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Économie - Emploi

Au Japon, des espoirs de carrière balayés par le tsunami

De nombreux bacheliers ont été contraints d'arrêter leurs études afin d'aider leur famille.
En dévastant le nord-est du Japon, le tsunami du 11 mars a balayé les rêves d'avenir et les certitudes de nombreux bacheliers, contraints pour certains d'arrêter leurs études afin d'aider leur famille.
Honami Suzuki a passé avec succès l'équivalent du baccalauréat japonais juste avant le jour de la catastrophe. Elle comptait se lancer dans une formation professionnelle de chef de cuisine, un métier plein de débouchés au Japon, pays qui possède de nombreux restaurants gastronomiques et qui accorde une grande importance aux arts de la table. « Aujourd'hui, je ne pense plus que je puisse faire ça, se désole la jeune fille, âgée de 18 ans. C'était ma famille qui aurait dû le payer, mais elle ne va plus pouvoir se le permettre. » « Je crois qu'il va me falloir tenter de trouver tout de suite un travail. J'espère que cela va être quelque chose en rapport avec la nourriture, mais je n'en sais rien. Il ne reste plus grand-chose ici », poursuit-elle.
Son amie Shiori Hosoya, également tout juste sortie du lycée, a de même abandonné l'idée de faire des études supérieures. « Je pense que je vais devoir prendre un boulot. Je ne sais pas encore quoi. N'importe quel boulot, j'imagine », dit-elle à l'AFP.
La tâche ne s'annonce pas aisée. Les autorités chargées de l'emploi des trois préfectures les plus touchées - celles de Miyagi, de Fukushima et d'Iwate - ont déjà reçu 150 appels de sociétés ou de jeunes diplômés les informant de reports ou d'annulations d'embauches.
Les entreprises, souvent contraintes par la loi d'intégrer chaque année un certain nombre de nouveaux employés, ont fait part de leurs difficultés de recrutement.
« Auparavant, les sociétés étaient réticentes à embaucher du personnel à cause du ralentissement économique. Désormais, certaines d'entre elles ont disparu. Les temps s'annoncent donc difficiles pour les jeunes diplômés », constate Yasuo Chikugo, un responsable de l'agence du travail de la préfecture d'Iwate.
Dans ce contexte morose, Honami Suzuki et sa camarade Shiori Hosoya, dont le lycée a été détruit par la catastrophe, tentent malgré tout de s'occuper. Elles donnent un coup de main au centre d'hébergement des rescapés du séisme et du tsunami, la double catastrophe du 11 mars ayant fait plus de 12 000 morts confirmés et plus de 15 000 disparus.
« On essaie de se rendre utile », confie Honami. « J'ai encore ma vie et mes amis. C'est cela qui est important », ajoute Shiori.
Au lycée Yamoto Daini de Higashimatsushima, une autre ville fortement endommagée, la remise du diplôme de fin de lycée a dû être reportée, la date initiale ayant été fixée au 12 mars.
L'établissement et ses élèves ont été relativement épargnés : seul un jeune a été porté disparu. Quand la cérémonie s'est finalement déroulée, les 146 diplômés ont promis de faire de leur mieux pour relever leur région.
« Le désastre a changé nos vies et nous avons perdu de nombreuses choses, a ainsi déclaré Kodai Kubota. Mais nous avons aussi beaucoup appris. Et cela nous aidera à surmonter les difficultés que nous rencontrerons. »
L'un des diplômés, Kento Takahashi, envisage désormais de devenir professeur pour « enseigner aux futures générations l'histoire du désastre afin que les victimes ne soient pas oubliées ».
Dans son message d'encouragement aux jeunes diplômés, le proviseur Eiichi Kanno leur a conseillé de garder en mémoire ce proverbe japonais : « Surmonter de grandes difficultés vous rend plus fort ».

(Source : AFP)
En dévastant le nord-est du Japon, le tsunami du 11 mars a balayé les rêves d'avenir et les certitudes de nombreux bacheliers, contraints pour certains d'arrêter leurs études afin d'aider leur famille.Honami Suzuki a passé avec succès l'équivalent du baccalauréat japonais juste avant le jour de la catastrophe. Elle comptait se lancer dans une formation professionnelle de chef...

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