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Liban - Psychologie

Mieux communiquer pour mieux vivre, une des devises de Jacques Salomé

« De la rencontre amoureuse à la relation de couple... Comment vivre à deux en étant différent ? ». C'est sous ce titre qu'a été placé le séminaire, organisé par le coach de vie Samir Abi Nader et animé par le psychosociologue Jacques Salomé, à l'hôtel Rotana-Hazmieh.

Jacques Salomé se présente comme un homme passionné de relations humaines et désireux de proposer à chacun des moyens concrets pour mieux communiquer avec lui-même et avec autrui.

Quand on lui demande de se présenter, Jacques Salomé, psychosociologue de formation, mais surtout écrivant (il préfère cette terminologie a écrivain) répond le plus souvent : « Je suis un homme de 75 ans passionné de relations humaines et désireux de proposer à chacun des moyens concrets pour mieux communiquer avec lui-même et avec autrui. Je fus longtemps un infirme, un handicapé de la communication, et je ne sais combien de malentendus et de souffrances peuvent être engrangés non seulement dans l'enfance, mais dans toute une existence, autour de la difficulté à pouvoir se dire et à être entendu. » Cet ex-handicapé des relations, « ce magicien des mots » est aujourd'hui l'auteur de quelque 60 ouvrages aux titres stimulants, à la fois plein d'humour et de tendresse, tels : T'es toi quand tu parles, Aimer l'amour... Sa passion pour les relations humaines l'a poussé à s'engager avec ténacité et enthousiasme durant quelque trente années dans le domaine des relations du couple, de la famille, du changement personnel...
Pour mieux le faire connaître, L'Orient-Le Jour a concocté une série de questions à son intention.

Q -Vous vous dites « enfant de la psychanalyse ». De quel type de famille êtes-vous issu ?
R - Au sens propre, je suis un enfant naturel. Ma mère m'a eu à 17 ans avec un garçon de 15 ans. Ce n'est pas par hasard si j'ai fait ce métier de réconciliation ! J'ai passé ma vie à répondre aux questions cachées et ouvertes de ma mère... Elle a eu le mérite de me pousser aux études, persuadée qu'elles m'aideront un jour à me frayer une place au soleil. Après un parcours « labyrinthe », qui est allé de la comptabilité à la sculpture, en passant par la poterie, je me découvre à 22 ans une vocation soudaine à la psychologie ! Marié à une psychanalyste, psychanalysé, et imbibé par l'« impérialisme » de la psychanalyse de l'époque, je devins « enfant de la psychanalyse ».

Quels sont les événements déterminants dans votre parcours ?
La maladie d'abord, et la lutte contre cette impuissance que l'on ressent parfois lorsqu'on est dépendant. Atteint de tuberculose osseuse entre 10 et 14 ans, j'ai passé quatre années dans le plâtre. Même si cela peut étonner, ce furent les plus belles années de ma vie ! Immobilisé, j'ai découvert la lecture, le rêve, le voyage intérieur et surtout l'importance de la relation à travers mes quatre camarades malades, pendant de longs mois... Il y a eu ensuite ma découverte, par la suite, des joies de la paternité : mes enfants m'ont mis au monde ! À 24 ans, en devenant le père de ma fille, je suis né... Et enfin, un divorce à 35 ans, qui m'a beaucoup ébranlé, mais aidé aussi à m'agrandir, à me reconstruire... Ce fut la naissance de mon premier livre thérapeutique Je m'appelle toi, qui m'a sauvé la vie !

Vous revenez sans cesse dans vos écrits sur la nécessité de « s'aimer soi-même d'abord ». Qu'est-ce que cela recouvre exactement ?
Quand je parle du bienfait de s'aimer, ce n'est pas de l'amour narcissique, mais plutôt d'un amour de confiance en soi, d'estime et de respect de soi. L'important dans une relation n'est pas ce que l'autre fait, mais ce que moi j'en fais. Car on ne peut aimer l'autre si on ne s'aime pas soi-même.

De la rencontre amoureuse à la relation de couple, quels sont les ingrédients nécessaires pour réussir à vivre à deux, tout en étant différent ?
Au-delà de la rencontre amoureuse, qui est toujours limitée dans le temps, il faut apprendre à vivre la relation dans une continuité, si les deux partenaires envisagent de créer un couple. Une relation réussie, conjugale ou non, s'articule autour du respect de quelques règles « d'hygiène relationnelle » : apprendre à se respecter et à respecter l'autre dans la différence. Ce qui veut dire « ne plus se laisser définir par l'autre ».Ce n'est ni le compromis, ni la soumission, ni les concessions qui maintiennent deux êtres ensemble, mais la reconnaissance des différences, se donner les moyens de communiquer et de se poser mutuellement au quotidien des échanges de qualité, pour alimenter et vivifier une relation, accéder au ressenti de l'autre, être capable de donner, de recevoir et de refuser... Telles sont les conditions souhaitables pour une relation dans la durée.

Vous avez inventé votre propre « méthode ESPERE » (Énergie spécifique pour écologie relationnelle essentielle). En quoi consiste-t-elle ?
C'est une méthode d'apprentissage qui a pour objet de favoriser des communications et relations en santé. Son objectif premier n'est pas d'éviter des conflits ou d'éluder des différends. Elle invite chacun à se responsabiliser et à agir avec ses désirs profonds et ses valeurs. Elle n'a pas à proprement parler de visée thérapeutique, même s'il se fait qu'elle a parfois un impact thérapeutique pour ceux qui l'appliquent dans leur vie...

Quelles pistes concrètes le lecteur trouve dans vos ouvages ?
Un guide pratique qui touche profondément les gens. Je propose des chemins pour devenir de plus en plus conscient, engagé et décisionnel pour tout ce qui concerne notre propre vie...

Avec le recul, avez-vous l'impression d'avoir accompli votre mission ?
Non, car je ne considère pas que j'ai une mission, mais plutôt un combat à mener, que je n'ai d'ailleurs pas encore réussi à accomplir : celui d'enseigner un jour la communication à l'école, comme une discipline à part entière.

Quel message souhaitez-vous transmettre aux Libanais ?
Je m'adresse aux parents : descendez dans la rue pour qu'on enseigne un jour à vos enfants la communication à l'école, comme une matière à part entière !... Car la communication est le seul antidote de la violence, qui guette de plus en plus nos sociétés... Et apprenez-leur à mieux communiquer avec eux-mêmes et avec autrui pour qu'ils n'arrivent plus à l'âge adulte en étant des infirmes de la communication.
Quand on lui demande de se présenter, Jacques Salomé, psychosociologue de formation, mais surtout écrivant (il préfère cette terminologie a écrivain) répond le plus souvent : « Je suis un homme de 75 ans passionné de relations humaines et désireux de proposer à chacun des moyens concrets pour mieux communiquer avec lui-même et avec autrui. Je fus longtemps un infirme, un handicapé...
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