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Moyen Orient et Monde - Afghanistan

Près de 500 détenus talibans s’évadent à Kandahar par un tunnel

Les insurgés affirment avoir mis cinq mois à creuser la galerie de l'extérieur.

Près de 500 détenus, essentiellement des talibans, se sont évadés de la prison de Kandahar par ce tunnel long de 300 mètres.  Ahmad Nadeem/Reuters

Près de 500 détenus se sont évadés de la prison de Kandahar dans la nuit de dimanche à lundi par un tunnel. Selon le gouverneur provincial de Kandahar, Tooryalai Wesa, 488 détenus se sont échappés, tous des « prisonniers politiques » - des commandants ou militants talibans présumés qui n'ont pas été arrêtés pendant des combats ou des attaques - à l'exception de 13 criminels de droit commun. Une source sécuritaire a indiqué sous couvert d'anonymat que le tunnel faisait 300 mètres de long. M. Wesa a lui évoqué un tunnel d'un kilomètre creusé de l'extérieur de la prison.
Les insurgés talibans ont de leur côté affirmé être parvenus à faire sortir de la prison 541 des leurs, dont 106 « commandants », grâce à un tunnel long de 320 mètres, creusé pendant cinq mois, débouchant à l'intérieur du quartier des « prisonniers politiques » de la prison. « Le tunnel a touché au but la nuit dernière. Les moujahidine prisonniers ont été conduits à l'extérieur par cette voie, par trois détenus préalablement informés », ont expliqué les talibans dans un communiqué. Selon eux, l'opération a duré quatre heures et les détenus ont été récupérés par des véhicules. Les talibans affirment en outre qu'un commando-suicide avait été posté à proximité de la prison, mais qu'il n'a pas eu besoin d'entrer en action.
À l'intérieur de la prison, les autorités ont montré l'entrée du tunnel, un trou d'un peu moins d'un mètre de diamètre et trois de profondeur creusé dans le sol en béton de la cellule n° 7. Des vêtements et autres effets personnels étaient visibles à côté du trou, visiblement abandonnés par les détenus avant de s'introduire dans le tunnel. Le bloc des « politiques » compte une trentaine de cellules, ouvertes, entre lesquelles chacun d'eux pouvait circuler librement.
La prison, censée être l'une des plus sûres du pays, est située en périphérie de la ville de Kandahar et abrite à la fois des insurgés et des prisonniers de droit commun. Il s'agit d'un nouveau camouflet embarrassant pour le gouvernement de Kaboul et ses alliés de l'OTAN, qui ont multiplié les opérations ces deux dernières années dans cette région du Sud afghan, bastion des talibans et considérée comme cruciale pour stabiliser le pays. Le porte-parole du président afghan Hamid Karzaï a qualifié l'évasion de « désastre » qui « n'aurait pas dû se produire ». M. Wesa a admis que cette évasion était un échec pour les forces de sécurité. Seuls 26 évadés ont été repris et deux ont été tués par les forces de sécurité qui tentaient de les capturer, a-t-il précisé. Les autorités afghanes n'ont pas fourni de précisions dans l'immédiat sur l'identité des évadés. De vastes opérations sont en cours pour retrouver les prisonniers, dont les données biométriques sont enregistrées, ce qui les rend facilement identifiables, a indiqué M. Wesa.
La prison de Kandahar avait déjà été le théâtre d'une spectaculaire évasion le 13 juin 2008. Un commando de talibans l'avait prise d'assaut, et près de mille prisonniers, dont une moitié de talibans, avaient pris la fuite. Plusieurs jours après cette évasion, les insurgés islamistes s'étaient emparés de nombreux villages dans les régions proches de Kandahar, allant jusqu'à menacer la ville où le gouvernement avait envoyé un millier d'hommes en renfort. Kandahar est le berceau de l'ancien régime des talibans (1996-2001), chassés du pouvoir par une coalition internationale fin 2001, et qui ont déclenché depuis une sanglante insurrection contre le fragile gouvernement de Kaboul et l'OTAN.
(Source : agences)
Près de 500 détenus se sont évadés de la prison de Kandahar dans la nuit de dimanche à lundi par un tunnel. Selon le gouverneur provincial de Kandahar, Tooryalai Wesa, 488 détenus se sont échappés, tous des « prisonniers politiques » - des commandants ou militants talibans présumés qui n'ont pas été arrêtés pendant des combats ou des attaques - à l'exception de 13 criminels de...

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