Sanofi met la main sur Genzyme, sa porte d’entrée vers les biotechnologies

Sanofi-Aventis a pris le contrôle de Genzyme à l'issue de son OPA à plus de 20 milliards de dollars et détient désormais 84,6% des actions de la société américaine, qui doit le faire entrer de plain-pied dans les biotechnologies.
Après plusieurs mois de discussions serrées, Sanofi avait fait le plus dur à la mi-février en trouvant un accord avec la direction de Genzyme valorisant la biotech à plus de 20 milliards de dollars.
Cette offre, à 74 dollars par action, comprenait en outre des paiements conditionnés notamment au succès d'un futur traitement, sous la forme de certificats de valeur garantie (CVR) attachés à chaque titre échangé.
Sanofi a récupéré à la clôture de son offre dans la nuit de vendredi à samedi quelque 224.528.469 actions ordinaires de Genzyme, soit 77% de son capital sur une base entièrement diluée.
Pour permettre aux actionnaires restants d'apporter leurs actions, l'offre est rouverte depuis lundi, jusqu'à jeudi 18h00, heure de New York (22h00 GMT). Le groupe français a par ailleurs annoncé que les CVR compris dans l'offre seraient eux-mêmes cotés à compter de ce lundi sur le Nasdaq à New York.
Après la clôture définitive de l'offre, Genzyme deviendra une filiale à 100% de Sanofi-Aventis.
« L'acquisition de Genzyme représente une étape importante dans la stratégie de croissance durable de Sanofi-Aventis car elle ajoute une nouvelle plateforme de croissance importante et étend notre implantation dans les biotechnologies », s'est réjoui hier le directeur général de Sanofi Chris Viehbacher, cité dans un communiqué.
Cette opération est de loin la plus importante pour Sanofi depuis l'arrivée à sa tête fin 2008 de ce manager germano-canadien âgé de 51 ans qui a engagé une profonde transformation du groupe français, multipliant les acquisitions ou les partenariats dans la recherche.
La mutation tenait lieu de nécessité pour le groupe français, en quête de nouveaux relais de croissance face à la concurrence accrue des médicaments génériques.
« L'opération sur Genzyme s'inscrit dans la stratégie de Sanofi-Aventis de diversifier son modèle de R&D et ses sources de revenus », souligne l'analyste du CM-CIC Securities Arsène Guekam dans une note.
Le groupe va « désormais entrer dans la phase d'intégration de Genzyme et d'externalisation des synergies (autour de 700 millions de dollars selon nos estimations », ajoute-t-il.
« Nous progressons pour saisir les nombreuses opportunités qu'offre le rapprochement de ces deux sociétés, grâce au processus d'intégration qui se déroule bien », assure M. Viehbacher.
Grâce à Genzyme, spécialisée dans le traitement des maladies rares, Sanofi va entrer de plain-pied dans le secteur des biotechnologies, traditionnellement moins exposé à la concurrence des génériques (les « biosimilaires »).
Sanofi « va faire de Genzyme son centre mondial d'excellence dans les maladies rares et l'acquisition renforcera l'engagement de Sanofi-Aventis dans la région de Boston, où le groupe a déjà une présence importante », et qui est l'un des principaux centres mondiaux des biotechnologies, assure le groupe.
Le PDG sortant de Genzyme, Henri Termeer, indique de son côté que le « processus (...) commencé avec Sanofi-Aventis a confirmé les immenses opportunités qui s'offrent grâce au rapprochement de nos deux sociétés ».
Le groupe français avait annoncé lors de la présentation de ses résultats annuels en février s'attendre à une baisse de son bénéfice en 2011. Mais cette prévision devrait être revue prochainement, puisqu'elle ne prenait alors pas en compte l'éventuelle acquisition de Genzyme.
(Source : AFP)