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Économie - Bactérie tueuse

L’Europe envisage une aide de plus de 150 millions d’euros pour indemniser les producteurs de légumes

Le dispositif est jugé insuffisant par l'Espagne et la France notamment.

« Pour l’Espagne, ce n’est pas assez », a tranché la ministre espagnole Rosa Aguilar (à gauche). Ezequiel Scagnetti/Reuters

L'Europe a mis sur la table hier plus de 150 millions d'euros pour indemniser les producteurs de légumes européens, dont les ventes se sont effondrées du fait de l'épidémie de la bactérie Eceh, un dispositif jugé toutefois insuffisant par l'Espagne et la France notamment.
« On va proposer un montant de 150 millions d'euros » d'aides financières pour couvrir les pertes des agriculteurs, a déclaré le commissaire européen à l'Agriculture Dacian Ciolos en marge d'une réunion extraordinaire des ministres européens de l'Agriculture à Luxembourg.
Ce montant est susceptible d'augmenter en fonction des évaluations des pertes : partout en Europe, les consommateurs boudent concombres, salades et autres tomates, présentés par l'Allemagne comme possibles vecteurs de la contamination.
Les fonds permettront d'indemniser partiellement les pertes des producteurs de légumes, qu'ils soient ou non membres d'une organisation de producteurs. Selon le projet présenté par la Commission, l'argent, tiré du budget européen, permettrait de rembourser 30 % de la valeur des invendus.
Un producteur de concombres percevrait ainsi quelque 14 cents par kilo, sur un prix normal de 48 cents calculé sur la moyenne saisonnière de 2007 à 2010.
Les producteurs affiliés à des organisations - environ 35 % des professionnels du secteur européen des fruits et légumes - pourront y ajouter des fonds déjà prévus par la législation en vigueur, cofinancés par l'UE et leurs organisations. Ils pourraient ainsi recevoir les deux tiers du prix de vente moyen, soit quelque 32 cents par kilo de concombres.
Les pertes de salades et de tomates depuis le 26 mai seraient aussi prises en compte.
Le fait que les fonds supplémentaires sont tirés du budget européen devrait satisfaire les pays qui, comme la France, refusent de débourser un centime pour indemniser cette crise partie d'Allemagne.
« C'est déjà un premier geste », s'est réjoui le ministre français de l'Agriculture Bruno Le Maire, ajoutant que ce n'était qu'« une base de départ ».
« Pour l'Espagne, ce n'est pas assez », a tranché la ministre espagnole Rosa Aguilar, en s'en prenant notamment au principe du remboursement de 30 % de la valeur des invendus.
Elle peut compter là-dessus sur le soutien de Paris et de huit autres pays qui réclament que l'UE indemnise à hauteur d'« entre 90 et 100 % des pertes », d'après un diplomate.
Les producteurs français « ne sont pas responsables de ce qui s'est passé, ils prennent de plein fouet la crise, ils ont droit à une indemnisation à l'euro près » et non pas de 30 %, s'est expliqué Bruno Le Maire.
Selon la fédération des syndicats agricoles Copa-Cogeca, le secteur enregistre des pertes de l'ordre de 417 millions d'euros par semaine, dont 200 millions en Espagne, premier exportateur de fruits et légumes en Europe qui a vu ses ventes s'effondrer depuis que ses concombres ont été mis en cause - à tort - par les autorités allemandes.
Les pertes, affirme la
Copa-Cogeca, sont de l'ordre de 100 millions d'euros par semaine en Italie, 30 millions en Allemagne ou en France. « La demande a chuté pratiquement au point mort », a dénoncé l'organisation.
Plusieurs ministres ont également souligné la nécessité de tirer les leçons des dysfonctionnements du système d'alerte sanitaire européen, sur fond de polémique germano-espagnole.
« Cela doit bien entendu faire l'objet d'une enquête », a reconnu le commissaire chargé de la Santé, John Dalli. Il y a urgence également à identifier la source pour obtenir la levée des embargos décrétés, en particulier par la Russie, sur les importations de légumes européens.
(Source : AFP)
L'Europe a mis sur la table hier plus de 150 millions d'euros pour indemniser les producteurs de légumes européens, dont les ventes se sont effondrées du fait de l'épidémie de la bactérie Eceh, un dispositif jugé toutefois insuffisant par l'Espagne et la France notamment.« On va proposer un montant de 150 millions d'euros » d'aides financières pour couvrir les pertes des agriculteurs,...

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