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Liban - Vie universitaire

Le campus de l’innovation et du sport de l’USJ : un nouveau centre d’excellence

L'USJ dispose, depuis vendredi dernier, d'un nouvel espace académique, le campus de l'innovation et du sport. Ce fleuron architectural abrite le laboratoire de biotechnologie le plus performant du Moyen-Orient.

Le recteur de l’USJ, René Chamussy, entouré des Prs Alain Mérieux (à g.) et Luc Montagnier, les deux premiers docteurs honoris causa de l’USJ.

« L'Université Saint-Joseph, forte d'une dizaine de facultés, de près de 20 instituts, avec leur laboratoire, leur centre et leur bibliothèque, a toujours eu pour objectif, depuis sa fondation en 1875, de contribuer (...) à l'accroissement des connaissances dans tous les domaines d'enseignement. Elle se voit aujourd'hui dotée d'un nouveau centre d'excellence, l'un des plus en pointe du Moyen-Orient, qui lui permettra de consolider ses acquis et de se projeter avec optimisme dans l'économie du savoir, clef de voûte du XXIe siècle. » Ces mots de l'ambassadeur de France, Denis Pietton, prononcés vendredi dernier à l'occasion de la cérémonie d'inauguration du nouveau campus de l'innovation et du sport de l'USJ, sont une présentation parfaite de ce qui a été accompli. « Le Liban, a poursuivi l'ambassadeur de France, a un besoin vital de développer ses compétences technologiques, dans les sciences de l'ingénieur, l'électronique, le développement durable, la biologie ou la médecine. Les nouveaux laboratoires ouverts grâce à l'appui de la Fondation Mérieux constitueront un outil performant, favorisant l'acquisition des plus hautes qualifications et le rapprochement entre milieu universitaire et monde professionnel. »

Le sport
« Je suis également heureux de savoir que le sport n'a pas été oublié. Là aussi l'USJ, et le Liban dans son ensemble, avaient grand besoin d'équipements modernes, pour renforcer la pratique sportive et étendre nos connaissances dans ce domaine, au service de toute la société libanaise. Ces équipements scientifiques, technologiques et sportifs vont faire de l'USJ un établissement toujours plus estimé par ses partenaires, notamment français, pour développer le vaste réseau existant de coopération internationale. »
À son tour, le recteur de l'USJ, le Pr René Chamussy, résumait en quelques lignes la vocation de l' USJ : « Former des professionnels voués à donner le meilleur d'eux-mêmes en nos régions, former des chercheurs aptes à mettre au point les procédures les plus pointues au service du développement du pays, former des citoyens sensibles à tant de problèmes qui rongent la société libanaise, former des hommes et des femmes épanouis dans leur corps, soucieux de pratiquer ensemble les plus belles vertus du sport, former enfin des hommes et des femmes spirituellement solides et aptes à vivre ensemble par-delà leurs différences religieuses et politiques. »
La mission universitaire, telle que décrite par le recteur Chamussy, transparaît dans l'architecture générale du nouveau campus, où se combinent éléments solides et ouvertures, remparts et lignes de fuite. Il y a des lieux pour la recherche et des lieux pour le rêve et l'innovation. Car en ce campus, comme en d'autres, on travaillera, on se rencontrera, on apprendra, on cherchera. Par-delà les chercheurs du Pôle technologie santé, les économistes mais aussi les orthophonistes, psychomotriciens et physiothérapeutes se retrouveront (...). L'important est qu'ici, la vie circule, et que ce soit un « plus » pour le Liban et pour tous ceux qui rêvent de belles choses pour le pays.

Deux doctorats honoris causa
L'inauguration du nouveau campus a donné l'occasion à l'USJ d'attribuer, pour la première fois de son existence, deux doctorats honoris, l'un à Luc Montagnier, prix Nobel de médecine, l'autre à Alain Mérieux.
« Monsieur le professeur Luc Montagnier ; je ne me permettrai pas, en profane que je suis, de jongler sur vos compétences en un domaine qui n'est pas le mien, a dit le recteur Chamussy. J'en resterai bien sûr aux grandes dates-témoins de votre carrière : 1983, 1985, la découverte d'un premier, puis d'un second virus associé au sida ; 2008, l'obtention avec Françoise Barré-Sinoussi du prix Nobel de médecine ; 2010, le départ pour la Chine, pour de nouvelles aventures. Je parle d'aventures car la lecture de votre vie nous montre à l'évidence que la carrière de chercheur, telle que vous en donnez l'exemple, est tout sauf un long fleuve tranquille. Elle est bien sûr d'abord ce long travail sur soi et sur la matière, elle est tout ce que vous avez vécu à l'Institut Pasteur par exemple. Elle est ce combat qui vous contraint, vous et vos équipes, à batailler pour que soit reconnu enfin ce qui peut servir de gigantesque pas en avant pour le bien-être de l'humanité. Elle est cette perpétuelle capacité d'innovation qui vous fait aujourd'hui vous retrouver à la tête d'un institut soucieux de travailler - je vous cite - "à la croisée de la physique, de la biologie et de la médecine". Elle est enfin ce souci d'aider les pays émergents à accéder à la médecine moderne et à la médecine préventive. »
S'adressant ensuite au Pr Mérieux, le recteur Chamussy a ajouté : « En ce campus où déjà se trouve implanté un laboratoire Rodolphe Mérieux, je suis tout aussi heureux de vous conférer ce même doctorat honoris causa voulu par notre université. Certes, parler d'Alain Mérieux, c'est parler du diagnostic in vitro et de BioMérieux qu'il a géré avec panache de 1963 à 2010, c'est parler de Transgène et de l'immunothérapie, c'est parler de Silliker et de la nutrition/santé... C'est parler en somme de l'Institut Mérieux et de son fabuleux développement tout autant que de la Fondation Mérieux toute dédiée qu'elle est à la lutte contre les maladies infectieuses dans les pays émergents. En arrière-fond de tout cet ensemble, il y a la passion d'une famille, a-t-on dit, d'un homme dirai-je aujourd'hui, pour un groupe qui se situe aux premiers rangs mondiaux des entreprises pharmaceutiques et bio-industrielles, pour, tout aussi bien, une vision précise de l'engagement dans le domaine de la santé publique. »

Un premier colloque
Et le recteur de poursuivre : « (...) On a dit d'Alain Mérieux qu'il était un grand philanthrope. Je pense que si tu te retrouves ici, mon cher Alain, c'est pour beaucoup plus que cela, c'est pour une vision précise de la santé publique, c'est pour un engagement sans faille au service des pays les plus pauvres. Tu sais, pour l'avoir vécu dans ta chair, ce que signifie vivre de grands drames ; tu te fais le complice désormais de ceux qui en vivent d'autres. C'est sur cette route que nous voulons t'accompagner et c'est pour cela que nous avons voulu t'accueillir en notre Pôle technologie santé et te décerner ce doctorat honoris causa. »
Inauguré vendredi, le nouveau campus de l'innovation et du sport de l'USJ a servi de cadre, dès samedi, au premier colloque du Pôle technologie santé qu'il héberge. Un colloque sur le thème « Recherche et innovation en biotechnologie, environnement et santé », en présence d'une vingtaine de chercheurs libanais et étrangers.

 

F.N.

« L'Université Saint-Joseph, forte d'une dizaine de facultés, de près de 20 instituts, avec leur laboratoire, leur centre et leur bibliothèque, a toujours eu pour objectif, depuis sa fondation en 1875, de contribuer (...) à l'accroissement des connaissances dans tous les domaines d'enseignement. Elle se voit aujourd'hui dotée d'un nouveau centre d'excellence, l'un des plus en pointe du...

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