A : Attrait démesuré de l'apparence et de l'image de soi, antipathie, art de la servilité.
B : Brutes, tout un monde autour de nous, au quotidien, combattant la bienveillance.
C : Confiance excessive en soi donc mépris de toute conciliation. C comme communication, coaching du savoir-vivre, civilités et civisme ciments sociaux effrités. Colères au quart de tour. Crédibilité des leaders en baisse, en fait en chute libre. Convois contrevenant à toute correction.
D : Détritus en tout genre, partout, mais aussi décharges nerveuses, dilatation de narines, débats. dilapidation du patrimoine. Dénigrement de l'individu. Délires paranoïaques. Détenus déchaînés, le bloc D étant VIP, même dans l'enceinte de la prison, privant les autres A, B, C de décence !
E : Éloges, excitation spirituelle et intellectuelle, étau resserré, égocentrisme, être ou ne plus être libanais.
F : Faire la queue, frustration, fustiger, fausse gentillesse, friser l'irrémédiable et frôler la névrose. Fraternité fustigée, familles foutues, fragmentées.
G : Gentils, ils sont encore très nombreux, mais les méchants sont plus fascinants, d'où la gravité. Gaspillage, mauvaise gérance. Galanterie ?
H : Hypocrisie, hystérie collective, harangue. H comme hostilité, mais encore honte de montrer de bons sentiments, hyperactivité. Surtout H tel le syndrome d'Hubris, bien connu des psychologues : la maladie du pouvoir incluant la perte du sens des réalités, l'intolérance a la contradiction, actions a l'emporte-pièce, abus de pouvoir et obsession de sa propre image... Haine !
I : Incompétence, incompréhension devant l'inaction ou l'ignorance, insultes à l'intelligence. Interlocuteurs inattentifs, intérêts communs inavoués.
J : Justice et jugements justes, Justifier des comportements, jouir de notoriété et de puissance. Jours J ratés, jeux de mains et jeux de mots. Jets de pierres. Le moi je, sacré.
K : Kafa, khalas, bi kaffi, Khalsouna ! Mais encore Kubrick et son Orange mécanique, apologie de la méchanceté cynique, Kafka et son « désenchantement du pouvoir ». Kyrielle d'insanités. Et malheureusement kidnapping qui compromet très sérieusement ce qui reste de notre réputation.
L : Leadership, qualité tellement libanaise, limites sans cesse dépassées, smic en livres libanaises déplorable, lamentables institutions publiques, lamentations des mères que personne ne veut écouter, laxisme. Louanges, donneurs de Leçons. liberté espérée, bafouée, mille fois piétinée. Lassitude.
M : Méfiance envers et contre tout, vivre au-dessus de ses moyens, mentalité moyenâgeuse, marche arrière, mendicité, mauvaise foi, mièvrerie. Micros érigés. Mémoire des morts ...
N : Nation bigarrée, informe, difforme. Nature, belle et lacérée, ternie, déracinée.
O : Outrages à l'âge, aux conditions de précarité. Opinions butant contre un mur de surdité. Oppositions d'idées, jamais de comparaison ou d'échange, omissions. Oppression.
P : Palpitations de patriotisme, prédictions. Prédateurs de proies faciles, perturbations émotionnelles. Politesse, ponctualité, particulièrement raréfiées. Politique, dont tout le monde s'accorde a faire le procès a cause de mauvaises perceptions ou de pressions plurielles. Protestations. Prières. Pitbulls/gardes de corps, non tenus en laisse par leurs patrons, semant la panique et la peur, pour protéger le périmètre de leurs maîtres.
Q : Qualité de vie... Quitter la table pour cause de querelle politique, quête de voix électorales, quittances hors budget.
R : Rouler les « R » comme un roulement de tambour et ronronner en grasseillant devant le moindre étranger. Restaurants enfumés, où la familiarité est servie et resservie. Reptiles rampants. Repentir refusé et honni, révulsant. Religion et/ou rébellion ? Signes extérieurs et tres visibles de richesse. Pour être respecté, d'abord être respectable.
S : Servilité. Les hommes politiques les moins sexy du monde. Les plus sordides aussi, surmenage chronique national... Saletés et immondices sur les sites les plus beaux de la planète. Silences. Feux de signalisation, nuisances sonores, sacrilèges, ceintures de sécurité. Rides du lion, réflexes coups de poing. Stress au parfum de détresse. SOS , Save Our Souls ! ! ! !
T : Comme télévision, téléphones 2 sources de tension extrême ; transe, état naturel du tendu. Mais mieux, T comme tact, tolérance, tourisme. Tourisme ? Torture de l'esprit.
U : Usurpateurs de tranches de vie.
V : Pots-de-vin, pistons véreux, pollution visuelle a gogo, vague a l'âme. Vulnérabilité qui engendre un mode de défense agressif. Se faire violence. Voisinage déloyal. Encore une fois, qualité de vie... vulgarité, ce qui nous mène à la lettre suivante ;
W : Wi'am Wahhab, dans toute sa splendeur, avec tout ce qu'il représente de vulgaire, niais, rustre... la star de mon abécédaire. Et on lui donne encore du « monsieur » en parlant de lui, walaw !
X : Xénophobie nationale
Y : Ya latif !!! Peut être ironie ou compliment. Ya hayaouène ! Est toujours craché avec les yeux exorbités !
Z : Zone cortex cérébral gauche qui vire au rouge quand c'est vert ! Rues zébrées. « Zeft » veut dire asphalte, mais aussi qualifie la situation actuelle, couleur anthracite, zut ! Peut-on encore être zen ? Troisième inspiration et non des moindres : réunion islamo-chrétienne, sous la voûte d'une rotonde sacrée, vouée a la Sainte Vierge Marie. Se succèdent des hymnes d'espoir superbes, des textes empreints d'amour et de fraternité. Admirable initiative et ferveur communiée... et puis la sonnerie d'un portable qui brise la magie, puis une autre et encore une autre, et on se déplace, et on papote, et on fait chuuuuut ! Dommage...
Nous sommes bien loin, à des années-lumière de la génuflexion digne et respectueuse de cet empereur devant les siens. Pourtant, on a un pays de miel et de lait, de soleil, de mer et de montagnes, de cèdres majestueux et d'hospitalité, ou les terres sont bénies par des saints, un pays que ses hommes aiment mais malmènent, que les étrangers adorent et qu'ils quittent à regret, on a tout... sauf le respect que l'on doit à ce pays et que l'on se doit les uns aux autres .
Éliane ZEENY-KHAYAT
Deux sources d'inspiration : la première à la radio, la voix bouleversante d'une femme libanaise à Abidjan, éplorée : « De grâce, envoyez-nous de l'aide ! Ne sont-ils donc capables que d'affréter des vols aller-retour gratuits pour qu'on aille les applaudir et voter pour eux ? Nous sommes 70 000 Libanais en détresse, où sont-ils ? Honte à vous, sauvez-nous ! » La...
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