Des teintes vives, fortes et gaies dont elle use à profusion pour représenter, à l'huile sur toile, mais aussi à l'huile sur plexiglas, des fleurs géantes, des papillons grandeur nature ou encore des compositions qui revisitent les œuvres de Mondrian, de Miró ou encore de Warhol...
Sauf que la particularité de son travail, outre son esthétique de l'allégresse, c'est que l'on y retrouve sa silhouette, fine et déliée, toujours peinte de dos (ou le visage tourné vers la toile) sur le plexiglas qui se superpose et complète la peinture sur canevas. Tantôt autoreprésentée d'une manière explicite, tantôt jouant sur le trompe-l'œil en habillant sa silhouette des mêmes fleurs que celles du fond de la toile, Caroline Dechamby s'amuse à se mettre en scène (elle a d'ailleurs baptisé son accrochage «Mise en scène») dans ses œuvres, comme un élément signalétique de son style, son identité personnelle, sa signature, en somme.
Égocentrisme? L'artiste, à Beyrouth pour le vernissage de son exposition, s'en défend énergiquement. «C'est plus par rapport à mon parcours, qui n'a pas toujours été très heureux. C'est une manière de (me) dire que je suis encore là, malgré tout», affirme cette belle femme, qui a choisi délibérément de se tourner vers le bonheur. Celui de peindre notamment. Une passion à laquelle cet ex-mannequin, aujourd'hui propriétaire d'une galerie à Crans-Montana, en Suisse, s'est consacrée, en autodidacte, depuis quelques années.
Mariant les formes, les couleurs, les techniques traditionnelles et les matériaux contemporains (le plexi inséré à la toile de fond par des vis en inox), ses peintures, entre pop art et hyperréalisme, détournent «avec bonheur» les codes picturaux classiques et les toiles des grands artistes contemporains, pour offrir d'impertinents et innovants jeux d'«huiles sur plexi, sur toiles». À découvrir jusqu'au 30 avril.
* Beirut Tower, rez-de chaussée, rue Zeitouni. Tél. : 03/300520.