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Syrie: Assad annonce l'abrogation de la loi d'urgence d'ici une semaine

Le président syrien Bachar al-Assad a promis samedi que la loi d'urgence, dont l'abrogation est l'une des principales revendications des contestataires, serait abolie dans "une semaine maximum", alors que la pression de la rue et de l'étranger monte.

Dans sa première allocution depuis le début des troubles, le 30 mars, Bachar el-Assad avait dénoncé avec force une "conspiration" contre son pays. La "conspiration est toujours présente", a-t-il déclaré samedi. /

"La commission juridique sur la loi d'urgence a élaboré une série de propositions en vue d'une nouvelle législation. Ces propositions seront soumises au gouvernement qui promulguera des lois (...) dans une semaine maximum", a dit M. Assad, qui présidait le premier conseil des ministres de son nouveau gouvernement formé jeudi.
La loi d'urgence, en vigueur depuis 1963, réduit les libertés publiques, impose des restrictions sur la liberté de réunion et de déplacement, et permet l'arrestation de "suspects ou de personnes menaçant la sécurité".
Dans son discours retransmis par la télévision, M. Assad a exprimé sa "peine" pour les personnes mortes et blessées, "civils ou forces armées", depuis le début le 15 mars d'un mouvement de contestation sans précédent qui a été durement réprimé.
Selon Amnesty International, au moins 200 personnes ont été tuées, la plupart par les forces de sécurité ou par des policiers en civil. Les autorités accusent des bandes "criminelles" ou "armées".
Dans sa première allocution depuis le début des troubles, le 30 mars, Bachar el-Assad avait dénoncé avec force une "conspiration" contre son pays. La "conspiration est toujours présente", a-t-il déclaré samedi.
Mais il a appelé à un "dialogue approfondi" dans le pays. "Nous avons constaté ces derniers jours un fossé entre le citoyen et les institutions (...) ce fossé doit être rapidement comblé", a-t-il reconnu.
Il a énuméré une série de problèmes qui ont conduit selon lui les gens à sortir dans la rue, notamment le chômage et la corruption.
S'agissant du multipartisme, une mesure très attendue, il a souligné qu'une loi sur la question devait être "minutieusement examinée" car il s'agit d'une "question sensible touchant l'unité du pays".
Il a promis une loi autorisant les manifestations qui "protège les biens privés et publics de tout acte de sabotage", et assuré qu'une nouvelle loi sur la presse était "presque prête". Pour lui, "cette série de réformes (...) élargira les libertés".
Alors que le pays souffre d'un chômage élevé, il a estimé que lorsque "les gens ont le sentiment que leur horizon est limité, cela peut conduire au désespoir".
Sur le terrain, des milliers de personnes ont participé samedi à Banias (nord-ouest) aux obsèques d'un homme ayant succombé après avoir été blessé par balles le 10 avril, selon des témoins et des militants des droits de l'Homme.
Elles ont scandé des slogans pour les libertés, contre le parti Baas au pouvoir depuis près de 50 ans, et appelant à la chute du régime, selon ces sources. Quelque 2 000 femmes ont ensuite manifesté dans le centre-ville aux cris de "Dieu, liberté et c'est tout" et "l'armée et le peuple ensemble", selon le président de la Ligue syrienne des droits de l'Homme.
Des manifestations avaient rassemblé vendredi des dizaines de milliers de personnes à travers tout le pays, l'une des mobilisations les plus importantes depuis le début du mouvement.
Alors que M. Assad avait annoncé jeudi la libération de "tous les détenus" arrêtés dans les manifestations, "sauf ceux qui ont commis des actes criminels", de "nombreux militants" sont toujours détenus, a affirmé la Ligue syrienne pour les droits de l'Homme.
Des centaines de personnes ont été arrêtées dans tout le pays depuis un mois, selon Human Rights Watch qui accuse les services de sécurité d'avoir torturé nombre d'entre elles.
La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton avait exhorté vendredi le régime à "cesser de réprimer ses citoyens et à satisfaire leurs aspirations". L'ONU a aussi appelé les autorités à "stopper immédiatement" la "répression brutale".
"La commission juridique sur la loi d'urgence a élaboré une série de propositions en vue d'une nouvelle législation. Ces propositions seront soumises au gouvernement qui promulguera des lois (...) dans une semaine maximum", a dit M. Assad, qui présidait le premier conseil des ministres de son nouveau gouvernement formé jeudi.La loi d'urgence, en vigueur depuis 1963, réduit les libertés...