Le pouvoir a envoyé ces dernières semaines l'armée dans différentes villes pour mater la révolte, notamment à Tall Kalakh, Homs, Banias et Deraa. L'agence SANA a pour sa part rapporté que quatre militaires, dont un officier, avaient été tués dimanche et 14 autres blessés par « des groupes terroristes » à Talbisseh. Des membres de ces groupes ont été arrêtés et de grandes quantités d'armes saisies, a-t-elle ajouté. Au moins treize personnes ont par ailleurs été arrêtées hier à Mleiha dans la province de Deraa, bastion de la contestation contre le régime de Bachar el-Assad, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme basé à Londres, qui précise que « les forces de sécurité ont encerclé » la ville et « ont procédé à des perquisitions ». Les forces de sécurité utiliseraient également des ambulances pour détenir des blessés, selon un site Internet.
Sur Facebook, les militants prodémocratie ont appelé hier les Syriens à « brûler les photos » du chef de l'État. Des militants ont fait état de manifestations nocturnes à Hama, ainsi qu'à Saraqeb près d'Idleb. Des perquisitions ont été effectuées à Zabadani, à cause de graffitis antirégime griffonnés sur les murs. En outre, des centaines de manifestants avaient défilé dimanche soir dans deux localités de la périphérie de Damas, à Douma et à Jdaidat Artouz, scandant « Allah Akbar » (Dieu est grand), a indiqué le président de la Ligue syrienne des droits de l'homme, Abdel-Karim Rihaoui.
La répression sanglante du mouvement de contestation, lancé le 15 mars, a fait au moins 1 100 morts, selon des ONG. La haut-commissaire de l'ONU aux droits de l'homme, Navi Pillay, a dénoncé la « brutalité » de la répression et appelé Damas à laisser entrer une mission onusienne chargée d'enquêter sur les violations des droits de l'homme. Son rapport préliminaire doit être présenté le 15 juin.
Pour sa part, le vice-ministre syrien des Affaires étrangères Fayçal Meqdad a accusé les grandes puissances occidentales, États-Unis et France en tête, de vouloir « un retour de la colonisation » en Syrie, selon SANA. M. Meqdad a dénoncé les tentatives des États-Unis, de la France et de la Grande-Bretagne au Conseil de sécurité de l'ONU pour condamner la répression : « Il s'agit d'imposer leur hégémonie sur la Syrie et d'utiliser l'ONU comme un moyen pour rétablir le colonialisme et justifier les ingérences », a-t-il dit. Un projet de résolution condamnant la répression en Syrie a été soumis jeudi au Conseil de sécurité. Rédigé par la France, la Grande-Bretagne, l'Allemagne et le Portugal, il condamne la violence du régime syrien et lui demande d'ouvrir les villes syriennes à des équipes humanitaires. Mais la Russie a fermement écarté vendredi toute étude au Conseil de sécurité de ce projet de résolution. Américains et Européens ont déjà pris des sanctions contre le régime syrien et le président Assad lui-même, sans toutefois envisager une intervention dans ce pays dont la déstabilisation aurait des répercussions dans toute la région. Enfin, selon un site Internet, l'Égypte aurait pressé hier le régime syrien de mettre en œuvre les réformes promises par M. Assad.
(Source : rédaction et agences)
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