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Culture - Genre

La littérature fantasy fait son festival à Epinal

Longtemps marginalisée et méprisée par le milieu littéraire, la "fantasy" et ses mondes imaginaires mesure sa popularité le temps d'un festival, "Les imaginales", qui fête jusqu'aujourd'hui, dimanche sa dixième édition à Epinal.

Largement popularisée par les sagas du "Seigneur des anneaux" et d'"Harry Potter", la fantasy a gagné en visibilité et veut effacer son image de littérature pour jeunes ou fanatiques d'imageries médiévales à base de donjons et de dragons.

"Le genre fantasy, c'est la description de mondes imaginaires qui peuvent paraître naturels", tente de définir l'un des fers de lance de cette littérature, Charlotte Bousquet, l'auteur "coup de coeur" du festival cette année.
"Si, dans un livre, un chat parle et que cela paraît normal, c'est de la fantasy. Si ça n'est pas normal, c'est du fantastique. Et s'il est cybernétique et qu'il a bouton qui clignote sur le cou, c'est de la science-fiction", résume la romancière, ancienne prof de philosophie en lycée.
"J'ai fait une thèse de philosophie sur l'impossible définition de l'humain. Le lien avec la fantasy me paraît complètement logique", assure l'écrivaine, qui signe trois à quatre ouvrages par an, "la condition pour pouvoir ne vivre que de l'écriture", assure-t-elle.
Largement popularisée par les sagas du "Seigneur des anneaux" et d'"Harry Potter", la fantasy a gagné en visibilité et veut effacer son image de littérature pour jeunes ou fanatiques d'imageries médiévales à base de donjons et de dragons.
"Le lecteur type est une femme de 25 à 45 ans, les hommes se tourneront davantage vers la science-fiction", affirme une bibliothécaire des Hautes-Alpes, habituée du festival.
Les Imaginales, après dix ans d'existence, sont en effet passées d'un rendez-vous confidentiel à une manifestation grand public qui attire 20 000 personnes pendant trois jours dans la cité vosgienne.
Une lectrice explique ainsi que, durant ses études pour devenir enseignante de français, elle s'était "lassée des romans réalistes qui étaient tous pareils". Elle s'est peu à peu tournée vers la fantasy, "via le romancier américain à succès John Irving" auteur notamment du "Monde selon Garp".
Une autre lectrice s'est tournée vers ce genre "pour s'évader", alors qu'elle était "adolescente, fille unique et vivant à la campagne".
Si les maisons d'édition s'ouvrent de plus en plus à ce domaine littéraire, c'est surtout Internet qui a fait le lien entre auteurs et lecteurs.
"L'effet Harry Potter est certain, cela a certainement amené des gens vers la fantasy, mais même s'il y a probablement plus de lecteurs, seuls quelques auteurs et quelques ouvrages sont plébiscités", observe Charlotte Bousquet.
De même, dans l'illustration et la bande dessinée, souvent considérée comme une porte d'entrée de la fantasy, "où il a fallu que Joann Sfar devienne le chouchou de la presse grand public pour que les choses bougent, un peu", note Elvire De Cock, une dessinatrice belge qui s'est fait remarquer au festival d'Angoulême.
Tous les auteurs francophones s'accordent par ailleurs pour se décrire comme "des lilliputiens" face à leurs collègues anglo-saxons, "où il y a plus d'auteurs, de lecteurs, de moyens", selon Charlotte Bousquet.
"Aux États-Unis, cela ne choque personne qu'il y ait des cours à l'université sur les sorcières et les dragons. En France, nous n'en sommes qu'au début de l'enseignement du genre fantasy à la fac, même si on va dans la bonne voie", assure-t-elle.
Les Imaginales proposent des rencontres avec les auteurs, des cafés littéraires et des tables rondes. Une centaines d'auteurs internationaux et une trentaine de dessinateurs y sont attendus.
"Le genre fantasy, c'est la description de mondes imaginaires qui peuvent paraître naturels", tente de définir l'un des fers de lance de cette littérature, Charlotte Bousquet, l'auteur "coup de coeur" du festival cette année."Si, dans un livre, un chat parle et que cela paraît normal, c'est de la fantasy. Si ça n'est pas normal, c'est du fantastique. Et s'il est...

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