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Culture - Spectacle

Une nuit de Tango Negro au Music Hall

Sur une musique sensuelle et envoûtante, interprétée par le quartette de l'orchestre de tango Silencio, trois couples de danseurs argentins ont fait de la scène du Music Hall le cadre d'une ardente « Noche del Tango Negro » * !

Le quartette de l’orchestre Silencio de tango argentin.(Marwan Assaf)

C'est une immense vague de sensualité qui nous vient des rives du Rio de la Plata. Le tango, qui connaît depuis quelques années une renaissance internationale, un engouement sans précédent, soulève aussi des vagues d'enthousiasme sur nos côtes méditerranéennes. Après Istanbul, Beyrouth est en passe de devenir l'une des nouvelles capitales de cette danse de salon, de couple et de séduction. En témoigne l'affluence du public, composé en bonne partie de danseurs amateurs, au concert-spectacle d'ouverture au Music Hall du troisième Festival du tango de Beyrouth.
Une salle comble où se pressaient des aficionados de tous les âges, venus applaudir leurs «idoles»: ces «tangueros» professionnels, dont le fameux Miguel Angel Zotto récemment élu par un vote populaire argentin parmi les trois meilleurs danseurs de tango au monde!
Moustache fine et gomina, dans la plus pure tradition argentine, ce danseur aux pas d'une agilité incroyable n'a pas fait démentir sa réputation. Faisant virevolter à son bras Daiana Guspero sur des musiques aux rythmes vifs évoquant, entre autres, les racines «noires» (le «candombe» africain) du tango, il a soulevé une pluie d'applaudissements à chacun de ses passages.
Mais aux côtés de cette «star» incontestée du tango, Rodrigo Rufino et Gisela Passi, ainsi que Mazen Kiwan (l'initiateur de ce festival) et sa partenaire Cécilia Piccinni n'étaient pas non plus en reste. Synchronisation et technicité parfaite pour le premier couple évoluant sur le tempo rapide des milongas. Accords parfaits de l'émotion et de la sensualité chez le second, dans des tangos-valses aux mouvements lents, empreints de romantisme et d'intensité.
Reins cambrés, jambes entrelacées, pieds glissant sur le sol dans une alternance de pas avant et de pas arrière... Trois couples de danseurs qui, le temps d'un tour de piste, s'épousent... Intensité des regards qui se croisent, puissance des mains qui enlacent et qui guident les mouvements de la partenaire, le tango est un dialogue gestuel qui, même torride, reste d'une suprême élégance.
Trois duos magistraux qui exprimaient à merveille, dans une harmonie de pas toujours renouvelée, ce mélange de mélancolie et de fougue qui forme l'âme argentine.
Mais le tango, c'est aussi une musique envoûtante qui fait parler les corps au son des notes tantôt caressantes, tantôt fougueuses du piano, du violon, de la contrebasse et du bandonéon de l'excellent orchestre Silencio. La formation dirigée par le pianiste argentin d'origine libanaise Roger Hélou qui accompagnait les danseurs sur scène.
Un quartette qui, entre deux tableaux dansés, a également présenté des interprétations purement instrumentales de morceaux «classiques» du répertoire des années d'or du tango (la période des années 30 à 50) signés Juan d'Arienzo ou Carlos Di Sarli. Et dont le bandonéoniste uruguayen José-Luis Betancor, à l'allure de Merlin l'enchanteur avec sa figure mince, sa longue chevelure annelée et blanche, ses joyeux démêlés avec ses feuilles de partitions et ses commentaires amusants, a fait démentir le fameux mot d'Ernesto Sabato: «Le tango est une pensée triste qui se danse.»
Nulle tristesse ce soir-là au Music Hall, merveilleux écrin pour ce concert-spectacle - avec ses velours rouges et ses fleurs en stucs dorés évoquant les salles du début du siècle dernier des faubourgs de Buenos Aires -, mais un enchantement général d'un public sous le charme de cette suite de danses de séduction qui s'est clôturée par le toujours très populaire et enlevé air de la Comparsita !

* Nuit de tango noir.
C'est une immense vague de sensualité qui nous vient des rives du Rio de la Plata. Le tango, qui connaît depuis quelques années une renaissance internationale, un engouement sans précédent, soulève aussi des vagues d'enthousiasme sur nos côtes méditerranéennes. Après Istanbul, Beyrouth est en passe de devenir l'une des nouvelles capitales de cette danse de salon, de couple et de...
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