Handicapés et mineurs

Dans un pays toujours sans gouvernement, le vide se fait de plus en plus sentir sur divers plans et surtout sur le plan social avec des embouteillages monstres. Il est choquant de nos jours de voir, à la faveur d'interminables embouteillages, un déferlement de handicapés et de mineurs qui vous regardent d'un un air pitoyable, mendiant quelque aumône. Le plus touchant à cet égard ce fut cette remarque de ma petite fille que j'accompagnais à la maternelle : « Pourquoi, grand-père, il manque à cet homme un bras ? » Puis, un peu plus loin : « Pourquoi cet autre, amputé des jambes, est assis sur une chaise roulante ? »
Que pouvons-nous répondre à nos petits-enfants, alors qu'ils sont, eux, à faire du shopping à l'intérieur des grands malls pendant qu'au dehors d'autres enfants sont en train de vendre n'importe quoi pour survivre ? Que peuvent penser des écoliers attendant tôt le matin leur autocar lorsqu'ils voient d'autres enfants fouiller dans la poubelle. Comment laisse-t-on des mineurs de moins de 14 ans convertis le matin en cireurs de chaussures se balader après minuit dans les rues de la capitale pour vous vendre des fleurs, alors que les enfants de leur âge sont plongés dans un profond sommeil ? Enfin, où sont nos associations sociales privées car il est certain que l'État ne bougera pas pour secourir ces jeunes âmes, pour sauver l'image du pays. Un pays qui se veut avant tout terre d'accueil et de tourisme.