le cycle de l’immense « Ring », lancé en 2010.
Jouée jusqu’au 30 juin à l’Opéra Bastille, cette nouvelle production fait suite à celles des trois autres ouvrages de L’Anneau du Nibelung, L’Or du Rhin, La Walkyrie et Siegfried.
Une immense grille tourne autour de la scène dans une lumière crépusculaire alors que les trois Nornes, toutes de noir vêtues, errent sur le plateau où elles tressent les fils de la Destinée, qui se rompent.
Puis le héros Siegfried confie à Brünnhilde, en gage de fidélité et d’amour, l’Anneau d’or avant de partir vers de nouveaux exploits. Philtres, trahisons, complots et vengeances, afin de s’emparer de cet anneau, vont dérouler leurs sombres accents tout au long de l’opéra dirigé par le Suisse Philippe Jordan, jusqu’à l’anéantissement final, annonciateur d’un renouveau, possible par l’amour.
« Dès la première scène, Wagner installe un climat fascinant dans l’orchestre, d’une richesse harmonique nouvelle, à la fois somptueuse et visionnaire », selon Philippe Jordan, dont la formation réussit à rendre cette atmosphère musicale étrange et envoûtante.
« Nous avons d’abord travaillé sur la sonorité en essayant d’établir un “son wagnérien”, c’est-à-dire un son germanique », tout en profitant des qualités d’un orchestre français « qui peut apporter beaucoup de clarté à ce répertoire », explique Philippe Jordan.
Magnifique et sombre, la scène de la mort de Siegfried, sans doute le moment le plus puissant dans la tétralogie, selon Philippe Jordan, est une marche funèbre qui, selon le directeur musical, « s’adresse aussi aux dieux, à Brünnhilde, à la fin du monde qui est empoisonné et perverti ».
La mise en scène de l’Allemand Günter Krämer est grandiose quand Siegfried, mort et fantomatique, gravit lentement les échelons d’une gigantesque échelle lumineuse. Elle joue le décalage quand, par exemple, des guirlandes multicolores sont suspendues au plafond, en contraste avec l’intensité du drame entre les protagonistes.
Brünnhilde, qui va s’immoler pour purifier le monde de ses péchés, est interprétée par la puissante soprano dramatique suédoise Katarina Dalayman, qui accomplit des prouesses dans la scène finale.
Elle est acclamée par le public, de même que Hagen, incarné par la basse allemande Hans-Peter König, le héros maléfique, tout entier voué à venger son père, assis dans un fauteuil roulant avec sur les genoux un globe terrestre représentant le monde qu’il veut posséder.
Seul Siegfried, l’Allemand Torsten Kerl, peine à faire émerger sa voix de ténor de la densité apocalyptique de l’orchestre, en dépit de beaux accents lyriques.
Jouée jusqu’au 30 juin à l’Opéra Bastille, cette nouvelle production fait suite à celles des trois autres ouvrages de L’Anneau du Nibelung, L’Or du Rhin, La Walkyrie et Siegfried.Une immense grille tourne autour de la scène dans une lumière crépusculaire alors que les trois Nornes, toutes de noir vêtues, errent sur le plateau où elles tressent les fils de la Destinée,...

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