Syrie : six morts dans le pilonnage et les tirs à Deraa assiégée

"Six habitants ont péri samedi à Deraa, où l'eau, la nourriture et les médicaments manquent" depuis l'intervention des troupes lundi, a affirmé à l'AFP Abdallah Abazid.
Parmi les victimes figure Oussama Ahmad Assayasni, 27 ans, fils de l'imam de la mosquée Omari, dans le centre de Deraa. Il a été abattu car il refusait de dévoiler où se cachait son père. Une femme enceinte et ses deux enfants ont également péri par la chute d'un obus contre leur maison, selon M. Abazid.
Les militaires ont pénétré dans la mosquée, où des tirs d'armes automatiques résonnaient dans la soirée, a-t-il ajouté. Les forces de sécurité étaient déjà entrées dans cette mosquée le 23 mars.
Les autorités ont affirmé pour leur part que quatre membres des forces syriennes, un adjudant et trois caporaux, avaient été inhumés.
Épicentre de la mobilisation contre le régime à 100 km au sud de Damas, la ville de Deraa est assiégée par les soldats qui interdisent toute entrée et sortie. De plus, des tireurs embusqués postés sur les toits visent toute personne qui se hasarde dans la rue, a précisé M. Abazid.
Un autre militant a de nouveau fait état de "défections" au sein de l'armée mais il n'était pas possible de confirmer cette information de source indépendante. "Certains refusent d'obéir aux ordres de tirer et se rallient aux habitants et se cachent chez eux", a-t-il assuré.
Selon un dernier bilan de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme, 66 personnes ont été tuées vendredi, dont au moins 33 à Deraa, dans les manifestations contre le régime à travers le pays.
Selon ce groupe, le bilan global de civils tués s'élève à au moins 539 depuis le début de la contestation le 15 mars. Le "Comité des martyrs du 15 mars", proche des opposants, établit pour sa part le bilan global des morts à au moins 582.