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Nos Lecteurs ont la Parole

L’imagination au service de l’immobilier

Par Raja ABDALLAH

Encore un projet immobilier annoncé en grande pompe dans le triangle d'or. Encore une merveille architecturale incontestable. Encore un miracle de génie civil qui va crever le ciel. Mais où va Achrafieh avec ces centaines de chefs-d'œuvre érigés sans aucune considération pour une infrastructure désuète et largement insuffisante ? Quand est-ce que ces braves acheteurs réaliseront que la valeur de leur bien finira par plonger lorsque la catastrophe démographique qui les guette deviendra évidente et irréversible ? Pourquoi faut-il marcher au milieu des rues, se faire écraser ou piétiner faute de trottoirs, ou lorsque ces derniers existent mais sont envahis par les autos ? Pourquoi faut-il subir la douche pour traverser la rue par une journée pluvieuse parce que les égouts manquent à l'appel? Pourquoi faut-il se taper les bouchons interminables pour arriver chez soi à travers ces ruelles qui doivent accueillir cent fois plus de circulation qu'initialement prévu ? Ou faire le tour du quartier quinze fois pour trouver une place de parc avant d'arriver chez son hôte ? Et l'eau potable ? Et l'électricité ? Et les ordures ménagères ? Et, et...
Peut-on être fier de son chez-soi sachant que le luxe se termine et la misère commence sur les pas de sa porte ? Peut-on être fier d'une agglomération qui ne compte plus de parcs, aires de jeux ou chemins de marche comme toute ville qui se respecte ?
Lorsque l'État ne peut pas subvenir à ces priorités (encore faut-il qu'il commence par accoucher d'un gouvernement...), n'est ce pas encore une fois le devoir du secteur privé de prendre la relève ? Ces mêmes promoteurs, si fiers de leurs exploits et si aptes à vendre avant même le premier coup de pioche, n'ont-ils pas le devoir de « légiférer » à la place de leurs élus ?
Comment faire ? En créant un fonds par exemple, 0,1 % du chiffre de vente et ou 1 % du profit net, géré par une commission élue, et consacré à la création ou réhabilitation de l'infrastructure. Une sorte de taxe pour places de parc publiques, agents de circulation privés, évacuation des eaux pluviales, trottoirs avec piquets, passages piétons, accès pour handicapés, plantations, signalisations, etc. ? On peut aller plus loin et charger ce fonds de veiller sur la préservation du patrimoine en achetant les maisons d'époque pour les convertir à l'usage du grand public (bibliothèques, salles de jeux, salles de fêtes, etc.).
Promoteurs immobiliers : il n'est pas seulement de votre devoir moral, mais il y va de votre survie en tant qu'agents économiques. Allez, faites preuve de la même créativité et du même courage que vous mettez dans vos projets remarquables... Et Achrafieh ne mourra pas !

 

Raja ABDALLAH
Un habitant d'Achrafieh

Encore un projet immobilier annoncé en grande pompe dans le triangle d'or. Encore une merveille architecturale incontestable. Encore un miracle de génie civil qui va crever le ciel. Mais où va Achrafieh avec ces centaines de chefs-d'œuvre érigés sans aucune considération pour une infrastructure désuète et largement insuffisante ? Quand est-ce que ces braves acheteurs...

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