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Moyen Orient et Monde - Énergie

Le gouvernement allemand annonce l’abandon du nucléaire en 2022

Le pays devra trouver comment produire 22 % de ses besoins en électricité.
L'Allemagne a décidé hier d'arrêter ses derniers réacteurs en 2022, devenant la première grande puissance industrielle à renoncer à l'énergie nucléaire depuis la catastrophe de Fukushima, d'après le ministre de l'Environnement, Norbert Röttgen.
D'ici à 2021, 14 des 17 réacteurs allemands seront mis hors service. Les trois plus récents continueront de fonctionner jusqu'à fin 2022. Les sept plus anciens réacteurs du parc allemand avaient déjà été déconnectés du réseau de production d'électricité, dans l'attente du résultat d'un audit commandé mi-mars par Mme Merkel. Ces sept sites, ainsi qu'un huitième, sujet à des pannes à répétition, ne seront plus réactivés, a ajouté le ministre. Un réacteur devrait toutefois être maintenu « en veille » et réactivé en cas de pic de demande, pour éviter que l'Allemagne ne se retrouve plongée dans l'obscurité cet hiver.
L'Allemagne devra trouver d'ici à la fin 2022 comment produire 22 % de ses besoins en électricité, actuellement couverts par ses centrales atomiques. « Notre système (d'approvisionnement) en énergie doit être et peut être fondamentalement modifié », a insisté Mme Merkel hier matin, s'adressant à la presse. L'Allemagne entend accélérer la construction de centrales conventionnelles, à gaz ou au charbon, d'éoliennes en mer et de réseaux électriques, tout en réduisant de 10 % sa consommation d'électricité d'ici à 2020, selon une feuille de route validée par la coalition libéraux/conservateurs qui compose le gouvernement. Berlin va également ouvrir une caisse de 500 millions d'euros destinés aux entreprises gourmandes en électricité, qui devraient voir leurs factures flamber.
Les Verts, dont la popularité atteint des sommets depuis l'accident de Fukushima, au Japon, ont insisté sur la nécessité de recourir aux énergies renouvelables, plutôt qu'aux centrales au charbon. « Il ne s'agit pas seulement de savoir comment je sors du nucléaire, mais à quelle vitesse et avec quelle ambition j'entre dans les énergies renouvelables », a souligné la coprésidente des Verts, Claudia Roth.
En décrétant la fin du nucléaire civil pour 2022, Mme Merkel a opéré une véritable volte-face. Fin 2010, elle avait fait voter, contre sa propre opinion publique, un prolongement de 12 ans en moyenne de la durée légale d'exploitation des centrales du pays, qu'un gouvernement précédent sociaux-démocrates et Verts avait décidé d'arrêter en 2002. Mais la catastrophe de Fukushima en mars a marqué un tournant. Mme Merkel a alors immédiatement arrêté les centrales les plus anciennes et engagé une réflexion sur l'abandon du nucléaire civil.
L'Italie, pays membre du groupe des pays les plus industrialisés du G8, a abandonné le nucléaire civil en 2007 par référendum. La semaine dernière, la Suisse s'est aussi engagée dans l'abandon du nucléaire d'ici à 2034. Le choix du nucléaire fait également débat en Belgique, avec une sortie planifiée pour 2025, et en Espagne, avec une fermeture des réacteurs arrivant en fin de parcours.
Les écologistes et les socialistes au Parlement européen veulent croire à une accélération du processus de sortie du nucléaire. Mais la Commission européenne douche ces espoirs. « 30 % de l'électricité dans l'Union européenne est produite par le nucléaire », a récemment rappelé le commissaire à l'Énergie Günther Oettinger. Greenpeace est convaincue que les énergies renouvelables, surtout le solaire et l'éolien, sont en mesure de prendre le relais et de couvrir 68 % des besoins en électricité de l'UE dès 2030 et 99,5 % en 2050.
(Source : AFP)
L'Allemagne a décidé hier d'arrêter ses derniers réacteurs en 2022, devenant la première grande puissance industrielle à renoncer à l'énergie nucléaire depuis la catastrophe de Fukushima, d'après le ministre de l'Environnement, Norbert Röttgen.D'ici à 2021, 14 des 17 réacteurs allemands seront mis hors service. Les trois plus récents continueront de fonctionner jusqu'à...

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