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Moyen Orient et Monde - Syrie

Assad lève l’état d’urgence, « insuffisant » pour Washington

Le président Bachar el-Assad a levé hier l'état d'urgence et allégé le dispositif sécuritaire. Toutefois, des opposants se sont montrés sceptiques sur la portée de ces mesures et Washington a estimé que M. Assad « doit faire plus ou permettre à d'autres de faire plus ». En outre, avant l'annonce de ces mesures par le président, un groupe avait lancé via Facebook un appel à manifester aujourd'hui pour une journée baptisée « Vendredi saint ».

À Alep, comme dans d’autres villes syriennes, des manifestations contre le régime se sont tenues hier, en dépit de l’interdiction faite par les autorités.Photo YouTube

Le président syrien Bachar el-Assad a levé l'état d'urgence et allégé le dispositif sécuritaire hier dans le pays, où des opposants, sceptiques sur la portée de ces mesures, ont lancé sur Facebook des appels à de nouvelles manifestations aujourd'hui contre le régime.
M. Assad a promulgué trois décrets, approuvant la levée de l'état d'urgence en vigueur dans le pays depuis 48 ans, l'abolition de la Cour de sûreté de l'État, une juridiction d'exception, et un changement de la réglementation concernant les manifestations, a annoncé la télévision syrienne. Le gouvernement avait adopté mardi des projets de loi approuvant ces mesures pour tenter de calmer un mouvement de contestation inédit qui a éclaté le 15 mars. La fin de l'état d'urgence, en vigueur depuis l'arrivée au pouvoir du parti Baas en mars 1963, est l'une des principales revendications des contestataires, avec la libération des prisonniers politiques. M. Assad avait promis samedi qu'il serait levé dans une semaine maximum. Réagissant à ces annonces, le porte-parole de la diplomatie américaine, Mark Toner, a estimé que M. Assad « doit en faire plus » pour répondre aux aspirations de son peuple, ou bien « permettre à d'autres de faire plus ».
En effet, des opposants ont jugé ces mesures insuffisantes. « C'est une bonne mesure mais insuffisante, car elle ne répond qu'à une partie des revendications du peuple », a déclaré l'avocat des droits de l'homme Haitham Maleh, réclamant notamment « l'annulation » de l'article 8 de la Constitution stipulant que le « parti Baas est le dirigeant de la société et de l'État ». Il a demandé également l'abrogation de la loi interdisant de sanctionner les services de sécurité. « La levée de la loi d'urgence ne change rien car les services de sécurité ne sont soumis à aucune loi », a renchéri depuis Beyrouth un cybermilitant au cœur de la contestation, Malath Aumran. « La chute du régime est devenue la principale revendication », a-t-il affirmé. Le président de l'Observatoire syrien des droits de l'homme, Rami Abdel Rahmane, a pour sa part qualifié ces mesures de « pas positif ». « Mais nous allons surveiller les prochains jours l'action des services de sécurité », a-t-il dit.
Des militants sur Facebook ont estimé que les autorités n'appliqueraient pas la loi qui stipule, selon eux, qu'une fois l'état d'urgence levé, « les détenus politiques doivent être libérés, les opposants en exil autorisés à rentrer (...) et les manifestations autorisées ». Avant la levée de l'état d'urgence, un groupe avait lancé via ce réseau social un appel à manifester pour une journée baptisée « Vendredi saint », coïncidant avec le jour commémorant la Passion du Christ, qui s'annonce comme une journée-test de la détermination de l'opposition. « Un seul cœur, une seule main, un seul objectif », ont indiqué les organisateurs sur une page où l'on voit un clocher d'église entre deux minarets. Cependant, des internautes ont indiqué que la compagnie de téléphonie mobile SyriaTel a fait savoir que les services de téléphones portables seraient coupés ce matin entre 06h30 et 12h00.
Hier en outre, quelque 150 étudiants ont organisé un sit-in dans la ville de Hassaké, à 600 km au nord-est de Damas, en solidarité avec les manifestants dans les autres régions syriennes, selon un témoin et un militant des droits de l'homme. Une manifestation similaire s'est tenue à Alep et Kobani. Des internautes ont fait état de la présence en force de policiers à Muadamiya. Les « al-Chabbiha », des hommes armés fidèles à M. Assad, auraient également perpétré des attaques dans cette localité. En outre, toujours selon les internautes, l'armée encerclerait Daraya où des tirs ont été entendus.
À Homs, M. Assad a nommé un nouveau gouverneur en remplacement de l'ancien titulaire limogé le 7 avril, a par ailleurs annoncé l'agence officielle SANA. Mardi, des manifestants ont été tués dans cette ville lors de la dispersion d'un sit-in. Un témoin a rapporté que des policiers en civil, armés de fusils AK-47, se sont déployés dans la nuit de mercredi à jeudi dans les rues de la ville. Certains habitants, qui redoutent de nouvelles attaques des « al-Chabbiha », se sont organisés en groupes pour protéger les quartiers, a encore rapporté ce témoin. Mercredi soir, la secrétaire d'État américaine Hillary Clinton avait fait part de la « vive inquiétude » que lui inspirait la situation à Homs, et avait demandé au gouvernement syrien d'engager un « réel processus politique ».
(Source : agences)
Le président syrien Bachar el-Assad a levé l'état d'urgence et allégé le dispositif sécuritaire hier dans le pays, où des opposants, sceptiques sur la portée de ces mesures, ont lancé sur Facebook des appels à de nouvelles manifestations aujourd'hui contre le régime.M. Assad a promulgué trois décrets, approuvant la levée de l'état d'urgence en vigueur dans le pays depuis...

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