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Sport - Basket-ball - Championnat du Liban

Le Club sportif champion dans la controverse

Le Club sportif de Beyrouth a réussi à conserver son titre de champion du Liban de basket-ball à l'issue de sa victoire décisive, hier, face à Champville (76-66), lors de la rencontre qui les a opposés hier à Manara.

L’équipe, les dirigeants, les supporteurs, les officiels et les politiciens du Club sportif autour de la coupe récompensant les champions du Liban...Photo Sarkis Yeretsian

Après les erreurs flagrantes d'arbitrage qui avaient émaillé le deuxième match de cette finale qui s'était déroulé à Dick-el-Mehdi samedi, erreurs qui avaient mis l'entraîneur de Champville hors de lui et l'avaient poussé à affirmer clairement que certains au sein même de la fédération ne veulent pas que son équipe gagne le championnat, la victoire des Jaunes hier ne souffre d'aucune contestation.
Jamais depuis l'instauration des finales en cinq manches une équipe n'avait réussi à remonter un handicap de 0-2, mais les joueurs de Champville n'avaient pas l'air d'attacher trop d'importance à cette statistique : ils débutaient la rencontre à cent à l'heure et menaient rapidement par neuf points d'écart, 11-2, avant de conclure le premier quart-temps 19-9.
En face, le Club sportif, qui pêchait peut-être par excès de confiance, ne parvenait pas à se concentrer sur la rencontre. Sûrs de leur victoire devant un public à 100 % derrière eux (conditions de sécurité obligent) et trop occupés à admirer les ballons jaunes qui décoraient la salle Saëb Salam en vue des festivités prévues après la rencontre, les joueurs regardaient les Bleus dérouler leur jeu et ne parvenaient pas à trouver la bonne formule pour prendre en défaut la défense adverse.
Le deuxième quart était copie conforme au précédent, à la seule différence que les champions en titre réussissaient enfin à rassembler leurs esprits. Effectivement, le Riadi revenait à un point (27-26), mais Khatib avait tôt fait de redonner une avance de neuf unités à son équipe (39-30) avant de regagner les vestiaires pour la mi-temps.

Dixième titre depuis 1993
Le troisième quart était complètement fou, avec les joueurs du Club sportif qui se donnaient à fond, appuyés par un public en transe. Champville perdait pied, mais tentait tant bien que mal de rester à flot. Peine perdue, Ali Mahmoud, Joe Vogel, Ismaïl Ahmad et Nate Johnson donnaient le tournis à leurs adversaires, remontaient l'écart et parvenaient même à donner pour la première fois de la partie l'avantage aux locaux (56-55) dans les dernières secondes du troisième quart-temps.
Les dix dernières minutes ne faisaient que conformer la fantastique remontée du Club sportif qui accentuait son avance tandis que l'équipe de Champville coulait corps et âme, exception faite de Fady Khatib. Ce dernier, fidèle à son habitude, dépassait la barre des 25 points, qui s'avéraient pourtant insuffisants pour empêcher l'équipe de Manara de devenir championne pour la dixième fois depuis la mise en place du championnat nouvelle formule en 1993.

Arbitrage en cause
Champville n'est pas devenue la première équipe, hormis le Club sportif et La Sagesse, à remporter le titre de champion (depuis 1993), et ce n'est pas faute d'avoir tout donné, tout essayé. Mais plus loin que le titre de champion du Liban, et sans remettre en cause la victoire, peut-être somme toute méritée, du Club sportif, au regard de l'intégralité de sa saison et même des résultats des rencontres directes avec Champville (le Club sportif mène désormais cette saison 6-1), la deuxième rencontre disputée samedi a engendré un sentiment de malaise tant l'arbitrage a laissé à désirer, privant sans doute les joueurs de Champville d'un premier succès dans cette finale.
Dans ces conditions, il est normal que les protégés de Sarkis n'aient pas abordé la rencontre d'hier dans des conditions de sérénité optimale, et cela s'est reflété dans leur comportement sur le terrain. Atteints au moral, Khatib, Anderson, Sabra, Martinez et Karl Sarkis ne croyaient plus en leur bonne étoile, et celle-ci, qui se donne, c'est bien connu, au plus offrant, leur a tourné le dos, ce dont en a profité le Club sportif pour enchaîner avec un septième titre consécutif depuis 2005.
Un titre qui ne restera toutefois pas dans les annales, quoi qu'en dise le président du club de Manara, M. Jaroudi, qui répète depuis samedi que « le titre de champion sied seulement au Club sportif », car il restera entouré par la controverse d'un arbitrage à sens unique qui a faussé le résultat de la deuxième rencontre.
Si Champville était revenue à une victoire partout, le sort de la finale aurait complètement changé, mais les arbitres n'ont pas voulu ainsi... Dommage pour Champville, qui aurait mérité un meilleur sort, dommage pour le Club sportif, qui aurait également mérité une victoire plus saine, mais dommage surtout pour le sport libanais qui ne parvient pas a sortir du marasme confessionnel et politique.
Après les erreurs flagrantes d'arbitrage qui avaient émaillé le deuxième match de cette finale qui s'était déroulé à Dick-el-Mehdi samedi, erreurs qui avaient mis l'entraîneur de Champville hors de lui et l'avaient poussé à affirmer clairement que certains au sein même de la fédération ne veulent pas que son équipe gagne le championnat, la victoire des Jaunes hier ne souffre...
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